Kiva

Hier, je suis tombé par hasard sur ce reportage de Arte sur le microcrédit, et Kiva en particulier (reportage visible encore 7 jours sur le net).

[Aparté: le journal « le Monde » consacre aussi un article au microcrédit ici]

Le reportage s’est appuyé sur des cas concrets, notamment l’emprunteur, le groupe Waagmi au Sénégal, et un prêteur, en l’occurrence une prêteuse, Jennie qui fait partie (comme moi) du groupe Kiva France.

J’ai déjà très longuement parlé de Kiva et du microcrédit ici.

Je voudrais simplement faire une remarque qui concerne toujours le même point, en fait.

Le reportage laisse entendre que Kiva ne précise pas aux prêteurs derrière leurs écrans que les entrepreneurs doivent rembourser leur emprunt aux organismes locaux de microfinance avec des intérêts, parfois « élevés », en tout cas selon nos critères occidentaux. Alors, que le processus serait présenté comme étant à 0% d’intérêt au prêteur internaute.

Je cite: « …de l’autre côté de l’écran, les internautes n’en sauront rien…Kiva préfére laisser croire que le prêt est direct et gratuit« .

C’est totalement faux, bien qu’il soit vrai que ces données ne sont pas celles qui apparaissent en premier sur le site de Kiva, (en tout cas pour la notion  de taux d’intérêts demandés par les instituts locaux de microfinance) et on comprend aisémment pourquoi.

Primo, le prêt n’est pas direct, et cela est explicité très clairement dans « How Kiva works« .

Secondo, concernant le taux d’intérets, c’est vrai qu’il faut un peu chercher, mais l’information y est.

Exemple: on commence par la page qui regroupe l’ensemble des partenaires locaux. On choisit un partenaire local, par exemple le premier. Le dernier tableau de la page titré « Interest Rate Comparison » précise que le taux d’intérêt est de 20%, pour un taux local moyen de 127%. Un clic sur le ? permet d’ouvrir cette fenêtre qui explique le pourquoi du comment. Bien entendu, on peut arriver à cette page à partir de la page d’un entrepreneur, lorsque l’on recherche des informations avant de prêter.

Donc dommage que le reportage ait fait une telle erreur pour un point pourtant crucial et qui fait régulièrement l’objet de messages sur les différents fora qui s’intéressent au microcrédit.

Jennie parlait du risque assumé de « perdre » l’argent prêté.

Ce risque existe, et il est clairement explicité ici.

Pour vous donner un exemple précis, entre le 28/10/07 et le 12/01/08, j’ai injecté dans le système 600 US$. Depuis, plus rien. Comme j’ai re-prêté l’ensemble des sommes que j’ai récupérées, j’ai prêté à ce jour la somme totale de 1575 US$, et je compte poursuivre le plus longtemps possible.

A cause d’un défaut de paiement (a priori une escroquerie de la part d’un organisme local de microfinance), j’ai perdu définitivement sur ce prêt particulier la somme de 9.97 US$.

Par rapport aux 57 personnes, ou groupes de personnes que j’espère avoir aidés, je trouve cette perte tout à fait négligeable.

Comme je l’ai déjà dit, je pense qu’il ne faut pas compter que sur Kiva pour aider les autres. J’essaye toujours de diversifier, même dans de domaine.

Je soutiens donc deux autres organisations caritatives, les mêmes en 2009 que les années précédentes: Plan France (une fillieule en Guinée et quelques actions plus générales, par exemple l’achat de moustiquaires contre le palu…) et Interplast-France dont j’ai déjà parlé ici.


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