Avec le recul…

J’ai discuté avec pas mal de gens, la plupart non coureurs, mais parfois oui de mon expérience sur le marathon de Berlin. Avec le recul, et en réfléchissant sur leurs remarques, je vais essayer de résumer ce que j’en ai tiré.

Évidemment, nous sommes tous différents, chaque course est différente, et surtout c’est ma seule et unique. Donc je vais vous donner mes impressions de la considérable hauteur de mon unique expérience. 🙂

« Il doit falloir une force mentale extraordinaire pour courir 42 km »

Bof, je n’ai pas trouvé. Ça tire un peu à la fin, mais je me suis jamais dit que j’allais abandonner entre le 38ième et le 42.195ième kilomètre. Je n’ai jamais « souffert ». La force mentale, il faut l’avoir pendant l’entrainement, pas pendant la course (sauf pépin physique, ou conditions météorologiques extrêmes j’imagine). J’ai plus tiré la langue pendant le semi de Nice que pendant ce marathon.

« Maintenant que tu as couru le marathon, tu dois trouver toutes les autres courses simples ».

Ben non. Chaque distance a ses spécificités, et courir 42 km une fois n’est pas un diplôme permettant de courir 5, 10, 20, 21 km les doigts dans le nez ensuite. Dans 2 jours je cours le Marseille-Cassis et je n’ai quasiment pas couru depuis mi-septembre (10-15 jours avant Berlin). Je pense que ça va être compliqué, mais je ne me mets aucune pression. Je vais courir tranquillement et faire ce que je peux. j’espère simplement que le physique ne va pas gâcher mon plaisir de faire cette belle course.

« Ça t’a changé? »

Non plus, je ne l’ai pas vécu comme une expérience métaphysique. Physiquement, oui, je me suis affiné et musclé, mais psychologiquement, non. Quand je le veux je suis rigoureux et méthodique. Je l’étais avant, je le reste. Je n’ai pas changé ma vie, je n’ai pas vu la lumière ou le petit-Jésus, rien de tout cela. Je suis très content de l’avoir fait, je suis très content de croire que j’ai appréhendé la chose, mais sans plus. « Avant », je n’arrivais pas à prendre dans mes mains le concept de courir 42.195 km, je n’arrivais pas à imaginer. Maintenant, j’ai l’impression de comprendre (je reste très prudent): il faut énormément travailler, et le travail paye. Par contre, en effet, durant la préparation, je ne pensais qu’à ça, et je ne concentrais mon énergie que sur ça. Là, en effet, j’étais « différent ». J’ai laissé de côté pas mal de choses dans ma vie durant tous ces mois.

« Le marathon de New-York, ça se passe à New-York? »

Et oui, j’ai eu la remarque… Les non coureurs ont du mal avec le concept de marathon. Ce n’est pas une course dont la distance est variable. un marathon de 10km, ça n’existe pas. Le marathon ce n’est pas non plus du trail ou de l’ultra-trail. un semi-marathon n’est pas un marathon, ce n’est pas non plus moitié-bien, c’est totalement autre chose. J’ai eu aussi droit à un « je fais de la course d’endurance environ un quart d’heure par jour ».

« Tu es devenu accro? C’est souvent le cas chez les coureurs! »

Non plus, j’entends souvent la remarque. Je ne cours donc quasi plus depuis mi-septembre, et je n’ai aucun signe de manque. Je n’ai plus envie de me forcer pour courir. Je cours si j’ai envie, et pour le moment pas plus que ça. Je vais m’y remettre, je n’en ai aucun doute, mais pour l’instant je fais une pause. Sinon, une fois passés les premiers mois où courir est quand même très aride, voire pénible, voire douloureux, c’est quand même très agréable de prendre régulièrement sa dose d’endorphines. Tu prends tes chaussures de course, tu cours, tu relativises tous tes problèmes et quand tu reviens, une bonne douche chaude, un canapé profond, et un bon thé, et c’est le Nirvana au milieu d’un océan d’endorphines. Courir, c’est quand même un peu une religion. Il suffit d’en regarder ses adorateurs, les coureurs. Il faut passer par des épreuves difficiles avant d’avoir son bain d’endorphines, « l’illumination », comme dans toutes les religions. On peut comparer le « flow » à une expérience métaphysique. On peut comparer les grandes courses à des offices religieux… Mais il faut être franc, la course ne serait pas la course si il n’y avait pas la traversée du désert, le coté aride, qui caractérise sa pratique, puis l’expérience du bain d’endorphines.

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Message de service.

Après toutes ces années, je vais suspendre mon « abonnement premium » à WordPress. Je vais garder la propriété du nom de domaine, mais dans 48h ce blog ne sera plus ce qu’il a été. Je ne sais pas exactement ce qu’il va devenir, je verrai bien!

4 Replies to “Avec le recul…”

  1. J’espère que ton blog ne va pas devenir un truc avec des pubs pour faire grossir les zizis. 😉

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