On m’a demandé récemment pourquoi les déflexions observées sur les tracés ECG s’appelaient PQRST.
Ben, c’est parce-que Einthoven, ai-je répondu dans un borborygme qui en général stérilise la conversation.
Oui mais là, ça n’a pas marché: C’est ce que tous les cardiologues répondent…
Bref, une réponse plus complète était vivement souhaitée.
Heureusement, je suis tombé sur un article de Circulation de 1998, écrit par le JW Hurst. Si c’est le Hurst auquel je pense, il s’agit du coordinateur d’une des deux bibles de la cardiologie, le Hurst’s (l’autre étant le Braunwald’s).
L’article émet une, éventuellement deux hypothèses qui se recoupent. La première, la « classique » (celle mise en avant par le biographe d’Einthoven) est que ce dernier aurait choisi un groupe de lettres au milieu de l’alphabet en prévision de la découverte d’autres déflexions. D’ailleurs, l’onde qui suit l’onde T, découverte un peu plus tard, s’est appelée U. La seconde hypothèse est que Einthoven s’est inspiré des travaux de Descartes sur la géométrie qui faisaient mention d’un point P.
Les deux hypothèses ne sont bien évidemment pas contradictoires. Hurst en profite pour faire une brève description des autres ondes, et du pourquoi du comment de l’appellation des ondes J d’Osborne, Epsilon, Delta…
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J. Willis Hurst. Naming of the Waves in the ECG, With a Brief Account of Their Genesis. Circulation. 1998;98:1937-1942, doi:10.1161/01.CIR.98.18.1937.
Preben Bjerregaard, Ihor Gussak and J. Willis Hurst. Naming of the Waves in the ECG With a Brief Account of Their Genesis. Response.Circulation 1999, 100:e148, doi: 10.1161/01.CIR.100.25.e148
Enfin, un article de référence en langue française sur cet énigme, qui donc, en reste une !