Musique de chambrée.

Hier, nous sommes allé écouter l’orchestre symphonique du coin qui donnait un concert gratuit dans une petite salle des fêtes.

Au programme, l’ouverture de Fidelio et la septième de Beethoven, deux pièces de Mendelssohn, la première et la cinquième danse hongroise de Brahms. En bis, la quatrième.

Bon, je me suis laissé un peu traîner, car je ne suis pas un fanatique de musique, et surtout je suis très casanier.

Je n’ai pas été déçu par mon manque d’enthousiasme.

Les 45 musiciens étaient serrés comme des sardines sur la petite estrade de la salle à l’atmosphère tropicale. J’avais le nez dans les odeurs de transpiration et d’eau de toilette de mon voisin de devant. A un moment, entre deux morceaux, une violoniste avec des mèches blondes s’est levée pour repousser sa chaise en poussant un « je peux pas » pathétique vers un chef d’orchestre bien ennuyé. Un peu plus tard, au cours d’un autre intermède, les musiciens ont demandé bruyamment à boire au régisseur. Enfin, pour couronner la soirée, un violoncelliste a cassé la caisse de son instrument lors de la note finale de la cinquième danse hongroise. Grosse gène…

Bon, quelle idée aussi de faire tourner un violoncelle dans un espace aussi restreint, tout en poussant un « Ah! » à l’unisson ? Sans doute pour faire plus hongrois.

Hongrois rêver…

L’idée de faire découvrir la musique au plus grand nombre, et de l’apporter gratuitement pour ne pas exclure ceux qui n’ont pas les moyens financiers ou matériels pour se rendre en ville dans une salle de spectacle est excellente. Mais cela ne devrait pas se faire au détriment des conditions d’exécution, et dans une moindre mesure, d’audition.



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