Le JAMA a pris la bonne habitude de re-publier des articles de fond datant d’il y a 100 ans.
Celui de cette semaine est assez intéressant puisqu’il traite du délicat problème de l’éponymie lorsqu’il fallait renommer une maladie parfois immémoriale.
« Fallait », car maintenant, sauf exception, la nomenclature descriptive avec des acronymes plus ou moins bizarres est la règle (exceptions notables en cardio, le « syndrome de Brugada » et le « tako-tsubo« ).
Mais à l’époque, était-on certain d’attribuer une maladie pour la postérité à son véritable découvreur?
L’article (de 1910) cite un exemple qui en dit beaucoup sur d’où venait le progrès médical à l’époque:
… « Now, three years after Hektoen and Perkins, and five years after Schenck described the disease and its organism, De Beurmann4 and his associates find the same organism in the same disease in France and appropriate the discovery for their own. There are no grounds for making any distinction between the organism described by De Beurmann and his colleagues and that described by Schenck, Hektoen and Perkins, and yet the disease is being described the world over, even in America, as “sporotrichosis beurmanii.” There is a well known halfjest that an American painter can sell his paintings to better advantage in America when he is living in Paris. Sometimes one feels that the same sort of advantage belongs to scientific work done in Europe. »
A l’époque, les péquenots, c’étaient les américains…
Même numéro, mais un bond de 100 ans, voire plus. Un autre article fait la synthèses des auditions de la FDA de novembre dernier sur le développement de la publicité faite par les firmes pharmaceutiques sur la toile. Je ne vais pas paraphraser l’article qui est assez touffu, mais vous pouvez parfaitement imaginer les deux camps opposés: d’un côté ceux qui veulent moins de régulation que la publicité DTC classique, et de l’autre ceux qui en veulent autant, voire plus étant donné les caractéristiques propres à internet et la tendance assez naturelle de l’industrie à « abuser » (pour rester poli, malheureusement la page du Rozerem® a été supprimée ou déplacée). Le texte évoque un problème qui me paraît important, celui des notes « subventionnées » sur des spécialités pharmaceutiques, ou plus subtilement sur des maladies inventées (le disease mongering, ici et ici) pour correspondre à une molécule.
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The naming of Diseases. JAMA. 2010;303(4):372 (doi:10.1001/jama.2009.1897)
Bridget M. Kuehn. FDA Weighs Limits for Online Ads. JAMA. 2010;303(4):311-313 (doi:10.1001/jama.2009.1961)
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