Plaidoyer pour l’examen clinique (2)

J’ai eu des nouvelles récentes du confrère d’une cinquantaine d’années qui avait fait un accident ischémique transitoire.

Le bilan avait retrouvé un foramen ovale perméable et les neurologues du CHU s’étaient empressés de demander un doppler veineux, bien que le patient n’ait ni risque ni symptômes, afin de dépister une rare embolie paradoxale.

Par contre, ils avaient négligé de programmer rapidement un holter ECG afin de traquer une fibrillation auriculaire, très banale mais probablement trop ordinaire et avaient laissé sortir le patient sous aspirine en attendant les résultats de ce holter qui devait être pratiqué en ville.

Le holter sur 48 heures est parfaitement normal.

Par contre, un peu plus tard, au cours d’une nuit, le confrère s’est senti bizarre et il s’est tiré un ECG qui montrait…une fibrillation auriculaire.

Il a donc arrêté l’aspirine pour un AVK qui est formellement indiqué dans son cas.

Moralité?

– Quand on entend un bruit de galop qui approche, il faut d’abord penser à un cheval avant de penser à un zèbre (vieil adage médical nord-américain). La fibrillation auriculaire est encore probablement une cause plus fréquente de l’accident ischémique cérébral que l’embolie paradoxale d’origine veineuse.

– Le holter ECG, même étendu à 48 heures, était normal. Il n’aurait donc pas apporté la solution, même pratiqué précocémment. Par contre, l’antécédent paternel de fibrillation, ainsi que les petits symptômes déjà présentés auparavant auraient pu orienter d’emblée sur une anticoagulation.

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