Être médecin en Gaule…

Internet, c’est quand même assez fabuleux…

En recherchant des informations sur l’épigraphie du musée d’Arles dont je parle dans la note précédente, j’ai trouvé un article de Gallia (connaissais pas…) traitant des inscriptions de médecins en Gaule.

L’article cite donc le texte d’Arles, et détaille un peu ce que pouvait être le statut social du médecin dans la partie occidentale de l’Empire Romain.

C’est pas très reluisant, au mieux nos confrères étaient des affranchis (d’anciens esclaves libérés par leur maître).

Il y avait aussi un médecin militaire qui n’était certainement pas un gradé.

Mais j’ai trouvé cette superbe épigraphie datant a priori de l’époque chrétienne et qui montre bien que nous étions déjà philosophes (avec un délicieux memento mori tellement chrétien):


Praeteriens hominum sortem miserare, viator,

deque meis, restent quae tibi fata, vide.

En mihi terra domus praebet cinisque sepulcrum,

vermis et exiguus membra caduca vorat.

Conditor omnipotens paradysi quem esse colonum

iusserat, hanc tribuit culpa nefanda vicem.

Nomine Felicem me olim dixere parentes,

vita dicata mihi hic medicina fuit.

Aegros multorum potui relevare dolores,

morbum non potui vincere ab arte meum.


Passant, prends pitié du sort des hommes et vois ce qui reste à tes yeux de mes destins funestes. Voici la demeure que la terre me fournit, le sépulcre que me prête la mort et le ver minuscule dévore mes membres périssables. Le créateur tout puissant qui avait ordonné que je fusse l’habitant du paradis m’a octroyé cette destinée pour une faute abominable. Mes parents autrefois m’avaient donné le nom de Félix. L’existence qui me fut dévolue en ce bas monde, fut l’exercice de la médecine : j’ai pu soulager les douleurs de bien des malades, mais je n’ai pu vaincre par mon art ma propre maladie.

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Remy Bernard. Les inscriptions de médecins en Gaulle. In: Gallia. Tome 42 fascicule 1, 1984. pp. 115-152. url : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/articl /galia_0016-4119_1984_num_42_1_1913
Consulté le 17 janvier 2010

Le buste de César

Enfin, j’ai pu admirer le merveilleux buste de César retrouvé au fond du Rhône et actuellement exposé au musée antique d’Arles.

Le musée est superbe, et bien entendu sa Joconde est le fameux buste. C’est d’ailleurs le seul qui bénéficie d’un gardien individuel.

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Je suis très ignorant de la statuaire antique, mais pour moi c’est un chef d’œuvre, que ce soit César ou non. Car ce buste incroyablement humain m’a frappé.

Et il y a tant d’autres pièces à voir…

Simplement ce petit clin d’œil pour tous les confrères:

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D(is) M(anibus)

DIONYSI

MEDICI

IVL(ius) HERMES

ALVMNO

Aux Dieux Mânes de Dionysius, médecin; Julius Hermès, à son élève.

La petite pancarte à côté précise que l’origine grecque des noms du médecin et de son maître laisse supposer que ce sont des affranchis et précise « cela renseigne sur le statut social des médecins, peu considérés à cette époque« .

Qui parmi vous a pensé « déjà »?

😉

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César, le Rhône pour mémoire. Vingt ans de fouilles dans le fleuve à Arles.


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