J’ai encore fait mon Dr House.
Depuis l’admission de sa mère, une fille nous mène l’enfer sur tout et rien à la fois (le café, le lit qui grince…). Elles sont d’origine maghrébine, je crois, pour une fois que c’est important de le préciser.
Je vais la voir pour essayer de calmer le jeu.
En fait, sa récrimination principale est que sa mère est dans une chambre située à un étage qui n’a pas été refait depuis longtemps, contrairement à d’autres étages de la clinique.
« Je veux que ma mère soit dans cet étage particulier [le « beau »], qui est réservé à certains et pas à d’autres, et pas dans celui-çi. »
Le « réservé à certains et pas à d’autres » m’a fait bondir, je lui demande de préciser sa pensée, mais elle reste évasive.
Je suis revenu un peu plus tard la voir, et je l’ai tirée par la manche dans une « belle » chambre, dans le « bel » étage, occupée par deux maghrébins Puis je lui ai montré un autre monsieur maghrébin qui sortait, lui aussi d’une « belle » chambre.
Elle a compris mon allusion et l’a niée. En parlant de « certains », elle parlait « d’amis » à moi.
Ummmh.
La suspicion rampante de racisme m’est parfaitement intolérable.
Peut-être que j’ai interprété, puisque tout c’est fait par sous-entendus, mais je pense quand même avoir mis le doigt sur la zone douloureuse.
Elle pensait qu’il y avait des étages (les moins beaux, bien entendu) réservé aux « arabes » (qui sont le plus souvent des kabyles, mais passons).
Ce n’est bien évidemment pas le cas.
Par contre, il est vrai que l’on groupe dans les mêmes chambre des patients qui nous semblent être de même religion/origine ethnique. Ça m’a toujours un peu choqué, mais en pratique c’est ce qu’il faut faire. Une fois, on avait mis un musulman à côté d’un juif sépharade au nom à la consonance maghrébine. C’était il y a 4-5 ans, et je m’en souviens encore parfaitement! Je ne parle pas non plus des connards de base qui ne veulent pas partager une chambre avec un »arabe » ou un « noir ». C’est encore assez fréquent pour me désespérer.
On verra bien ce qui va se passer aujourd’hui, et si elle change l’angle de ses récriminations incessantes.
En tout cas, je ne me suis pas faite une copine.
Tant pis, mort aux cons/connes, quelque soient leur race, religion, sexe, orientation sexuelle et politique.