Il ne me reste plus que 2 mercredis avant que ma démission du service de cardiologie soit effective.
C’est peu de dire que je les compte.
Marre des dossiers perdus, des courriers non informatifs des externes de diabèto, des consultations dont je ne comprends même pas la raison, des examens paracliniques perdus dans le trou noir des archives hospitalières, des patients qui viennent carrément sans courrier, des ECG à interpréter pour des anesthésistes avant une AG (si ça se trouve une AL) pour chirurgie oculaire sans compter la circulation et la difficulté chronique à se garer aux abords de l’hôpital, et les 50€ par vacation.
Aujourd’hui, ça été le feu d’artifice, j’ai un catarrhe nasal depuis ce matin.
Je coule comme une fontaine avec les éternuements, les yeux de lapin myxomateux et le nez qui vont avec.
Tous mes patients se sont inquiétés de ma santé, même le tritronculaire sévère avec une fraction d’éjection à 35% qui ne prend pas ses comprimés et se fiche de son état de santé au delà de l’instant présent.
C’est dire.
J’ai eu toutes les peines du monde à éviter l’impair suprême de la part d’un médecin, qu’une longue goutte aqueuse vienne s’écraser sur le bras d’un patient au cours de la prise de la tension.
Je ne l’ai jamais aussi rapidement prise, incapable d’arriver à la diastolique sans me ruer sur un essuie-tout.
Impair irrécupérable, donc, surtout avec cette histoire de grippe.
J’ai trouvé que certaines personnes devenaient un peu nerveuses à chaque toux ou rattrapage de goutte in extremis.
Tant pis, et qui plus est, ils n’auront que des systoliques aujourd’hui.
Le seul truc rigolo de la vacation, une dame un peu boulotte, environ 70 ans, maghrébine, qui vient pour un bilan de dyspnée. Étant donné l’origine et l’âge, j’ausculte particulièrement bien pour dépister une séquelle de RAA. Et j’entends effectivement un gros bruit râpeux régulier au foyer aortique. Ahaha! Pourtant, ce qui m’étonne rapidement, c’est que la fréquence du bruit ne correspond pas à la fréquence du Toum-Ta.
En fait, la dame se grattait consciencieusement une petite zone au dessus du sein gauche, du bout de l’ongle.
Concentré sur l’auscultation, je ne l’avais pas remarqué faire.
Là, ça va mieux après un bon thé et une grosse rasade de miel corse d’une patiente (et 2 g d’aspirine).
Je me suis toujours demandée si le fait de renifler était vraiment mauvais pour la santé… Après tout, c’est beaucoup plus naturel que de se moucher non?
Uhmmm, est-ce que je vais faire une réponse de carabin?
C’est tentant!
Je crois que ça ne fait jamais du mal d’avaler…
😉
J’ai entendu dire par un pédiatre, fort heureux de dérouter les parents, que renifler ventile les sinus et évite ainsi les otites moyennes séreuses :0)
:O!
La lettre de l’externe de diabéto est un sommet d’art de non information et parfois de non sens. C’est une de mes préférée.
JM, j’ai un truc radical pour viter le moment de solitude avec la goutte au nez : essayer ceci :
http://www.sport7.fr/fr/catalogue/produit01.php?NumCat=9
Vous nous raconterez.
djouhar
hélas hélas le non sens atteint souvent les lettres de diabétos seniors !je me demande souvent si je ne préfère pas l’heureuse époque ou ils ignoraient totalement que leurs patients avaient un coeur et des vaisseaux!
Pseudoéphédrine, ya que ça de vrai 😉 Merci pour la tranche de rire du nouveau bruit du coeur par grattage (aah c’est gratuit je sais mais j’ai bien ri!) et soigne-toi bien!