11 Replies to “Chirurgie cardiaque en direct”

  1. Gore !?
    Autant, je comprends l’intérêt pour les étudiants, autant j’ai du mal à comprendre l’aspect « vulgarisation pour le grand public » qui ne maîtrise ni le langage ni la technique de la spécialité.
    Je préférerais la conversation d’un professionnel qui s’extasierait sur une nouveauté permettant de « récupérer » des cas difficiles ou désespérés, schémas et photos ou animations à la clef.
    Chacun son truc.

    1. Rhôo! Je ne suis pas aussi catégorique sur la présentation « grand public ».

      On peut y voir le côté voyeur malsain du péquin lambda, c’est certain. Mais d’un autre côté la maladie est tellement exclue du quotidien de nos jours qu’une piqûre de rappel de temps en temps n’est peut-être pas une mauvaise chose. Vues avec notre regard moderne, les exhibitions du XIXe siècle paraissent obscènes. Mais la vie quotidienne de l’époque l’était également! J’imagine qu’à l’époque, les patients exhibés, comme les spectateurs, devaient avoir l’impression de toute puissance de la médecine face à la mort ou la maladie omniprésente…
      Vu de loin et de nos jours, on pourrait croire que ces « séances » n’attirent désormais que des voyeurs (et on ne parle jamais des patients… Pourquoi? Seraient-ils des exhibitionnistes pervers?), mais je ne pense clairement pas que ce soit le cas, j’ai l’intime conviction que ces gens ont l’impression, l’envie d’assister à une guérison (miraculeuse?). Mais je peux aussi me gourer…
      Durant ma première année de médecine, nous avions des séances de dissection. Un ami, non médecin, m’avait demandé sur le ton de la bravade s’il pouvait y assister. Je connaissais bien le fonctionnemment des séances: Tous les étudiants s’y pressaient en début de semaine, mais personne n’y assistait le vendredi. Moi, j’optais toujours pour la fin de semaine, j’aimais bien causer et bosser tranquillement avec le professeur. Pour mon ami, j’aurais pu l’y faire entrer un lundi. On n’y aurait vu que du feu, son côté pervers aurait été satisfait. Nous y sommes allés un vendredi. Il avait peur de se faire prendre. Je suis allé voir l’enseignant en début de séance, j’ai clairement présenté les choses. Il a été parfaitement reçu, et en sa présence jamais l’enseignant n’a été aussi bon.
      Mon ami en garde un souvenir fantastique et complexe. Tout comme moi. Pour ces raisons, et aussi parce que ces séances revêtent un caractère exceptionnel, je pense que les voyeurs n’y sont pas légion.

      Non, moi je suis gêné à un niveau différent. J’ai été plutôt emballé par l’extrait
      jusqu’au recueil des réactions à l’issue. On y sent la fascination pour le chirurgien, moins pour la chirurgie. Ce que les gens savent peu, c’est que la chirurgie cardiaque de nos jours atteint un tel niveau de complexité que l’opérateur n’est qu’un maillon de la chaine parmi d’autres, ni plus ni moins important. Juste le plus visible. Que la lumière soit faite sur le geste, soit. Mias on aurait pu profiter de l’occasion, exceptionnelle, pour jeter un oeil à côté. Encore une occasion manquée.

  2. je trouve cette vidéo super. Je la trouve positive par rapports aux vidéos où l’on voit des snipers (autres genre de professionnels) viser et tirer sur la foule. Il y a moins de sang que dans la video ci-dessus où pourtant on prolonge la vie. Tout est dans l’intention.

  3. J’aimerais pouvoir assister à toutes les interventions comme ça. Parce qu’on peut voir les plus compliquées. Parce que quand on instrumente, on ne suit pas grand chose du principe même de l’intervention. Et parce que dans les petites chirurgies, (ophtalmo, neurochir), c’est pas parce qu’on s’habille qu’on voit quelque chose.

    C’est juste beau. En même temps je suis biaisé.

    1. Ce qui te plaît dans cette approche, c’est qu’on n’est pas tout seul, non? 😉
      Va bosser, feignasse!
      (ou va dormir. Sache que j’ai eu ce que je voulais où je le voulais avec un zéro sur un dossier. Si ça peut te réconforter…)

  4. Il faut montrer plus souvent de tels professionnels (infirmiers de blocs, anesthésisites, chirurgiens, brancardiers) et de telles interventions avec le matériel nécessité, pour que les gens sachent que le trou de la sécu a servi à celà. De même qu’il faudrait montrer des enseignants au travail devant leurs classes de plus de trente élèves à enseigner les maths, la philo, l’histoire pour montrer à quoi sert le fameux déficit public responsable de tous nos maux et qu’on essaye de réduire à coup de coupes sombres. Imaginons que ce coeur qui bat sous le négathoscope soit le coeur d’un chef d’entreprise dirigeant une centaine de salariés, ou d’un chercheur, on comprend alors que la dépense engendre une richesse…Imaginons de même que parmi les trente élèves se trouve la future médaille field des mathématiques.
    Félicitation à JMV de nous montrer de belles choses dans son domaine.

    1. J’approuve entièrement votre point de vue : tout est dans la pédagogie, si rare de nos jours.
      J’admets aussi que celui qui tiens le bistouri n’est pas le seul héros.
      Il ne faut pas oublier non plus, derrière le geste et sa maîtrise, le patient qui bénéficie de la médecine moderne.
      Il est terrible de savoir qu’une solution médicale (technique ou médicamenteuse) existe mais que la barrière de l’argent vous interdit l’accès aux soins…surtout dans le monde anglo-saxon.

      1. J’ ai souvent réfléchi au paradoxe que soulève votre dernière phrase.
        Cette situation est tout simplement insupportable.

  5. Résolution du jour : « ne plus mater de vidéo de chirurgie cardiaque en arrivant le matin au cabinet, juste après le petit déj. »

    PS : j’ai pourtant aimé la chir thoracique durant mes études, et ai même eu le privilège de tenir dans ma main un coeur qui palpitait.
    L’anesthésiste : « appuie pas dessus bon sang, y fait des extra-systoles… »
    Moi (petit externe) : « … (sueur froide coulant le long de l’échine)… »

  6. Ca me rappelle mon externat à Broussais Hôtel Dieu et mon passage au bloc chez Carpentier. J’ai dû apprendre comme externe le travail d’IDE de bloc et m’adapter aux différentes chirurgies (valves, coronaires, transplantation, enfants, adultes, chirurgie d’urgence la nuit…) et aux différents chirurgiens. Quand on instrumente on arrive en même temps que le patient et on repart en même temps… !!! Autant dire que c’est très long et qu’il faut avoir l’estomac bien calé pour ne pas tomber dans les pommes avant la fin de l’intervention!
    Il y en a des rituels et des installations… Il faut du temps et du personnel pour installer la CEC et arriver à l’acte chirurgical réparateur proprement dit.
    On ne voit pas grand chose comme instrumentiste si l’aide (l’interne) ne se pousse pas un peu mais il y a tout de même de belles occasions. Et on est très occupé à préparer et anticiper les différents temps de l’intervention. Monter les fils à coronaires n’est pas la chose la plus aisée.
    Ce fut en tous cas une expérience humaine passionnante dont je me souviens encore aujourd’hui presque viscéralement. Que d’émotions lorsque l’alphapage sonnait… pour se rendre d’urgence au bloc la nuit (transplantation ou gros problème…). A l’époque, je traversais Paris avec ma 2CV.
    Ce que j’ai toujours trouvé magique c’est de voir le coeur repartir… !!!

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