Des proches m’ont demandé comment c’était à Marseille en ce moment.
Comme je suis allé à La Timone cette après-midi, j’ai fait quelques clichés, que j’ai partiellement diffusés sur Twitter.
D’abord devant l’hôpital de La Timone, centre névralgique du CHU, célèbre au loin pour ses services de pointe en chirurgie neurologique, cardiaque et vasculaire (pas pour la cardio, mais chuuuuut, il ne faut pas le dire):
Vous remarquerez la devise qui orne le camion des éboueurs marseillais depuis de nombreux mois, et qui prend beaucoup de fumet depuis 3 semaines: Fiers de nos rues! Fiers de notre ville! Ils ont donc bien repris le travail. Heureusement que les regards ne tuent pas car sinon ils auraient été foudroyés mille fois par les passants. L’imprécation marseillaise qui pourrait être en vogue en ce moment: Que la leptospirose s’abatte sur toi et ta famille jusqu’à la septième génération ! (quand même plus classe que le Enculé! habituel)
Un peu plus loin, devant un collège flambant neuf:
Le problème principal est que les trottoirs sont impraticables, et que les piétons sont obligés de marcher sur la chaussée, où il y a des voitures et…des poubelles:
En continuant un peu, sur votre gauche, et pour peu que vous n’ayez pas glissé sur une part de pizza aux champignons vieille de deux semaines, vous vous seriez retrouvé en face de l’hôpital de la Conception, célèbre grâce à son service de néphro et aussi un peu parce qu’il a abrité le dernier soupir de Rimbaud le 10 novembre 1891.
Dans mon quartier, nettement moins populaire qu’autour de La Timone, le soleil d’automne dore encore un peu plus les feuilles des arbres qui bruissent dans le vent taquin, et le contraste avec le ciel bleu est magnifique.
La grève ne se voit presque pas car nous gardons tous nos poubelles sur nos terrains. Par ailleurs, vous devez vous en douter, le problème des retraites ne fait pas partie des préoccupations premières du voisinage
Moralité, et bien, il n’y en a pas.
Ce mouvement social est bien plus injuste que ce qui l’a motivé.