Hier, je me suis demandé un instant en souriant comment le service commercial du laboratoire allait vanter une molécule qui semble objectivement marcher, exercice assez inédit, donc potentiellement périlleux pour eux.
Et bien, ils s’en sortent pas si mal que cela si l’on en croit cet article publié ce matin sur le site de la BBC.
En lisant attentivement ce texte, on retrouve néanmoins quelques traces des bonnes vieilles habitudes:
Although ivabradine is already available in the UK for angina – the pain caused by insufficient blood reaching the heart – it is only prescribed to about 10% of patients with the condition.
Pour un traitement qui n’a rien démontré de pertinent dans cette indication, 10% ce n’est déjà pas si mal. J’adore l’accusation latente qui se tapit dans cette phrase apparemment anodine.
Ouf, à un moment, j’ai cru que j’allais devoir revoir tout mon système de valeurs!
Je suis également d’un naturel méfiant vis à vis des nouvelles molécules et il est vrai que les bénéfices de l’ivabradine ne sont significatifs que dans des sous-groupes de BEAUTIFUL et que les bêta-bloquants n’ont pas été utilisés à pleine dose dans SHIFT. Ce qui pourrait sembler un biais dans cette dernière étude me semble au contraire mieux refléter la « vraie vie » dans laquelle les fortes doses de BB sont parfois mal tolérées. Reste le « mystère » du mécanisme physio-pathologique de cet effet bénéfique.