Les défibrillateurs ventriculaires implantables sont des appareils merveilleux qui délivrent un choc électrique interne afin de faire cesser une arythmie ventriculaire qui a le plus souvent un risque vital.
On implante ces appareils, un peu de la même façon qu’un stimulateur cardiaque à des patients à risque de faire des arythmies. D’ailleurs, beaucoup de défibrillateurs ont une fonction de stimulateur.
Sur le papier et en pratique, ça marche très bien.
Mais les patients qui se sont déjà pris un choc électrique interne, même si il leur a sauvé la vie, développent parfois des attaques de panique lorsqu’ils sentent que quelque chose ne tourne pas rond là-dedans.
Récemment, un patient qui a pris il y a quelques temps 4 chocs appropriés a appelé l’infirmière et nous a fait une attaque de panique car il sentait des coups forts dans la poitrine, comme avant les chocs.
A l’ECG, rien, par contre, son hémi-diaphragme gauche se contractait régulièrement, ce n’était qu’une banale stimulation diaphragmatique. Je l’ai fait mettre sur le côté gauche, et les chocs ont cessé. Il va probablement falloir régler un peu l’appareil pour éviter qu’il ne stimule le diaphragme qui est tout proche.
Je crois que dans ces cas là, il faut particulièrement veiller à rassurer le patient et ne pas hésiter à utiliser larga manu des anxiolytiques, car si il n’y avait rien au départ, une arythmie ventriculaire peut très bien survenir au cours de la vidange des surrénales induite par le stress.
Quand j’étais interne, j’ai souvent remarqué que les patients choqués pour une arythmie ventriculaire qui les aurait tués avaient un psychisme un peu particulier. Cela allait à mon avis au-delà (si j’ose dire) de la simple peur du choc électrique.
Le syndrome de Lazare?