Je ne vais pas me la jouer esthète qui ne souffre d’écouter du clavecin que si c’est Scott Ross qui en joue, et mon Dieu, surtout pas l’enregistrement de 1985, car sur celui de 1988 on perçoit les bruits internes de l’instrument (je n’invente pas).
Le clavecin me tape sur les nerfs assez rapidement, et je n’avais jamais entendu parler de Scott Ross avant il y a quelques mois. Mais j’ai trouvé le personnage attachant et sa mort prématurée en 1989 à 38 ans du SIDA m’a touché puisque c’est mon âge.
Sur Youtube, j’ai trouvé des extraits d’une émission tournée 3 mois avant son décès, et où Scott Ross parle de son art et l’enseigne à ses élèves.
Seconde partie, Troisième partie.
L’ambiance des vidéos est étrange, on y voit un homme dévoré par sa maladie qui consacre ses derniers mois à transmettre son art.
Son visage m’a aussi rappelé ceux que l’on voyait dans les hôpitaux, au fond des lits avant la mise sur le marché de traitements anti HIV efficaces.
Dans ma pratique courante actuelle, un sidéen est généralement un patient en excellent état général mais qui commence à atteindre l’âge où les maladies cardio-vasculaires sont plus fréquentes, d’où la consultation. Sinon, par çi par là, quelques endocardites chez des toxicomanes.
Le visage de la maladie a bien changé, du moins dans nos pays.
Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu un tel visage, et ça m’a fait un choc de voir celui de Scott Ross qui n’avait donc que 38 ans.
RIP Scott Ross, et tous ceux qui sont morts quelques années trop tôt.
The show must go on…