Je vais la faire à la Twitter, parceque je n’ai aucune envie de développer, mais l’excellent travail de Isabelle Boutron dont j’avais parlé ici est sorti dans le JAMA de cette semaine.
L’idée est de quantifier « l’effet de manche » utilisé par les auteurs d’articles scientifiques médicaux pour montrer sous un jour favorable leurs résultats pourtant scientifiquement négatifs.
L’article est un inventaire à la Prévert tout à fait fascinant, voici quelques exemples:
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Focus on statistically significant secondary outcomes
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Claiming equivalence for statistically nonsignificant results
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Claiming efficacy with no consideration of the statistically nonsignificant primary outcome
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Acknowledge statistically nonsignificant results for the primary outcome but emphasize the beneficial effect of treatment
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Acknowledge statistically nonsignificant results for the primary outcome but emphasize other statistically significant results
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Comparison with placebo group of another trial
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Cet article est donc à lire pour se rappeler qu’il faut garder un esprit curieux et critique devant tout texte a priori scientifique, même si celui-ci est publié dans une revue, même « grande ».
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Isabelle Boutron; Susan Dutton; Philippe Ravaud; Douglas G. Altman. Reporting and Interpretation of Randomized Controlled Trials With Statistically Nonsignificant Results for Primary Outcomes. JAMA. 2010;303(20):2058-2064.
PS: Aucun rapport, mais pas de quoi faire une note, même brève, le NYT a publié hier un article qui révèle un rapport sénatorial américain assez critique vis à vis de la qualité des suppléments alimentaires diététiques « naturels ».
En résumé, on y trouve le plus souvent des tas de substances « naturelles », elles aussi, mais pas très sympathiques (notamment du plomb). Le rapport pointe aussi des pratiques commerciales limites…
Hello Lawrence,
peux tu expliquer pourquoi il faut considérer différemment le critère primaire et les critères secondaires d’une étude?
Si par exemple, un médicament est efficace sur un critère secondaire, cela a t’il moins de valeur que pour le critère primaire?
Pourquoi?
Merci de tes lumières.
http://www.spc.univ-lyon1.fr/polycop/Critere%20de%20jugement%20principal.htm
Cette page explique très bien la différence entre critère principal et critère secondaire.
Bonne lecture!
Un bon exemple pour illustrer ce point est BEAUTIFUL où le critère principal est négatif, mais où, commercialement, on exploite à fond la positivité d’un critère secondaire qui n’a pourtant que très peu (ou pas) de légitimité statistique.
Et quasiment tout le monde dit Amen!
Merci +++
🙂