URSSAF Showdown suite…

Aujourd’hui, au courrier, un pli de l’URSSAF.

J’ai pris peur, mais j’ai quand même ouvert l’enveloppe.

Ils disent qu’ils ont bien reçu ma déclaration, ce qui est la moindre des choses étant donné le mal que je me suis donné pour la leur apporter, mais ce n’est pas pour cela qu’ils ont pris la peine de m’écrire.

Ils précisent qu’elle est incomplète et qu’il me fait leur communiquer plusieurs renseignements « au plus vite ».

Je déteste ce « au plus vite ».

Il leur manque notamment le « Montant total des honoraires tirés de l’activité conventionnée ».

J’appelle mon expert-comptable, lui laisse un message, et elle me rappelle moins de deux heures plus tard.

J’étais tellement content qu’elle me rappelle que j’ai mesuré à quel point mes relations avec elle étaient, disons, atypiques, en fait pathologiques pour tout dire. Gentiment pathologiques, mais pathologiques quand même.

Vous devez vous demander pourquoi je ne quitte pas ce cabinet. Je me le demande 4 fois par an, mais j’attends le fin de la période définie dans notre gentlemen’s agreement pour aviser. En fait, je crois qu’inconsciemment je l’aime bien car elle est aussi barjot que moi, mais elle, elle applique dans la pratique ses pensées fantasques. par exemple, dans ce cas particulier, elle aurait vraiment parlé avec le comprimé, et il lui aurait répondu!

Donc, là, j’étais tellement content que je n’ai même pas râlé, car c’est elle, en définitive qui a rempli le formulaire.

Quand je lui ai dit qu’il manquait ce renseignement, sa réponse m’a fait encore découvrir tout un monde insoupçonné de sensations.

En gros:

« Ah, mais je n’ai pas rempli sciemment ce renseignement, car l’URSSAF m’embête! Ils n’ont pas besoin de le connaître car ils ne s’en servent pas pour leurs calculs. C’est uniquement pour leurs statistiques! »

(Pardon de m’immiscer dans ta vendetta avec cette administration, mais ils demandent gentiment ce renseignement puis insistent pas mal pour l’obtenir, alors soyons raisonnables, pourquoi ne pas le leur fournir?)

Elle a du penser qu’elle avait assez mis en péril le système en ne fournissant pas mon « Montant total des honoraires tirés de l’activité conventionnée » pendant une semaine, elle me l’a donc finalement donné.

Je me suis rué sur le fax le plus proche pour régulariser ma situation.

J’espère qu’elle ne m’a pas donné un chiffre au hasard pour faire s’écrouler l’URSSAF sur elle-même, de l’intérieur!

Je n’ai quand même pas de chance, j’ai du tomber sur la seule expert-comptable anarchiste du pays.

Je commence à voir le spectre grimaçant de mon angoisse de la 2035 de mai-juin prochain. Pourvu qu’elle ait abandonné la lutte politique d’ici-là!

Deux petites notions sur les études cliniques

Je suis tombé sur deux notes qui apportent un éclairage intéressant  sur les études cliniques.

La première note, tirée du WSJ Health Blog raconte que des firmes pharmaceutiques  se sont alliées pour mener conjointement une étude sur la durée du traitement par leurs antiagrégants plaquettaires pourtant concurrents (clopidogrel et prasugrel) après un syndrome coronarien aigu.

La question à laquelle répondra cette étude, appelée DAPT est « 12 mois ou 30 mois de bithérapie? ». Par bithérapie, on entend clopidogrel + aspirine ou prasugrel + aspirine.

Personnellement, j’espère que le vainqueur sera « 12 mois »…

Mais ce qui a retenu mon attention est le coût prévu de cette étude qui devrait inclure 20000 patients: 100 millions de dollars!

J’imaginais des coûts de quelques millions de dollars, moins d’une dizaine, mais 100! C’est vrai aussi que l’étude est énorme, mais j’en aurais sous-estimé le coût si on m’avait demandé de faire une estimation.

Autre information dans un autre blog, l’excellent « In the Pipeline » de Derek Lowe.

Une équipe italienne a comparé les effets secondaires des placebos de 69 études portant sur trois familles de traitement antimigraineux, les AINS, les triptans et les antiépileptiques.

Les auteurs ont constaté que les placebos avaient grosso modo les mêmes effets secondaires que les molécules pour lesquelles ils servaient de comparateur. Par ailleurs, les placebos des antiépileptiques semblent induire plus d’effets secondaires et plus d’arrêts prématurés de traitement que pour les deux autre groupes de placebo.

Au début de l’essai, le médecin investigateur explique à son patient quels effets secondaires risquent de survenir. Donc bien évidemment, on peut s’attendre à ce soient ces effets qui surviennent dans le groupe placebo. Et on peut aussi s’attendre à ce qu’un investigateur soit rendu plus inquiet par l’utilisation d’antiépileptiques que pour les AINS ou les tryptans.

Logique, en fait, plutôt humain, et fascinant.

Tu as une remarque, Yann ? 😉

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Strange Bedfellows: Rival Medical Firms Launch Joint Stent Study. By Ron Winslow. The WSJ’s Health Blog. Published October 2, 2009.

Placebos Can Work the Other Way, Too. By Derek Lowe. In The Pipeline. Published October 2, 2009.

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