De façon tout à fait inconsidérée, je suis parti en vacances sans livre.
Je me trouvais donc bien dépourvu quand la plage fut venue.
(je déteste la plage)
Je me suis rappelé que j’avais téléchargé quelques romans sur mon iPhone, plus pour voir comment ça marchait, d’ailleurs qu’avec une vraie intention de les lire.
J’avais quelques doutes sur le confort de lecture.
En fait, il n’en est rien. j’ai lu 2 romans de Arthur Conan Doyle (Le signe des quatre et La vallée de la peur), et j’en suis à mon troisième (Une étude en rouge), et leur lecture a été/est très agréable.
Je ne suis pas un fanatique, mais ça se lit très bien et j’adore la patine des descriptions de la Grande-Bretagne du XIXème.
J’ai un peu relu la biographie de l’auteur qui était donc médecin, et s’est inspiré de Joseph Bell pour son personnage de Sherlock Holmes.
Un passage de l’article de Wikipedia m’a fait sourire:
Au début, le cabinet n’a pas un grand succès ; en attendant les patients il recommence à écrire des histoires. Son premier travail d’importance est Une étude en rouge qui paraît dans le Beeton’s Christmas Annual en 1887 et voit la première apparition de Sherlock Holmes, personnage en partie inspiré par son ancien professeur d’université Joseph Bell, à qui Conan Doyle écrit : « C’est très certainement à vous que je dois Sherlock Holmes. Autour du noyau déduction, inférence et observation que je vous ai entendu enseigner, j’ai essayé de construire un homme »
Combien de carrières littéraires, combien de magnifiques constructions faites de mots ont été tuées dans l’œuf par un cabinet florissant?
La diminution du nombre de médecins dans les prochaines années devrait malheureusement encore accentuer ce phénomène.
Mais bien pire me semble être l’accès à la toile que nous avons tous dans nos cabinets.
Que faisons-nous en attendant le prochain patient?
Nous glandouillons sur internet, pardi!
Entre deux patients, ou avant le premier, en l’occurrence, Arthur Conan Doyle taillait ses plumes et créait le personnage de Sherlock Holmes.
Nous, nous twittons frénétiquement sur l’arrivée imminente du temps bénit où le web santé 2.0 servira enfin effectivement à quelque chose, nous alimentons des notes/commentaires de notes/fora/twits, comme si notre vie en dépendait, nous glandouillons sur santea.com, voire boursorama.com…
Le prochain grand auteur-médecin n’a ou n’aura ni l’ADSL, ni le câble, ni le Wifi.