Le démon de midi.

Vers l’infini et au-delà, les cardiologues repoussent constamment les limites.

Lesquelles?

Personne ne le sait exactement, mais ça n’a finalement que peu d’importance.

Une équipe de Sacramento a constaté au cours de PANPI, une petite étude préliminaire que le réseau artériel pudendal interne, qui vascularise notamment la chose la plus importante chez l’homme avec un petit h, oui, vous l’avez deviné, l’appareil génital masculin, est l’exact reflet du réseau coronaire.

La correspondance clinique dysfonction érectile/coronaropathie ou artériopathie est bien connue depuis longtemps.

Cette correspondance clinique, et maintenant angiographique entre le cœur et le kiki est admirable et vertigineuse, puisque les poètes en parlent depuis des millénaires  sans en avoir la preuve, jusqu’à maintenant.

Encore un coup de la prescience du poète, probablement.

Il faut vraiment être un coronarographiste, c’est à dire un cardiologue sévèrement burné, pour aller regarder le réseau pudendal interne dans le même temps que les coronaires.

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« artères pudendales internes » est la nouvelle dénomination des « artères honteuses internes »


Donc, une équipe de Sacramento l’a fait.

A votre avis, quelle est la suite logique de cette admirable constatation?

Et bien, on va mettre des stents actifs dans le réseau pudendal et voir ce que ça donne!

Ouais, pas d’angioplastie et pas de stent nu, mais un bon, un gros stent bien actif.

On est pas des femmelettes!

Miam miam le clopidogrel!

L’étude s’appellera ZEN.

Bon, vous savez ce que l’on dit, que le patient est à l’image du médecin, et vice versa.

Cet adage ne se dément pas ici puisque les patients coronarographiés et « pudendalisés » au cours de l’étude préliminaire étaient bien plus intéressés par leur réseau pudendal interne que par leur réseau coronarien:

« Surprisingly—or not—men enrolled in PANPI were not overly interested in their coronary angiograms. « Despite the fact that we were diagnosing significant stenosis in the [left anterior descending] LAD, circumflex, and right coronary arteries, what they cared about was what the pudendal angiograms were showing, » « 

Beati pauperes spiritu

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Shelley Wood. Next up: Drug-eluting stents for erectile dysfunction . theheart.org. [Clinical Conditions > Interventional/Surgery > Interventional/Surgery]; Oct 2, 3009. Accessed at http://www.theheart.org/article/1010343.do on Oct 4, 2009


IPP et clopidogrel (4)

Un registre, FAST-MI et une étude randomisée, COGENT semblent montrer que l’association d’omeprazole et clopidogrel n’a aucun impact clinique, contrairement à ce que suggéraient plusieurs études rétrospectives et analyses d’agrégation ex-vivo (Cf. ici).

Par ailleurs, dans COGENT, le groupe clopidogrel seul faisait plus d’évènements gastro-intestinaux que le groupe clopidogrel+omeprazole.

Il s’agit d’une étude scientifiquement solide, avec une allocation aléatoire des traitements, en double aveugle et prospective sur 3627 patients suivis sur 133 jours. Ensuite, les critères étudiés étaient cliniques et pertinents.

Petite particularité quand même, cette étude aurait dû inclure 5000 patients, mais elle a été interrompue à cause de la faillite du promoteur.

Est-ce la fin de la discussion et le retour à la normale, comme avant?


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Pascale Solère. Dans FAST-MI comme dans COGENT la combinaison IPP-clopidogrel n’a pas d’impact clinique. theheart.org. [International Editions > Édition française > Sections > Actualités]; 2 oct. 2009. Consulté à http://www.theheart.org/article/1010139.do le 4 oct. 2009.



Shelley Wood. COGENT: No CV events but significant GI benefits of PPI omeprazole. theheart.org. [Clinical Conditions > Clinical cardiology > Clinical cardiology]; Sep 24, 2009. Accessed at http://www.theheart.org/article/1007145.do on Oct 4, 2009

Prescrire du mois d’octobre

Pas mal de choses dans ce numéro de la revue Prescrire:


  • Une « pas d’accord » mérité pour l’association acide nicotinique+laropiprant dans le traitement des dyslipidémies. Le laropiprant est censé diminuer les bouffées vasomotrices induites par l’acide nicotinique. Le profil d’effets indésirables est médiocre et l’intérêt en terme de morbi-mortalité nul. Encore un traitement que je n’aurais pas de mal à ne pas prescrire. (Rev prescrire 2009;29(312):726-729)


  • L’association hydrochlorothiazide+losartan perd sa place de « traitement initial » dans la stratégie de traitement de l’HTA. Il passe donc en deuxième ligne après une monothérapie bien conduite. Je pense même qu’on devrait dire en troisième ligne après un régime hyposodé, puis une monothérapie biens conduits. (Rev prescrire 2009;29(312):740)


  • Une mise à plat sur la grippe A/H1N1. Je ne vas paraphraser, vous trouverez tout ici, en texte libre.


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