Déontovigilance 2

Je me suis demandé où en était le « Comité de déontovigilance » du LEEM dont j’avais déjà parlé fin mai.

J’ai donc recherché sur le tout nouveau (et tout beau) site du LEEM des nouvelles du CODEEM, l’autre nom du comité. J’ai été un peu déçu, car une recherche avec les termes déontovigilance ou CODEEM ne donne qu’une occurrence, celle du communiqué de presse du 30/05/11. Je n’ai pas non plus trouvé de compte-rendu de l’assemblée générale du LEEM  du 8 juin 2011 qui devait entériner la création du comité. La déontovigilance est donc particulièrement transparente.

Je suis passé au niveau au dessus en cherchant dans Google. 

Une recherche avec déontovigilance m’a gonflé d’orgueil, car Grange Blanche arrive le premier sur 19700 résultats:

(Bisous à celui qui s’occupe du référencement du site leem.org)

Le second résultat, qui dirige vers une page du LEEM ramène une erreur 404, probablement du fait du changement récent de site.

Une recherche avec CODEEM donne des résultats un peu plus exotiques:

Le premier résultat est apparemment un site qui donne des codes de triche pour des jeux Pokémon. Manque de chance, le numéro 3 ramène encore une erreur 404. Le moins qu’on puisse dire est qu’entre inexistence et codes de triche, le comité de déontovigilance n’a pas vu se pencher sur son berceau les bonnes fées d’internet.

Bon, finalement, j’ai trouvé cet article de « L’Usine Nouvelle » qui donne quelques informations supplémentaires sur notre bien malchanceux Comité.

J’en ai surtout retenu ce passage:

Le comité sera majoritairement composé de personnalités extérieures au secteur. En connaissez-vous déjà les noms ?

Nous avons lancé une procédure de candidature à la fois au sein des entreprises du médicament et de notre comité RSE (ndlr : qui réunit un groupe de parties prenantes comme des associations de patients, des lanceurs d’alerte…). Nous lançons également un appel à des personnalités qualifiées dans les domaines scientifiques, juridiques ou déontologiques.

Le Comité RSE, quésako?

RSE c’est pour Responsabilité Sociétale (mot compte triple) des Entreprises.

Mais ce n’est pas le point le plus important de ce passage, l’information principale est que ce Comité comporte des lanceurs d’alerte!

Irène Frachon? La Revue Prescrire? Le Formindep? Dominique Dupagne?

Bah en fait, je ne sais pas, car je n’ai pas trouvé le nom des membres de ce comité. Cette page indique néanmoins que son président est actuellement Jean-Noël BAIL – Directeur des Affaires Economiques et Gouvernementales – Laboratoire GLAXOSMITHKLINE.

De toute évidence un lanceur d’alerte reconnu.

Cette page permet de se rendre compte à quel point le Comité RSE d’où pourraient être extraits certains des futurs experts en déontovigilance est euh… un lieu d’épanouissement (totalement indépendant du LEEM) pour les lanceurs d’alerte.

Prenez par exemple le temps de lire l’excellent rapport 2010 du Comité RSE.

Page 10, colonne de droite, un entretien sur l’éthique et la transparence au LEEM:

Quels sont les grands axes de votre politique en matière d’éthique et de transparence ?

Éthique et transparence sont les deux mots clés qui doivent guider notre démarche de responsabilité sociétale dans nos activités de recherche, de promotion et d’information.

C’est dans cet esprit que Les Entreprises du Médicament s’engagent depuis plusieurs années, par le dialogue et des actions concrètes, pour améliorer la transparence et l’information sur la sécurité et la qualité des produits dans l’intérêt des patients et de la santé publique.

Pour mémoire, Astellas Pharma dont l’interrogé est le DG, a récemment fait parler d’elle pour avoir attaqué la Revue Prescrire en justice (ici et ici).

Bisous aux lanceurs d’alertes déontobilancarbonenulvigilants du LEEM.

3 Replies to “Déontovigilance 2”

  1. Et bien maintenant grangeblanche.com occupe les 2 premiers résultats avec la note du 30 mai et celle-là 😉

  2. Déontovigilance: encore un outil marketing d’enfumage.

    La concurrence n’est probablement pas le meilleur outil pour servir la santé publique.

    Le vrai sens du bien commun (à l’évidence impossible pour des industriels en concurrence) consisterait à évaluer les risques que l’on fait courir aux patients en travaillant de façon transversale entre labo lorsque des comprimés se ressemblent par exemple !!!!! Mais bien sûr ce qui compte ce n’est pas de faire de la prévention en prenant son temps avant la commercialisation mais de vite mettre sur le marché pour vite s’en mettre plein les poches !

    Lorsque les industriels ne prennent pas en compte les difficultés qu’ils induisent, on est face à un acte de MALVEILLANCE INDUSTRIELLE A L’ÉGARD DE LA SANTE PUBLIQUE.

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