J’aime beaucoup Murakami.
Je parle de Haruki, pas de Ryū qui est aussi un auteur japonais (j’avais lu Miso Soup, par erreur, et c’était pas mal) ni de Takashi, l’artiste plasticien que je n’aime pas du tout, pour le coup.
Je fais mon cultivé, mais je me suis servi de cette page d’homonymes de Wikipedia pour briller.
Mais cette homonymie débridée, si j’ose dire, correspond bien au Japon stéréotypé , mécanique que décrit Haruki. C’est un peu comme si en France, on avait une dizaine de Hugo célèbres: Régis, Pierre, Victor, Annabelle…
Haruki est souvent qualifié de géant de la littérature qui passe à chaque fois à une épaisseur de papier de riz du prix Nobel de littérature.
J’ai lu en deux heures la Nouvelle Sommeil (Belfond, 80 pages) qui est un superbe petit bouquin magnifiquement illustré.
Si vous voulez découvrir Haruki Murakami en 80 pages, je vous conseille cette nouvelle qui est un merveilleux reflet du reste de son œuvre. On y trouve presque tout ce qui fait la patte de l’auteur:
- univers très réel qui bascule petit à petit dans le rêve et la logique floue
- il ne se passe rien, ou presque, à vrai dire l’action a peu d’importance
- il n’y a pas de fin, ou plutôt, elle survient brutalement n’explique rien, ne clôt rien
Seule la référence au jazz manque.
J’ai énuméré à dessein ces caractéristiques de façon négative pour pas que vous soyez surpris.
Chaque fois que je ferme un Murakami, je ressens toujours la même impression.
C’est tellement subtil que j’ai l’impression de ne rien avoir lu, ou presque. Ou encore je veux me faire croire que c’est le presque qui fait tout et que j’ai été assez subtil pour comprendre le message ténu de Murakami, ou encore qu’il ne s’est effectivement rien passé et que les lignes lues sont de l’homéopathie littéraire.
Je laisse la porte ouverte.
J’ai bien aimé Sommeil, qui est donc du Murakami chimiquement pur.
Au delà de la non-histoire, j’ai cru voir la subtile désagrégation du couple au fil du temps, alors que tout va apparemment bien, l’asservissement à la réalité qui nous transforme en robots, le pouvoir des livres qui permet justement d’échapper à cet asservissement, mais dont le coût terrible est de nous souligner son aberration.
Et encore tout un tas de petites choses.
Si vous le lisez, je vous suggère de le faire en écoutant cela:
Aucun rapport, mais j’ai écouté ça hier dans le TGV, et c’est aussi très bon:
(Deux autres morceaux de cette session ici)
c’est amusant je l’ai lu la semaine dernière, j’ai bien aimé, ça n’est quand même pas le meilleur du meilleur je pense… 🙂 Murakami (homonyme) sculpteur est rigolo aussi
Aime beaucoup aussi. En ce moment, je suis dans «L’éléphant s’évapore», recueil de nouvelles, dont certaines avec des personnages récurrents. Toujours cette impression que les hommes sont des pantins dénués de libre arbitre, mus par des pulsions ou des conventions sociales, à la fois spectateurs et acteurs impuissants de leur vies.
Vi, plus particulièrement les hommes, alors que les femmes font le lien avec le rêve et se rendent compte que tout n’est que spectacle.
Tu ne trouves pas?
Oui, complètement d’accord.
Dans la série des homonymes, un de mes clients cherchait à retrouver un dénommé « Park » en Corée, pour lui racheter un nom de site internet…. Or, après une petite recherche, Park est le nom de 30% des coréens…. #fail
Sinon je suis également fan d’Air… Et avez-vous essayé l’appli iPhone « Strange Rain »? C’est tout à fait dans l’esprit avec des notes en plus…
Je ne connaissais pas! Je garde toujours Koï Pond où l’on peut aussi faire pleuvoir.
Elle a pas mal vieilli, mais c’était ma première app payante…
tu vas être obligé de faire tourner ce livre… 🙂
Tu sais à qui le demander!
Alone in Kyoto:quelle belle musique!accompagnée d’un très beau clip!
Désolé, mais cet auteur me paraît surfait. Un produit marketing.
C’est mon avis et je le partage.