Une coro et l’addition!

L’hôpital ne sert plus à soigner des gens, mais à faire une série de bilans para-cliniques prévus dans un protocole.

On ne fait plus rentrer un patient au CHU parce qu’il est malade, et qu’on veut savoir pourquoi mais pour faire un bilan précis défini à l’avance.

Prenons l’exemple d’un patient cardiaque dyspnéique entré à l’hôpital pour coronarographie et cathétérisme droit.

Ces examens sont très bien faits, les médecins et le personnel sont formidables, mais le patient ressort au bout de quelques jours, toujours essoufflé.

Finalement, quelques semaines plus tard, le médecin généraliste a l’idée de faire le bon examen, un scanner thoracique. Ce qui l’essouffle et va le tuer sous peu est un cancer du poumon de 7 cm de diamètre dans le poumon gauche.

Deux séjours en CHU en 2 mois (dermato puis cardio), et personne n’a trouvé le pamplemousse.

Il serait allé en pneumo, on l’aurait probablement trouvé en regardant une radio pulmonaire, c’est ballot.

La faute à qui?

Les restructurations incessantes, le travail administratif qui écrase les médecins, le manque de personnel et probablement beaucoup le futur paiement à l’acte concourent à cela.

Le temps de réflexion est comprimé à l’extrême. Réfléchir fait perdre du temps et ne rapporte rien, remplaçons donc la réflexion par des protocoles! Le but n’est plus de soigner mais de faire tous les examens de la liste du protocole idoine.

La semaine dernière, on m’a demandé de faire un écho-doppler des artères rénales à une dame de 85-90 ans rentrée pour un bilan d’hypertension artérielle et une insuffisance rénale. L’écho-doppler fait en effet partie du bilan, mais pas la pyélonephrite qui faisait frissonner et mal à la dame pendant mon doppler. Elle frissonne, a mal et elle a 40, tant pis mais on va vite la descendre pour pas louper l’horaire de l’examen qui est dans la liste.

Le CHU commence à singer certaines cliniques où l’action a remplacé depuis longtemps la réflexion.

Le problème est que le CHU n’a pas pour vocation d’être rentable, il a pour vocation de regrouper des praticiens pointus qui ont à leur disposition un matériel moderne pour soigner des patients dans des conditions optimales.

Rendre rentable un CHU, autant vouloir vider l’océan!

Il suffit de se promener dans les couloirs pour le constater. Mais des bureaucrates ont décidé que c’était possible et ils rognent tout ce qui dépasse en ne se rendant pas compte que la médecine n’est pas une liste d’examens à pratiquer le plus vite possible et que ce sont des gens qui occupent les lits, pas une durée moyenne de séjour.

Je continue à faire des doppler veineux à des patients de tous âges qui ont fait un accident vasculaire cérébral et qui ont un foramen ovale perméable (prévalence de 20% dans la population générale) à la recherche d’une hypothétique phlébite qui aurait pu provoquer une embolie paradoxale. Pour l’instant aucun patient n’a présenté le moindre symptôme de thrombose veineuse, mais c’est dans la liste. Je suis presque certain que personne ne leur palpe les mollets.

Par contre, depuis ma dernière gueulante, le service de neurologie ne nous fait plus descendre les patients sur leurs pieds. Ils sont descendus en lit, c’est un progrès considérable. On fait maintenant au moins semblant d’avoir réfléchi et de faire de la médecine.

La formation des médecins ne me paraît pas en cause. J’ai l’impression que les choses s’empirent alors que ce sont des amis, des binômes qui occupent les postes clés. Les internes sont probablement formés comme nous l’étions, un peu à l’arraché et beaucoup sur le tas. Ce n’est pas ça, ce n’est pas un problème de compétence, c’est le système.

Deux termes ressortent de cette situation, hyper-spécialisation et externalisation.

Il n’y a plus de service de cardiologie ou de neurologie. Il n’y a plus que des unités de coronaropathie, de rythmologie, de valvulopathie, de syndromes démentiels, parkinsoniens, de maladies neuromusculaires…

Un coronarien qui a un problème rythmique devient presque aussi difficile à gérer d’un point de vue logistique que si il avait deux pathologies appartenant à deux spécialités différentes.

Il faut que les patients rentrent dans des formes très précises qui rétrécissent année après année. Cette hyper-spécialisation permet la rédaction de protocoles très ciblés avec une liste d’examens à faire de façon systématique à l’entrée du patient. On en revient au point de départ.

Et si le patient ne correspond pas, et que sa forme bave un peu?

Et bien, c’est là qu’apparaît le deuxième terme: externalisation.
On prévoit des consultations ou des examens à réaliser en externe, là où ça ne fait pas augmenter la durée moyenne de séjour, même si il n’y a personne pour faire la synthèse, on s’en fout de toute façon.

Dernièrement, une patiente un peu âgée et un peu démente, mais une patiente quand même, sort sans diagnostic précis d’un service de cardiologie du CHU dans les suites d’un malaise. Le courrier demande que soit réalisée « en externe » une échographie trans-thoracique pour une suspicion de rétrécissement aortique.

C’est pas énorme?

Pas tant que ça, en fait car les services de dopplers ou d’échographies (ceux que je connais) croulent littéralement sous des demandes d’examens dont la plupart font partie d’un protocole pré-établi appliqué scrupuleusement et sans réflexion. Les rendez-vous sont donc donnés avec des délais importants, que ne peuvent plus se permettre les services. Les patients sortent, mais ne reviennent souvent pas, ce qui explique le paradoxe qui fait hurler Stéphane: des consultations pleines à craquer sur le papier, donc des délais effarants, mais une salle d’attente vide.

Bloguer anonymement, ou pas?

La question se pose nécessairement lorsque l’on débute un blog personnel (j’exclus donc les blogs médicaux « professionnels ») et que l’on est médecin, et elle se posera tout au long de son existence.

J’ai expérimenté les deux: j’ai écrit anonymement entre mars 2005 et janvier 2010 puis sous mon nom depuis.

Écrire sous un pseudonyme permet:

  • de parler de nos patients de façon plus libre, et avec plus de détails
  • de parler des confrères de façon plus libre
  • de parler de soi de façon plus libre

L’anonymat permet donc une liberté de ton incomparable, dans les limites du respect de l’autre, ça reste une évidence.

Un patient lisant une note qui le concerne ne devrait pas pouvoir se reconnaître.

Attention aux maladies rares! Écrivez « Monsieur X a cette maladie » plutôt que « Monsieur X a un syndrome de Kartagener ». Google est si puissant, et les patients si curieux! (heureusement).

Idem lorsque vous parlez d’un confrère, même si il tombe sur votre note par hasard, il ne devrait pas pouvoir se reconnaître tout en rigolant et en pensant « Mais quel con, mais quel con » de lui même!

Mais cette liberté peut être grisante et amener l’auteur à mordre le gravier.

Même en écrivant sous son vrai nom, et même expérimenté, le blogueur peut mordre la ligne rouge, j’en ai fait l’expérience.

Écrire sous son nom bride, et implique de réfléchir encore une fois de plus avant de publier sa note, c’est évident. Mais rien de mieux qu’une limite pour stimuler la créativité, non?

Mais ce que vous perdez en liberté, vous le gagnez en crédibilité.

Évidemment, si vous ne racontez que des histoires de patients, gardez votre anonymat, et éclatez-vous. Par contre, si vous commencez à causer métier, technique, EBM, l’anonymat peut induire une certaine perte de crédibilité.

Encore que…

Si votre synthèse du problème est pertinente, un lecteur averti/patient ne devrait pas se laisser freiner par un pseudonyme.

Encore une chose, si vous tirez une certaine fierté de ce que vous écrivez, et cela arrive tôt ou tard, même si ce que vous produisez est parfaitement inepte, vous voudrez probablement que vos écrits vous soient crédités et non plus à votre pseudo.

Comme souvent, j’ai du mal à avoir une opinion tranchée, les deux modes d’écriture ont leurs avantages, et leurs inconvénients.

Je n’ai jamais regretté ma perte d’anonymat.

L’idée de cette note m’a été donnée par une conservation que j’ai eu avec l’un de vous il y a peu et par les deux excellentes récentes notes du Dr. Ves qui s’intéresse beaucoup au problème:

Le festin

Source.

Alors, le subtil Odysseus, se dépouillant de ses haillons, et tenant dans ses mains l’arc et le carquois plein de flèches, sauta du large seuil, répandit les flèches rapides à ses pieds et dit aux prétendants :

– Voici que cette épreuve tout entière est accomplie. Maintenant, je viserai un autre but qu’aucun homme n’a jamais touché. Qu’Apollôn me donne la gloire de l’atteindre !

Il parla ainsi, et il dirigea la flèche amère contre Antinoos. Et celui-ci allait soulever à deux mains une belle coupe d’or à deux anses afin de boire du vin, et la mort n’était point présente à son esprit. Et, en effet, qui eût pensé qu’un homme, seul au milieu de convives nombreux, eût osé, quelle que fût sa force, lui envoyer la mort et la kèr noire ? Mais Odysseus le frappa de sa flèche à la gorge, et la pointe traversa le cou délicat. Il tomba à la renverse, et la coupe s’échappa de sa main inerte, et un jet de sang sortit de sa narine, et il repoussa des pieds la table, et les mets roulèrent épars sur la terre, et le pain et la chair rôtie furent souillés. Les prétendants frémirent dans la demeure quand ils virent l’homme tomber. Et, se levant en tumulte de leurs siéges, ils regardaient de tous côtés sur les murs sculptés, cherchant à saisir des boucliers et des lances, et ils crièrent à Odysseus en paroles furieuses :

– Étranger, tu envoies traîtreusement tes flèches contre les hommes ! Tu ne tenteras pas d’autres épreuves, car voici que ta destinée terrible va s’accomplir. Tu viens de tuer le plus illustre des jeunes hommes d’Ithakè, et les vautours te mangeront ici !

Ils parlaient ainsi, croyant qu’il avait tué involontairement, et les insensés ne devinaient pas que les kères de la mort étaient sur leurs têtes. Et, les regardant d’un oeil sombre, le subtil Odysseus leur dit :

– Chiens ! vous ne pensiez pas que je reviendrais jamais du pays des Troiens dans ma demeure. Et vous dévoriez ma maison, et vous couchiez de force avec mes servantes, et, moi vivant, vous recherchiez ma femme, ne redoutant ni les dieux qui habitent le large Ouranos, ni le blâme des hommes qui viendront ! Maintenant, les kères de la mort vont vous saisir tous !

Il parla ainsi, et la terreur les prit, et chacun regardait de tous côtés, cherchant par où il fuirait la noire destinée. Et, seul, Eurymakhos, lui répondant, dit :

– S’il est vrai que tu sois Odysseus l’Ithakèsien revenu ici, tu as bien parlé en disant que les Akhaiens ont commis des actions iniques dans tes demeures et dans tes champs. Mais le voici gisant celui qui a été cause de tout. C’est Antinoos qui a été cause de tout, non parce qu’il désirait ses noces, mais ayant d’autres desseins que le Kroniôn ne lui a point permis d’accomplir. Il voulait régner sur le peuple d’Ithakè bien bâtie et tendait des embûches à ton fils pour le tuer. Maintenant qu’il a été tué justement, aie pitié de tes concitoyens. Bientôt nous t’apaiserons devant le peuple. Nous te payerons tout ce que nous avons bu et mangé dans tes demeures. Chacun de nous t’amènera vingt bœufs, de l’airain et de l’or, jusqu’à ce que ton âme soit satisfaite. Mais avant que cela soit fait, ta colère est juste.

Et, le regardant d’un oeil sombre, le prudent Odysseus lui dit :

– Eurymakhos, même si vous m’apportiez tous vos biens paternels et tout ce que vous possédez maintenant, mes mains ne s’abstiendraient pas du carnage avant d’avoir châtié l’insolence de tous les prétendants. Choisissez, ou de me combattre, ou de fuir, si vous le pouvez, la kèr et la mort. Mais je ne pense pas qu’aucun de vous échappe à la noire destinée.

Il parla ainsi, et leurs genoux à tous furent rompus. Et Eurymakhos, parlant une seconde fois, leur dit :

– Ô amis, cet homme ne retiendra pas ses mains inévitables, ayant saisi l’arc poli et le carquois, et tirant ses flèches du seuil de la salle, jusqu’à ce qu’il nous ait tués tous. Souvenons-nous donc de combattre ; tirez vos épées, opposez les tables aux flèches rapides, jetons-nous tous sur lui, et nous le chasserons du seuil et des portes, et nous irons par la ville, soulevant un grand tumulte, et, bientôt, cet homme aura tiré sa dernière flèche.

Ayant ainsi parlé, il tira son épée aiguë à deux tranchants, et se rua sur Odysseus en criant horriblement ; mais le divin Odysseus le prévenant, lança une flèche et le perça dans la poitrine auprès de la mamelle, et le trait rapide s’enfonça dans le foie. Et l’épée tomba de sa main contre terre, et il tournoya près d’une table, dispersant les mets et les coupes pleines : et lui-même se renversa en se tordant et en gémissant, et il frappa du front la terre, repoussant un thrône de ses deux pieds, et l’obscurité se répandit sur ses yeux.

Alors Amphinomos se rua sur le magnanime Odysseus, après avoir tiré son épée aiguë, afin de l’écarter des portes ; mais Tèlémakhos le prévint en le frappant dans le dos, entre les épaules, et la lance d’airain traversa la poitrine ; et le prétendant tomba avec bruit et frappa la terre du front. Et Tèlémakhos revint à la hâte, ayant laissé sa longue lance dans le corps d’Amphinomos, car il craignait qu’un des Akhaiens l’atteignît, tandis qu’il l’approcherait, et le frappât de l’épée sur sa tête penchée. Et, en courant, il revint promptement auprès de son cher père, et il lui dit ces paroles ailées :

– Ô père, je vais t’apporter un bouclier et deux lances et un casque d’airain adapté à tes tempes. Moi-même je m’armerai, ainsi que le porcher et le bouvier, car il vaut mieux nous armer.

Et le prudent Odysseus lui répondit :

– Apporte-les en courant ; tant que j’aurai des flèches pour combattre, ils ne m’éloigneront pas des portes, bien que je sois seul.

Il parla ainsi, et Tèlémakhos obéit à son cher père, et il se hâta de monter dans la chambre haute où étaient les armes illustres, et il saisit quatre boucliers, huit lances et quatre casques épais d’airain, et il revint en les portant, et il rejoignit promptement son cher père. Lui-même, le premier, il se couvrit d’airain, et, les deux serviteurs s’étant aussi couverts de belles armes, ils entourèrent le sage et subtil Odysseus. Et, tant que celui-ci eut des flèches, il en perça sans relâche les prétendants, qui tombaient amoncelés dans la salle. Mais après que toutes les flèches eurent quitté le roi qui les lançait, il appuya son arc debout contre les murs splendides de la salle solide, jeta sur ses épaules un bouclier à quatre lames, posa sur sa tête un casque épais à crinière de cheval, et sur lequel s’agitait une aigrette, et il saisit deux fortes lances armées d’airain.

Il y avait dans le mur bien construit de la salle, auprès du seuil supérieur, une porte qui donnait issue au dehors et que fermaient deux ais solides. Et Odysseus ordonna au divin porcher de se tenir auprès de cette porte pour la garder, car il n’y avait que cette issue. Et alors Agélaos dit aux prétendants :

– Ô amis, quelqu’un ne pourrait-il pas monter à cette porte, afin de parler au peuple et d’exciter un grand tumulte ? Cet homme aurait bientôt lancé son dernier trait.

Et le chevrier Mélanthios lui dit :

– Cela ne se peut, divin Agélaos. L’entrée de la belle porte de la cour est étroite et difficile à passer, et un seul homme vigoureux nous arrêterait tous. Mais je vais vous apporter des armes de la chambre haute ; c’est là, je pense, et non ailleurs, qu’Odysseus et son illustre fils les ont déposées.

Ayant ainsi parlé, le chevrier Mélanthios monta dans la chambre haute d’Odysseus par les échelles de la salle. Là, il prit douze boucliers, douze lances et autant de casques d’airain à crinières épaisses, et, se hâtant de les apporter, il les donna aux prétendants. Et quand Odysseus les vit s’armer et brandir de longues lances dans leurs mains, ses genoux et son cher cœur furent rompus, et il sentit la difficulté de son œuvre, et il dit à Tèlémakhos ces paroles ailées :

– Tèlémakhos, voici qu’une des femmes de la maison, ou Mélanthios, nous expose à un danger terrible.

Et le prudent Tèlémakhos lui répondit :

– Ô père, c’est moi qui ai failli, et aucun autre n’est cause de ceci, car j’ai laissé ouverte la porte solide de la chambre haute, et la sentinelle des prétendants a été plus vigilante que moi. Va, divin Eumaios, ferme la porte de la chambre haute, et vois si c’est une des femmes qui a fait cela, ou Mélanthios, fils de Dolios, comme je le pense.

Et, tandis qu’ils se parlaient ainsi, le chevrier Mélanthios retourna de nouveau à la chambre haute pour y chercher des armes, et le divin porcher le vit, et, aussitôt, s’approchant d’Odysseus, il lui dit :

– Divin Laertiade, subtil Odysseus, ce méchant homme que nous soupçonnions retourne dans la chambre haute. Dis-moi la vérité ; le tuerai-je, si je suis le plus fort, ou te l’amènerai-je pour qu’il expie toutes les actions exécrables qu’il a commises dans ta demeure ?

Et le subtil Odysseus lui répondit :

– Certes, Tèlémakhos et moi nous contiendrons les prétendants insolents, malgré leur fureur. Vous, liez-lui les pieds et les mains, jetez-le dans la chambre, et, avant de fermer les portes derrière vous, enchaînez-le et suspendez-le à une haute colonne, afin que, vivant longtemps, il subisse de cruelles douleurs.

Il parla ainsi, et ils entendirent et obéirent. Et ils allèrent promptement à la chambre haute, se cachant de Mélanthios qui y était entré et qui cherchait des armes dans le fond. Ils s’arrêtèrent des deux côtés du seuil, et, quand le chevrier Mélanthios revint, tenant d’une main un beau casque, et, de l’autre, un large bouclier antique que le héros Laertès portait dans sa jeunesse, et qui gisait là depuis longtemps et dont les courroies étaient rongées ; alors ils se jetèrent sur lui et le traînèrent dans la chambre par les cheveux, l’ayant renversé gémissant contre terre. Et ils lui lièrent les pieds et les mains avec une corde bien tressée ainsi que l’avait ordonné le patient et divin Odysseus, fils de Laertès ; puis, l’ayant enchaîné, ils le suspendirent à une haute colonne, près des poutres. Et le porcher Eumaios lui dit en le raillant :

– Maintenant, Mélanthios, tu vas faire sentinelle toute la nuit, couché dans ce lit moelleux, comme il est juste. Éôs au thrône d’or ne t’échappera pas quand elle sortira des flots d’Okéanos, à l’heure où tu amènes tes chèvres aux prétendants pour préparer leur repas.

Et ils le laissèrent là, cruellement attaché. Puis, s’étant armés, ils fermèrent les portes brillantes, et, pleins de courage, ils retournèrent auprès du sage et subtil Odysseus. Et ils étaient quatre sur le seuil, et dans la salle il y avait de nombreux et braves guerriers. Et Athènè, la fille de Zeus, approcha, ayant la figure et la voix de Mentôr. Et Odysseus, joyeux de la voir, lui dit :

– Mentôr, éloigne de nous le danger et souviens-toi de ton cher compagnon qui t’a comblé de biens, car tu es de mon âge.

Il parla ainsi, pensant bien que c’était la protectrice Athènè. Et les prétendants, de leur côté, poussaient des cris menaçants dans la salle, et, le premier, le Damastoride Agélaos réprimanda Athènè :

– Mentôr, qu’Odysseus ne te persuade pas de combattre les prétendants, et de lui venir en aide. Je pense que notre volonté s’accomplira quand nous aurons tué le père et le fils. Tu seras tué avec eux, si tu songes à les aider, et tu le payeras de ta tête. Quand nous aurons dompté vos fureurs avec l’airain, nous confondrons tes richesses avec celles d’Odysseus, et nous ne laisserons vivre dans tes demeures ni tes fils, ni tes filles, ni ta femme vénérable !

Il parla ainsi et Athènè s’en irrita davantage, et elle réprimanda Odysseus en paroles irritées :

– Odysseus, tu n’as plus ni la vigueur, ni le courage que tu avais quand tu combattis neuf ans, chez les Troiens, pour Hélénè aux bras blancs née d’un père divin. Tu as tué, dans la rude mêlée, de nombreux guerriers, et c’est par tes conseils que la ville aux larges rues de Priamos a é té prise. Pourquoi, maintenant que tu es revenu dans tes demeures, au milieu de tes richesses, cesses-tu d’être brave en face des prétendants ? Allons, cher ! tiens-toi près de moi ; regarde-moi combattre, et vois si, contre tes ennemis, Mentôr Alkimide reconnaît le bien que tu lui as fait !

Elle parla ainsi, mais elle ne lui donna pas encore la victoire, voulant éprouver la force et le courage d’Odysseus et de son illustre fils ; et ayant pris la forme d’une hirondelle, elle alla se poser en volant sur une poutre de la salle splendide.

Mais le Damastoride Agélaos, Eurynomos, Amphimédôn, Dèmoptolémos, Peisandros Polyktoride et le brave Polybos excitaient les prétendants. C’étaient les plus courageux de ceux qui vivaient encore et qui combattaient pour leur vie, car l’arc et les flèches avaient dompté les autres. Et Agélaos leur dit :

– Ô amis, cet homme va retenir ses mains inévitables. Déjà Mentôr qui était venu proférant de vaines bravades les a laissés seuls sur le seuil de la porte. C’est pourquoi lancez tous ensemble vos longues piques. Allons ! lançons-en six d’abord. Si Zeus nous accorde de frapper Odysseus et nous donne cette gloire, nous aurons peu de souci des autres, si celui-là tombe.

Il parla ainsi, et tous lancèrent leurs piques avec ardeur, comme il l’avait ordonné ; mais Athènè les rendit inutiles ; l’une frappa le seuil de la salle, l’autre la porte solide, et l’autre le mur. Et, après qu’ils eurent évité les piques des prétendants, le patient et divin Odysseus dit à ses compagnons :

– Ô amis, c’est à moi maintenant et à vous. Lançons nos piques dans la foule des prétendants, qui, en nous tuant, veulent mettre le comble aux maux qu’ils ont déjà causés.

Il parla ainsi, et tous lancèrent leurs piques aiguës, Odysseus contre Dèmoptolémos, Tèlémakhos contre Euryadès, le porcher contre Élatos et le bouvier contre Peisandros, et tous les quatre mordirent la terre, et les prétendants se réfugièrent dans le fond de la salle, et les vainqueurs se ruèrent en avant et arrachèrent leurs piques des cadavres.

Alors les prétendants lancèrent de nouveau leurs longues piques avec une grande force ; mais Athènè les rendit inutiles ; l’une frappa le seuil, l’autre la porte solide, et l’autre le mur. Amphimédôn effleura la main de Tèlémakhos, et la pointe d’airain enleva l’épiderme. Ktèsippos atteignit l’épaule d’Eumaios par-dessus le bouclier, mais la longue pique passa par-dessus et tomba sur la terre. Alors, autour du sage et subtil Odysseus, ils lancèrent de nouveau leurs piques aiguës dans la foule des prétendants, et le destructeur de citadelles Odysseus perça Eurydamas ; Tèlémakhos, Amphimédôn ; le porcher, Polybos ; et le bouvier perça Ktèsippos dans la poitrine et il lui dit en se glorifiant :

– Ô Polytherside, ami des injures, il faut cesser de parler avec arrogance et laisser faire les dieux, car ils sont les plus puissants. Voici le salaire du coup que tu as donné au divin Odysseus tandis qu’il mendiait dans sa demeure.

Le gardien des bœufs aux pieds flexibles parla ainsi, et de sa longue pique Odysseus perça le Damastoride, et Tèlémakhos frappa d’un coup de lance dans le ventre l’Évenôride Leiôkritos. L’airain le traversa, et, tombant sur la face, il frappa la terre du front.

Alors, Athènè tueuse d’hommes agita l’Aigide au faîte de la salle, et les prétendants furent épouvantés, et ils se dispersèrent dans la salle comme un troupeau de bœufs que tourmente, au printemps, quand les jours sont longs, un taon aux couleurs variées. De même que des vautours aux ongles et aux becs recourbés, descendus des montagnes, poursuivent les oiseaux effrayés qui se dispersent, de la plaine dans les nuées, et les tuent sans qu’ils puissent se sauver par la fuite, tandis que les laboureurs s’en réjouissent ; de même, Odysseus et ses compagnons se ruaient par la demeure sur les prétendants et les frappaient de tous côtés ; et un horrible bruit de gémissements et de coups s’élevait, et la terre ruisselait de sang.

Et Léiôdès s’élança, et, saisissant les genoux d’Odysseus, il le supplia en paroles ailées :

– Je te supplie, Odysseus ! Écoute, prends pitié de moi ! je te le jure, jamais je n’ai, dans tes demeures, dit une parole outrageante aux femmes, ni commis une action inique, et j’arrêtais les autres prétendants quand ils en voulaient commettre ; mais ils ne m’obéissaient point et ne s’abstenaient point de violences, et c’est pourquoi ils ont subi une honteuse destinée en expiation de leur folie. Mais moi, leur sacrificateur, qui n’ai rien fait, mourrai-je comme eux ? Ainsi, à l’avenir, les bonnes actions n’auront plus de récompense !

Et, le regardant d’un œil sombre, le prudent Odysseus lui répondit :

– Si, comme tu le dis, tu as été leur sacrificateur, n’as-tu pas souvent souhaité que mon retour dans la patrie n’arrivât jamais ? N’as-tu pas souhaité ma femme bien-aimée et désiré qu’elle enfantât des fils de toi ? C’est pourquoi tu n’éviteras pas la lugubre mort !

Ayant ainsi parlé, il saisit à terre, de sa main vigoureuse, l’épée qu’Agélaos tué avait laissée tomber, et il frappa Léiôdès au milieu du cou, et, comme celui-ci parlait encore, sa tête roula dans la poussière.

Et l’aoide Terpiade Phèmios évita la noire kèr, car il chantait de force au milieu des prétendants. Et il se tenait debout près de la porte, tenant en main sa kithare sonore ; et il hésitait dans son esprit s’il sortirait de la demeure pour s’asseoir dans la cour auprès de l’autel du grand Zeus, là où Laertès et Odysseus avaient brûlé de nombreuses cuisses de bœufs, ou s’il supplierait Odysseus en se jetant à ses genoux. Et il lui sembla meilleur d’embrasser les genoux du Laertiade Odysseus. C’est pourquoi il déposa à terre sa kithare creuse, entre le kratère et le thrône aux clous d’argent, et, s’élançant vers Odysseus, il saisit ses genoux et il le supplia en paroles ailées :

– Je te supplie, Odysseus ! Écoute, et prends pitié de moi ! Une grande douleur te saisirait plus tard, si tu tuais un aoide qui chante les dieux et les hommes. Je me suis instruit moi-même, et un dieu a mis tous les chants dans mon esprit. Je veux te chanter toi-même comme un dieu, c’est pourquoi, ne m’égorge donc pas. Tèlémakhos, ton cher fils, te dira que ce n’a été ni volontairement, ni par besoin, que je suis venu dans ta demeure pour y chanter après le repas des prétendants. Étant nombreux et plus puissants, ils m’y ont amené de force.

Il parla ainsi, et la force sacrée de Tèlémakhos l’entendit, et, aussitôt, s’approchant de son père, il lui dit :

– Arrête ; ne frappe point de l’airain un innocent. Nous sauverons aussi le héraut Médôn, qui, depuis que j’étais enfant, a toujours pris soin de moi dans notre demeure, si toutefois Philoitios ne l’a point tué, ou le porcher, ou s’il ne t’a point rencontré tandis que tu te ruais dans la salle.

Il parla ainsi, et le prudent Médôn l’entendit. Épouvanté, et fuyant la kèr noire, il s’était caché sous son thrône et s’était enveloppé de la peau récemment enlevée d’un bœuf. Aussitôt, il se releva ; et, rejetant la peau du bœuf, et s’élançant vers Tèlémakhos, il saisit ses genoux et le supplia en paroles ailées :

– Ô ami, je suis encore ici. Arrête ! Dis à ton père qu’il n’accable point ma faiblesse de sa force et de l’airain aigu, étant encore irrité contre les prétendants qui ont dévoré ses richesses dans ses demeures et qui t’ont méprisé comme des insensés.

Et le sage Odysseus lui répondit en souriant :

– Prends courage, puisque déjà Tèlémakhos t’a sauvé, afin que tu saches dans ton âme et que tu dises aux autres qu’il vaut mieux faire le bien que le mal. Mais sortez tous deux de la maison et asseyez-vous dans la cour, loin du carnage, toi et l’illustre aoide, tandis que j’achèverai de faire ici ce qu’il faut.

Il parla ainsi, et tous deux sortirent de la maison, et ils s’assirent auprès de l’autel du grand Zeus, regardant de tous côtés et attendant un nouveau carnage.

Alors, Odysseus examina toute la salle, afin de voir si quelqu’un des prétendants vivait encore et avait évité la noire kèr. Mais il les vit tous étendus dans le sang et dans la poussière, comme des poissons que des pêcheurs ont retirés dans un filet de la côte écumeuse de la mer profonde. Tous sont répandus sur le sable, regrettant les eaux de la mer, et Hèlios Phaéthôn leur arrache l’âme. Ainsi les prétendants étaient répandus, les uns sur les autres.

Et le prudent Odysseus dit à Tèlémakhos :

– Tèlémakhos, hâte-toi, appelle la nourrice Eurykléia, afin que je lui dise ce que j’ai dans l’âme.

Il parla ainsi, et Tèlémakhos obéit à son cher père, et, ayant ouvert la porte, il appela la nourrice Eurykléia :

– Viens, ô vieille femme née autrefois, toi qui surveilles les servantes dans nos demeures, viens en hâte. Mon père t’appelle pour te dire quelque chose.

Il parla ainsi, et ses paroles ne furent point vaines. Eurykléia ouvrit les portes de la grande demeure, et se hâta de suivre Tèlémakhos qui la précédait. Et elle trouva Odysseus au milieu des cadavres, souillé de sang et de poussière, comme un lion sorti, la nuit, de l’enclos, après avoir mangé un bœuf, et dont la poitrine et les mâchoires sont ensanglantées, et dont l’aspect est terrible. Ainsi Odysseus avait les pieds et les mains souillés. Et dès qu’Eurykléia eut vu ces cadavres et ces flots de sang, elle commença à hurler de joie, parce qu’elle vit qu’une grande œuvre était accomplie. Mais Odysseus la contint et lui dit ces paroles ailées :

– Vieille femme, réjouis-toi dans ton âme et ne hurle pas. Il n’est point permis d’insulter des hommes morts. La moire des dieux et leurs actions impies ont dompté ceux-ci. Ils n’honoraient aucun de ceux qui venaient à eux, parmi les hommes terrestres, ni le bon, ni le mauvais. C’est pourquoi ils ont subi une mort honteuse, à cause de leurs violences. Mais, allons ! indique-moi les femmes qui sont dans cette demeure, celles qui m’ont outragé et celles qui n’ont point failli.

Et la chère nourrice Eurykléia lui répondit :

– Mon enfant, je te dirai la vérité. Tu as dans tes demeures cinquante femmes que nous avons instruites aux travaux, à tendre les laines et à supporter la servitude. Douze d’entre elles se sont livrées à l’impudicité. Elles ne m’honorent point, ni Pènélopéia elle-même. Quant à Tèlémakhos, qui, il y a peu de temps, était encore enfant, sa mère ne lui a point permis de commander aux femmes. Mais je vais monter dans la haute chambre splendide et tout dire à Pènélopéia, à qui un dieu a envoyé le sommeil.

Et le prudent Odysseus lui répondit :

– Ne l’éveille pas encore. Ordonne aux femmes de venir ici, et d’abord celles qui ont commis de mauvaises actions.

Il parla ainsi, et la vieille femme sortit de la salle pour avertir les femmes et les presser de venir. Et Odysseus, ayant appelé à lui Tèlémakhos, le bouvier et le porcher, leur dit ces paroles ailées :

– Commencez à emporter les cadavres et donnez des ordres aux femmes. Puis, avec de l’eau et des éponges poreuses purifiez les beaux thrônes et les tables. Après que vous aurez tout rangé dans la salle, conduisez les femmes, hors de la demeure, entre le dôme et le mur de la cour, et frappez-les de vos longues épées aiguës, jusqu’à ce qu’elles aient toutes rendu l’âme et oublié Aphroditè qu’elles goûtaient en secret, en se livrant en secret aux prétendants.

Il parla ainsi, et toutes les femmes arrivèrent en gémissant lamentablement et en versant des larmes. D’abord, s’aidant les unes les autres, elles emportèrent les cadavres, qu’elles déposèrent sous le portique de la cour. Et Odysseus leur commandait, et les pressait, et les forçait d’obéir. Puis, elles purifièrent les beaux thrônes et les tables avec de l’eau et des éponges poreuses. Et Tèlémakhos, le bouvier et le porcher nettoyaient avec des balais le pavé de la salle, et les servantes emportaient les souillures et les déposaient hors des portes. Puis, ayant tout rangé dans la salle, ils conduisirent les servantes, hors de la demeure, entre le dôme et le mur de la cour, les renfermant dans ce lieu étroit d’où on ne pouvait s’enfuir. Et, alors, le prudent Tèlémakhos parla ainsi le premier :

– Je n’arracherai point, par une mort non honteuse, l’âme de ces femmes qui répandaient l’opprobre sur ma tête et sur celle de ma mère et qui couchaient avec les prétendants.

Il parla ainsi, et il suspendit le câble d’une nef noire au sommet d’une colonne, et il le tendit autour du dôme, de façon à ce qu’aucune d’entre elles ne touchât des pieds la terre. De même que les grives aux ailes ployées et les colombes se prennent dans un filet, au milieu des buissons de l’enclos où elles sont entrées, et y trouvent un lit funeste ; de même ces femmes avaient le cou serré dans des lacets, afin de mourir misérablement, et leurs pieds ne s’agitèrent point longtemps.

Puis, ils emmenèrent Mélanthios, par le portique, dans la cour. Et, là, ils lui coupèrent, avec l’airain, les narines et les oreilles, et ils lui arrachèrent les parties viriles, qu’ils jetèrent à manger toutes sanglantes aux chiens ; et, avec la même fureur, ils lui coupèrent les pieds et les mains, et, leur tâche étant accomplie, ils rentrèrent dans la demeure d’Odysseus. Et, alors, celui-ci dit à la chère nourrice Eurykléia :

– Vieille femme, apporte-moi du soufre qui guérit les maux, et apporte aussi du feu, afin que je purifie la maison. Ordonne à Pènélopéia de venir ici avec ses servantes. Que toutes les servantes viennent ici.

Et la chère nourrice Eurykléia lui répondit :

– Certes, mon enfant, tu as bien parlé ; mais je vais t’apporter des vêtements, un manteau et une tunique. Ne reste pas dans tes demeures, tes larges épaules ainsi couvertes de haillons, car ce serait honteux.

Et le prudent Odysseus lui répondit :

– Apporte d’abord du feu dans cette salle.

Il parla ainsi, et la chère nourrice Eurykléia lui obéit. Elle apporta du feu et du soufre, et Odysseus purifia la maison, la salle et la cour. Puis, la vieille femme remonta dans les belles demeures d’Odysseus pour appeler les femmes et les presser de venir. Et elles entrèrent dans la salle ayant des torches en mains. Et elles entouraient et saluaient Odysseus, prenant ses mains et baisant sa tête et ses épaules. Et il fut saisi du désir de pleurer, car, dans son âme, il les reconnut toutes.

 

L’Odyssée, Chant XXII. Homère

Traduction: Leconte de Lisle. 1893

Source.

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The end of an odyssey – Homer’s epic is finally pinned down. By Steve Connor. The Independent. Tuesday, 24 June 2008

Molécules en voie de disparition

Il n’y a pas que les animaux ou les plantes qui disparaissent de la surface de la Terre, parfois les molécules aussi.

J’avais raconté il y a longtemps l’histoire de l’eflornithine et de la trypanosomiase.

A l’époque, je n’avais pas mis les références pour cette note, mais les voici:

  • Maladie du sommeil : la cosmétologie au secours de la santé publique. Rev Prescrire 2006 ; 26 (269) : 135-136
  • Afrique équatoriale : maladie du sommeil cherche sponsor. Rev Prescrire 2000 ; 20 (207) : 472-473

Dans un article récent de theheart.org, des cardiologues tirent la sonnette d’alarme sur la disparition progressive de l’hydroquinidine de la pharmacopée mondiale, par manque de patients.

Heureusement, chez nous, Sanofi-Aventis continue à commercialiser le Serecor 300.

Bon, l’hydroquinidine reste d’un maniement délicat, notamment du fait de son fort potentiel torsadogène (et de ses très nombreuses interactions médicamenteuses (c’est un substrat du 3A4 et un inhibiteur puissant du 2D6), et de son profil de tolérance peu favorable, ce qui a précipité son abandon par de nombreux praticiens.

Source.

Mais elle reste utile pour certains patients.

Et si Sanofi arrêtait de la fabriquer?

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Michael O’Riordan. As quinidine fades, doctors ask Big Pharma to put patients before profits. theheart.org. [Clinical Conditions > Arrhythmia/EP > Arrhythmia/EP]; Mar 10, 2011. Accessed at http://www.theheart.org/article/1197113.do on Mar 12, 2011.

 

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