En ce moment, je lis des nouvelles de Kipling pour clôturer des journées chargées.
J’en ai lu deux que je voulais vous faire partager.
La première, « Amour-des-femmes » se déroule en Inde et raconte le remord destructeur d’un soldat briseur de cœurs. L’histoire en elle-même ne m’a pas trop convaincue, en dehors des récits d’escarmouches dans les montagnes afghanes où les soldats anglais se battent contre des fantômes insaisissables (250 après, rien n’a changé). Mais Kipling y décrit avec précision une complication de la syphilis (d’où le titre), le tabes dorsalis. J’adore retrouver des descriptions médicales convaincantes dans la littérature (comme celle de l’anévrysme de l’aorte thoracique dans « Une étude en rouge » de Conan Doyle)
La seconde, « L’histoire de Badalia Herodsfoot » est le récit sordide d’une femme vivant dans les bas-fonds du Londres du XIXième. C’est très (trop) larmoyant mais Kipling se fait romancier naturaliste à la façon d’un Zola. C’est la première fois que je retrouve un récit aussi noir dans l’œuvre de Kipling (du moins l’infime partie que je connais). Ici, aucune farce, aucun récit picaresque pour éclairer le drame social décrit par l’auteur. Cela se passait à Londres au XIXième, mais cela se passe aussi maintenant, pas forcément loin de chez nous.