Les Maristes de la Verpillière organisaient des sorties cinéma dans la salle du quartier.
Évidemment, on ne nous emmenait pas voir les derniers films à succès, ce n’était pas le genre de la maison, mais plutôt des films d’auteurs, comme on dit, comme si les autres n’en avaient pas.
Un seul de ces films m’a particulièrement marqué, Cria Cuervos de Carlos Saura.
Je me souviens d’un film noir, étouffant, oppressant.
L’univers est enfantin, mais ce point de vue ne rend que plus effrayantes les ombres de cette maisonnée.
21 ou 22 ans après, j’en frémis encore, peut-être à tort, puisque mon point de vue ne peut qu’avoir changé depuis.
Pourtant ce soir, en regardant de nouveau ces images, j’ai ressenti ce que j’avais éprouvé à l’époque.
Nous y étions allés sous la surveillance du prof de math qui était particulièrement craint avec sa barbe broussailleuse et ses grosses lunettes fumées qui achevaient de cacher son visage. Plutôt un bon prof de maths (j’ai eu une bonne note au bac en étant particulièrement médiocre dans cette matière) mais un personnage vaguement inquiétant à la diction très particulière.
Quand Porque te vas a retenti dans la salle, tous les élèves se sont sentis libérés de l’atmosphère étouffante de ce film et ont frappé la mesure avec leurs pieds à la grande fureur de notre accompagnateur.
Ce film me rappelle aussi un souvenir bien plus ancien, les cris de souffrance d’une dame âgée rongée par son cancer. Ses cris transperçaient les murs épais d’une maisonnée, elle aussi pleine d’ombres. J’y avais accompagné un soir ma mère appelée pour lui injecter des calmants.
Ce Porque te vas restera toujours dans mon esprit comme un rayon de lumière dans les ténèbres.
j’ai été très marqué par ce film
je l’ai vu à l’age adulte alors que nous venions d’apprendre le décès d’une patiente à la quelle nous étions attachés.(mon épouse kiné a refusé de le voir)
j’ai été fasciné par cette ambiance étouffante et ce regard d’enfant. j’ai revu ce film récemment et il me plait toujours autant
la musique est un des éléments de cette fascination
ohh! je découvre que nous avons fréquenté le même établissement! Moi qui vous lis depuis quelques années déjà!
Et je reconnais bien le prof de math en question, retraité maintenant! 😉
Comme dit la chanson, it’s a small world!
😉 Le monde est minuscule
Bac 1990 et toi?
désolée…. bac 2001… !
Ah vi……
un des films que j’avais vu au ciné à sa sortie
Ce film est un chef d’oeuvre !
Mais un prof de maths qui accompagne les éléves au ciné, c’est quand même un peu inhabituel, non ?
Il y a des films qui nous accompagneront toute notre vie. Notre prof de français nous avait fait découvrir Malpertuis de Harry Kümmel (mais seuls les internes avaient vu ce film au ciné-club de notre lycée le lundi soir).
Je n’ai jamais lu le livre, mais j’ai revu ce film deux fois. Cette maison maudite et l’oncle Cassave m’impressionnent toujours autant…Et l’an passé, je suis allée à Gand sur les traces de Jean Ray cette fois.