J’ai terminé ce vaste roman uchronique de Philip Roth, et j’ai été un peu déçu par la fin (que je ne raconterai pas).
Pour résumer, il s’agit de la chronique de la vie d’une famille juive de Newark, les Roth, dans le New-Jersey durant la seconde guerre mondiale. Comme le roman est uchronique, Roosevelt a perdu l’élection présidentielle de 1940 au profit de Lindbergh qui est isolationniste et plutôt pro-nazi. Les Etats-Unis signent un pacte de non agression avec l’Allemagne nazie et le Japon, et reste en dehors de la guerre mondiale.
Le roman met en scène la montée d’un antisémitisme étatique, d’abord tellement subtil qu’on se pose la question de son existence, puis clairement affiché avec la survenue de pogroms dans de grandes villes américaines.
La description minutieuse et subtile de la montée de la peur dans la famille Roth et ses conséquences sur les comportements des différents membres de la famille me parait exceptionnelle de finesse.
Une question essentielle se pose aussi en filigrane tout au long du roman: c’est quoi, un « autre »?
Par contre, j’ai été déçu par le décor politique, surtout la fin qui m’a paru vraiment tirée par les cheveux.
Je vois Philip Roth ciseler méticuleusement la peur de l’avenir et la perte de repères d’une famille sur des centaines de pages, puis avoir subitement envie de faire autre chose et envoyer balader la fin en une dizaine de pages peu crédibles, même pour une uchronie.
Je suis donc un peu déçu, mais que cela ne vous empêche pas de découvrir ce formidable roman du génial Philip Roth.
Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde.
Je l’avais acheté à sa sortie et je n’oublierai jamais la tête de la vendeuse du magasin de l’aéroport quand je lui ai dit le titre que je cherchais. Je pense qu’elle a du avertir la police après mon départ. Assez d’accord avec toi sur la fin