La HAS vient de publier son rapport annuel pour 2014. 144 pages de langage HASien, quel délice, mieux qu’une pluie fraiche en cette période de chaleur…
J’ai retenu néanmoins un graphique:
Nous pouvons constater, que tout comme ces dernières années, l’innovation pharmaceutique est malheureusement en panne. Ce constat tranche bien évidemment avec le discours du LEEM et de la visite médicale. Ce n’est pas nouveau non plus.
Quand même, les chiffres sont effarants: 159 ASMR sur les 185 déposées en 2014 (soit 85,9%!) concluent à une absence de progrès par rapport aux molécules de référence. (Je ne compte pas les 3 « commentaires », je ne sais pas ce que c’est…)
En 2008, Christian Lajoux, alors président du LEEM, avait été interrogé par Quotidien du Pharmacien (QduM du 17/01/2008):
Enfin, Christian Lajoux, président du Leem (Les Entreprises du médicament), interrogé par notre confrère « le Quotidien du Pharmacien », estime que l’attitude de « Que choisir » constitue «un rejet de l’innovation thérapeutique qui revient à considérer qu’il faut traiter les patients avec des médicaments d’occasion».
Le marché de l’occasion se porte donc de mieux en mieux…
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Sur les 10 dernières années (sauf 2013 dont je n’ai pas retrouvé le rapport), le constat n’est pas meilleur:
Il se dit depuis une dizaine d’années que les nouveaux médicaments ne sont qu’un toilettage de versions prêtes à tombées dans la formulation générique. Votre tableau tendrait à le confirmer.
C’est bien dommage pour la recherche « fondamentale », gourmande en capitaux pour un résultat très aléatoire. Pourtant, il se dit aussi que bien des organismes « hostiles » résistent de plus en plus à la pharmacopée disponible, sans parler des « nouveautés » qui se présentent, en lien avec le réchauffement climatique.
Qui va alors se charger de ce nouveau défit si les labos s’en détournent ?