Je crois que je vous sors l’histoire à chaque coup, mais le « Special K. » de la dernière chanson n’est pas une marque de céréales mais une référence à l’usage détourné de la Kétamine que Brian, grand pharmacologue récréatif devant l’éternel, ne s’est probablement pas abstenu d’expérimenter.
Chaque fois que j’écoute cette chanson je pense aux quelques tamponnades que j’ai vues au bloc, induites en position assise avec de la Kétamine. Ce produit n’entraîne en effet pas de dépression hémodynamique (corrige moi nfkb0) ce qui est appréciable chez des patients qui sont alors au bord du gouffre.
A propos, hier j’ai récupéré le patient qui a tamponné devant moi la semaine dernière, et il se porte comme un charme après son drainage chirurgical.
Avoir à décomprimer une tamponnade en chambre a toujours été de très loin ma pire angoisse médicale #samediconfession.
Peu de choses me font peur en médecine, bien plus par inconscience que par maîtrise, notez-le bien, mais ça, ça me terrifie vraiment car je sais parfaitement ce que c’est.
Et comme je travaille en rééducation cardio-vasculaire, notamment en post chirurgie cardiaque, je ne vide pas si exceptionnellement que ça mes surrénales…
Cette vidéo montre une péricardocentèse tranquillou (comme on dit à Marseille). Mais en vérité, quand le patient tamponne, il n’a plus ni tension ni pouls, il est semi assis dans son lit, tout le monde a de la sueur glacée qui coule entre les omoplates et surtout on n’a absolument pas le temps de faire le champ et de dessiner les côtes et le sternum au feutre noir.
Pour l’instant, merci les macro-molécules, l’adrénaline, et la chance, j’ai toujours réussi à y échapper. mais chaque fois, je sens le souffle du boulet.
Une autre particularité amusante (pour un cardiologue), réside dans une galénique originale expérimentée en anesthésie pédiatrique: la sucette de Kétamine (il existe des sucettes de fentanyl, je crois?).
J’ai l’impression qu’on en est revenu.