Le Roi des Aulnes

C’est comme ce prénom d’Abel qui me semblait fortuit jusqu’à ce jour où les lignes de la Bible relatant le premier assassinat de l’histoire humaine me sont tombées sous les yeux. Abel était berger, Caïn laboureur. Berger, c’est à dire nomade, laboureur c’est à dire sédentaire. La querelle d’Abel et de Caïn se poursuit de génération en génération depuis l’origine des temps jusqu’à nos jours, comme l’opposition atavique des nomades et des sédentaires, ou plus précisément comme la persécution acharnée dont les nomades sont victimes de la part des sédentaires. Et cette haine n’est pas éteinte, bien loin de là, elle se retrouve dans la réglementation infâme et infamante à laquelle les gitans sont soumis -on les traite comme des repris de justice- et elle s’affiche à l’entrée des villages par les panneaux « Stationnement interdit aux nomades ».

Il est vrai que Caïn est maudit et son châtiment, comme sa haine pour Abel, se perpétue également de génération en génération. Maintenant, lui a dit l’Éternel, tu seras maudit de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère. Quand tu cultiveras la terre, elle ne te donnera plus ses fruits, tu seras errant et fugitif sur la terre. Voilà donc Caïn condamné à la pire des peines à ses propres yeux: il doit devenir nomade comme l’était Abel. Il a des paroles de révolte contre ce verdict, et d’ailleurs il n’obéit pas. Il se retire loin de la face de l’Éternel, et là, il construit une ville, la première ville, qu’il appelle Hénoc.

Le Roi des Aulnes (1970).

Gallimard.

Michel Tournier.


Soupe Maison

Celle-là est pas mal:

  • allopurinol 100
  • Seretide® Diskus 500/50
  • Kredex 12.5®*2
  • Amlor 10®*1
  • ipratroprium 0.5*3
  • Lasilix faible®*1
  • Isoptine 40®*3

Mais je n’en suis pas fier, et  j’ai donc couvert mes cheveux de cendres puisque c’est moi qui l’ai faite avec mes petits doigts potelés.

En fait j’ai rajouté de l’Isoptine pour ralentir le patient, sans avoir vu/fait attention à la dihydropyridine et au bêta-bloquant qui étaient déjà là….

Heureusement le patient n’a rien eu et un collègue a corrigé le tir.

Dommage que je ne puisse pas vous raconter dans quelles circonstances très ironiques j’ai appris ma bourde.

La vie est parfois très taquine.

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