A la frontière indo-pakistanaise, à Wagah à mi chemin entre Lahore et Amritsar. Le commentaire est de l’excellent Michael Palin.
Le problème est que ces deux pays ont l’arme nucléaire et que cérémonie n’est pas que du cinéma pour touristes et fervents nationalistes.
Y gaspe.
Jusqu’à aujourd’hui, ce cri poussé par l’infirmière ou l’interne au lit d’un patient en arrêt était de mauvais pronostic. Le gasp est une respiration, plutôt un râle lourd, anarchique, irrégulier, « ataxique » diraient les neurologues.
Parfois même, il conduisait à l’arrêt pur et simple de la réanimation, car il laissait croire que l’on avait franchi un point de non retour à partir duquel, même l’éventualité d’une réanimation couronnée de succès allait conduire à l’émergence d’une nouvelle sorte de légume, triste victoire à la Pyhhrus. Dans les autres cas, il marquait indubitablement un degré de gravité supplémentaire, d’où son synonyme « respiration agonique ».
Un article, et son éditorial, publiés aujourd’hui dans Circulation viennent un peu modifier ce point de vue classique.
L’éditorial rappelle quelques chiffres pas très engageants, mais qu’il faut connaître. Chaque année, environ 273000 personnes présentent un arrêt circulatoire extrahospitalier aux Etats-Unis, seulement 6.4% sortent de l’hôpital (et l’éditorial ne précise pas dans quel état). Cela n’est pas une fatalité, comme le montre des situations locales où la survie est bien meilleure, on atteint ainsi 21% de survie à Maribor en Slovénie.
Les deux graphiques ci-dessous illustrent les résultats de l’étude de Bobrow.
En ordonnée la fréquence des mouvement de gasping, en abscisse, le délai d’intervention des secours.
En ordonnée, le pourcentage de survie, en abscisse, le délai d’intervention des secours.
Le gasping est fréquent (39% des arrêts circulatoires), mais cette fréquence diminue avec le délai d’intervention des secours. Le gasping est de bon pronostic, et cela, quel que soit ce délai. Accessoirement, cette étude montre encore une fois que plus ce délai est court, et meilleur est le pronostic.
Quelle est la base physiologique de tout cela ?
L’éditorial donne quelques résultats d’études expérimentales sur l’animal qui montrent que le gasping spontané améliore la perfusion cérébrale en diminuant la pression intracérébrale, améliore les échanges gazeux, augmente le retour veineux dans l’oreillette droite, améliore le débit cardiaque, les pressions intra aortique et intra coronaire.
Enfin, ces deux textes insistent sur la nécessaire amélioration de la formation du public sur les gestes à réaliser devant un patient en arrêt cardiaque, qui reste encore un vœu pieux (et pas un vieux pieu) dans la majorité des cas. Un des points importants est notamment de ne pas confondre un mouvement respiratoire spontané « efficace » et un gasp. Dans ce dernier cas, il faut impérativement débuter des manœuvres de réanimation.
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Bobrow BJ, et coll. Gasping During Cardiac Arrest in Humans Is Frequent and Associated With Improved Survival. Circulation 2008;118 2550-2554.
Berger S. Gasping, Survival, and the Science of Resuscitation. Circulation 2008;118 2495-2497.
Ramirez JM, Lieske SP. Commentary on the definition of eupnea and gasping. Respiratory Physiology & Neurobiology, Volume 139, Issue 1, 16 December 2003, Pages 113-119.
Perkin R, Resnik D. The agony of agonal respiration: is the last gasp necessary ? J Med Ethics. 2002 June; 28(3): 164–169. doi: 10.1136/jme.28.3.164.