C’est normal, business as usual.
C’est ainsi que l’avocat du cardiologue mis en cause aux États-Unis pour avoir semble-t-il implanté des endoprothèses coronaires actives à des patients qui n’en avaient pas besoin, a qualifié les relations financières très étroites et intenses de son client avec la société qui fabriquait ces fameuses endoprothèses.
Je vous conseille de lire l’article du Baltimore Sun qui raconte cette histoire.
Comme vous pouvez le constater, les publicités contextuelles de Google apportent une touche ironique incroyable, puisqu’elles vantent les endoprothèses actives d’un concurrent du laboratoire incriminé:
Indépendance et médecine, indépendance et presse, même combat pas gagné…
Les relations entre industrie et médecins, profitent aux deux parties depuis des décennies et semblent parfaitement naturelles, à tel point que de ne pas en avoir rend suspect de ne pas être assez compétent: Un expert qui fait autorité et qui n’aurait aucun lien avec l’industrie, cela n’existe pas a déclaré encore très récemment un confrère cardiologue.
Peu à peu, l’accumulation de scandales sanitaires au cours desquels ont été mis en évidence (à tort ou à raison) des relations particulières entre l’industrie et les médecins renverse l’opinion générale et surtout a transformé leur acceptation en suspicion.
Probablement le prochain stade sera la stigmatisation.
Car le mouvement pendulaire est le mouvement perpétuel des réactions humaines. On arrivera bien à un équilibre, mais pas tout de suite…
Quand je parle à mes patients de l’industrie pharmaceutique, sans leur avoir exposé mes idées sur ce point, je suis étonné par leur antipathie profonde vis à vis de cette dernière. Ils en oublient que c’est elle qui développe et fabrique leurs traitement. Que penseraient-ils si ils apprenaient que j’étais salarié/porte-parole de tel ou tel laboratoire ? (pure supposition, je ne le suis pas)
Est-ce que la confiance qu’ils me portent serait altérée?
En tout cas, ce qui est clair est qu’ils sont rassurés de savoir que je n’ai aucune relation, avec aucun laboratoire.
Ce qui était accepté ne le devient plus.
La question fondamentale posée par l’affaire de ce cardiologue américain est la suivante: peut-on soigner en toute indépendance, et pour son seul bien un patient lorsqu’il existe une relation financière significative avec un ou plusieurs laboratoire(s) pharmaceutique(s)?
Je pense que non.
Après, il faut discuter le terme significatif.