Le DIU de réadaptation m’a « forcé » à m’intéresser à un examen que j’avais toujours délaissé jusqu’à présent, l’épreuve cardiorespiratoire ou (étude de la) VO2(max). Il s’agit d’une épreuve d’effort couplée à une analyse des gaz respiratoires. Pendant longtemps, cet examen est resté confiné dans les laboratoires de physiologie du fait de la complexité d’emploi des appareils, la lourdeur des procédures de mise en marche et de calibration, la difficulté d’interprétation des résultats… Les appareils se sont un peu simplifiés, la calibration est nettement moins fastidieuse, et avec une équipe paramédicale un peu entraînée, on peut réaliser ces examens dans une pratique clinique quotidienne, même dans une structure à but lucratif.
Quand à l’interprétation, le DIU m’a appris à apprécier l’analyse globale que permet la VO2. En effet, l’examen permet d’étudier l’ensemble de la chaîne respiratoire, cardiaque et musculaire.
Le secret de l’insuffisance cardiaque est de comprendre que la fraction d’éjection n’est qu’un déterminant, notamment pronostic parmi d’autres, et que le couplage coeur/muscles est au moins aussi important. En réadaptation, il l’est plus. On n’améliore pas le pronostic en augmentant la fraction d’éjection, mais en améliorant ce couplage en luttant notamment contre la sarcopénie. En étant très caricatural je dirais que le patient insuffisant cardiaque souffre et meurt de ses muscles, pas de son coeur. Nous en avons tous fait l’expérience, des patients avec une fonction ventriculaire gauche effondrée vivent bien et longtemps, alors que d’autres, même âge, même FEVG sont confinés aux fauteuil et meurent vite. Où est la différence? Aux muscles! (quand je dis muscle, je ne pense pas que sarcome, je pense aussi vasodilation, dysfonction endotheliale, métabolisme mitochondriale…) .
Etudier la VO2 permet de comprendre tout cela. J’ai de la chance, j’ai un mentor fabuleux, j’apprends donc doucement mais surement. J’ai prévu aussi d’aller voir des VO2 faites par un pneumologue qui en tire des informations très différentes de nous. C’est aussi ce qui rend cet examen si difficile à appréhender mais si passionnant.
Si la VO2 vous intéresse, je ne peux que vous conseiller ce bouquin qui ne me quitte plus depuis des mois:
L’insuffisance cardiaque est moins une maladie cardiaque qu’une maladie cardiaque qu’une maladie systémique. Ce qui en fait la beauté et la difficulté…
La VO2 est primordiale dans le suivi. ils devraient tous en avoir de manière annuelle…
La mitochondrie ❤
Dès qu’on s’intéresse au métabolisme on découvre plein de choses fascinantes !
Je pratiquerais volontiers quelques examens complémentaires sur la personne assise sur la bécane…