Ce lundi sera un grand jour puisque je vais accueillir mon premier interne, une en l’occurrence.
C’est une interne en médecine générale, premier choix qui sera sous ma supervision indirecte, puisque ce sera principalement le médecin responsable du petit service de médecine de la clinique ou je travaille qui la formera. Mais ce sera une première fois pour tous, et j’avoue être un peu nerveux.
Au début, j’étais très dubitatif quand à l’intérêt pédagogique de l’hospitalisation privée. Je le suis encore un peu. Que pourrait donc bien retenir un interne passant par certains services de cardiologie/vasculaire de l’urbs? Le réflexe oculo-sténotique? Que toute fibrillation atriale peut être ablatée?
Nécessité faisant loi, j’ai évolué, puis avec mon collègue de médecine et ami, nous avons réfléchi.
Nous lui montrerons la vérité sans fard pour qu’elle se fasse sa propre idée et qu’elle apprenne à séparer le bon grain de l’ivraie.
Nous pourrons lui apprendre tout ce que le CHU ne peut pas. Nous lui apprendrons la médecine au quotidien, le post-urgences, ou le post-cabinet quand le médecin généraliste ne peut plus s’en sortir mais que son patient (très) âgé n’a pas de belle pathologie lui donnant le droit de rentrer au CHU sans passer par la case urgences. Nous pourrons aussi lui apprendre tout ce qui se passe « après » ou « derrière le rideau », toute la partie médico-sociale qui a pour but de trouver une porte de sortie aux patients qui n’ont pas de devenir.
Je pense qu’elle nous apportera plein de choses en échange, des connaissances toutes fraîches, un point de vue rafraîchissant et décalé…
Nous nous nourrirons de notre inexpérience.
Vivement lundi!
Sois certain d’une chose : cette jeune interne a énormément de chance de passer un semestre avec toi !
Après, si tu as besoin de conseils spécifiques concernant la pédagogie de la MG avec son jargon et ses rituels (RSCA, pédagogie constructiviste et patin-couffin), n’hésites pas à demander à un des généralistes universitaires qui fréquentent ton site – je crois que tu as mon adresse.
Et à propos, encore merci pour m’avoir fait découvrir les MOOCs et R par ton blog, je me suis fait plaisir !
Merci beaucoup!
Je garde ta proposition sous le coude. 😉
Ca va changer de votre travail habituel, vous devrez parfois vous remettre en question avec un tout jeune de la fac. C’est très stimulant!
Je me permettrai d’ajouter un élément qui me parait important : vigilance! Un interne dans un hôpital est considéré comme un danger public pendant le premier mois mais les dégâts sont limités s’il communique bien avec les infirmières et son mentor, ce qui n’est pas toujours le cas; On peut rencontrer un interne manquant de confiance en soi aussi bien qu’un interne persuadé de tout savoir….
C’est toujours passionnant d’accueillir un jeune pour lui faire partager notre expérience, nos choix professionnels, lui expliquer notre vision de notre métier. Il me semble que la disponibilité est souvent une base de la réussite du stage. Une clé est d’avoir un tuteur pour l’accompagner, lui montrer le travail, son organisation et l’équipe. On vous souhaite une belle réussite partagée!
Au prochain choix, j’peux venir moi aussi M’sieur? Je voudrais bien voir de l’autre coté du rideau. Dommage que ce n’était pas possible « de mon temps »
Que st ce que c est cette vision caricaturale du privé: » Que pourrait donc bien retenir un interne passant par certains services de cardiologie/vasculaire de l’urbs? Le réflexe oculo-sténotique? Que toute fibrillation atriale peut être ablatée? »
Qd je vois les indications soit disant scientifiques de certain CHU ( je mets au singulier, à mpl, il n y en a qu 1), je bous et je me dis que ds le privé, on irait en prison;
Allez, un peu de hauteur, il n y a pas que des bons au chu et des pourris décérébrés ds le prvé
Gilles, je peux me tromper, mais il ne semble pas avoir jamais lu sur ce blog de propos dévalorisant une profession médicale par rapport aux autres. La question fort pertinente qui est posée, c’est celle de la prévalence des pathologies en soins primaires et en hôpital, telle que décrite par le carré de White et successeurs depuis 50 ans.
En effet, certains actes techniques pratiqués en cardiologie interventionnelles en CHU n’ont qu’un intérêt de culture générale pour un futur médecin généraliste, et ne justifient certainement pas qu’on y passe 6 mois.
En revanche, ce qui peut très bien être enseigné en hôpital, et pour ceci je fais confiance à notre collègue, c’est la rigueur de la démarche : la lecture d’un ECG, par exemple, est très utile dans notre discipline, et c’est tout de même en cardiologie qu’on a le plus de chance de mettre cette technique en application devant des cas pathologiques.
je trouvais ta reflexion caricaturale, qui entretient des prejugés idiots; N y a t il pas de reflexes oculo stenotiques ds le public?
On a des internes de MG, ils apprennent a traiter des insuffisants cardiaques, à gerer l hyponatremie qui apparait, à regler les INR; Les explorations qu ils prescriront un jour st demystifiées; Bref, le travail au CHU ne me semble pas plus intelligent que ce qu on fait
J’ai en effet peut-être manqué de nuance. Le public a ses propres perversions, aussi.
Il y a des gens biens dans les deux mondes, et des gens moins bien. Ceci étant dit, ça ne mange pas de pain, j’en ai bien conscience.
Mais je suis probablement moins tolérant aux perversions du privé.
Blueharp a aussi posé une vraie question à laquelle je n’avais pas réfléchi, la différence des pathologies prises en charge…
C’est le moment pour moi de poser deux questions, au risque de paraître ridicule :
1) C’est quoi l’urbs (hormis la racine étymologique de mon nom de famille, mais je pense que ce n’est pas de ça que vous parler)
2) C’est quoi, le réflexe oculo-sténotique ??
Urbs, la ville, pour ne pas dire « la citée phocéenne ».
Réflexe oculo-sténotique: je vois une sténose, je la dilate!