L’un des notres

Aujourd’hui je suis allé à l’enterrement d’un de mes anciens co-internes, décédé dans des circonstances tragiques.

Nous avions le même âge. Comme je l’ai déjà écrit dans un tweet, c’était un chouette co-interne, un homme bien et un cardiologue très doué.

La cérémonie s’est déroulée dans le très impressionnant cimetière Saint-Pierre, véritable ville dans la ville. Les voitures circulent entre les tombes, les haies de cyprès et les différents carrés réservés. Certaines tombes sont de véritables mausolées ou oratoires plus ou moins décorés, d’autres sont de simples stèles. Quelques tombes, dans un style rocaille qui a eu sa vogue dans les années 20-30, se sont transformées avec le temps en  récifs morts et lépreux. Memento mori  dans le fond et la forme.

Dans ce cadre, j’ai rejoint une bonne partie de la cardiologie de la ville qui était venu se souvenir.

Nous avons reformés des groupes de co-internes, comme à la grande époque. En fait, chaque génération d’interne est une grande époque. L’Internat est une épopée permanente et il est un peu vain de penser que seule sa génération a marqué au fer rouge, ne serait-ce qu’un service.

Les cheveux se font fait plus rares, ou ont blanchi, ou sont devenus artificiels (comme les fleurs qui nous entouraient), les rides se sont creusées,… Mais nous sommes tous habillés comme des milords. Même nos inoubliables histoires de chasse sont devenues floues. Tu te souviens de… c’est quoi son nom? Non, pas vraiment… 

Nous avons tous pu constater le passage du temps. Nous ne sommes pas encore assez âgés pour nous demander qui sera le prochain, mais ça viendra, aussi , en son temps.

Aujourd’hui, j’ai enterré un très chic type qui aurait bien rigolé de nous voir tous ainsi, et mes années d’internat.

 La vie continue (avec nous).

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