Surveillance en vie réelle des anticoagulants oraux (CNAMTS et ANSM)

Le rapport de la CNAMTS et de l’ANSM sur les AOD (ex NACOs) vient juste d’être rendu public, il est disponible ici.

Ce rapport ne s’intéresse qu’au dabigatran ou au rivaroxaban. L’AMM de l’apixaban était en effet probablement trop récente pour permettre une analyse.

Voici sa conclusion:


Les résultats de cette étude observationnelle à partir des bases de données médico- administratives française (SNIIRAM-PMSI) sont rassurants quant au bénéfice/risque des NACO à court terme et cohérents avec les résultats des autres études observationnelles publiées à ce jour : ils ne montrent pas d’excès de risques hémorragique ou thrombotique artériel chez les patients débutant un traitement par NACO (dabigatran et rivaroxaban) versus AVK dans les 90 premiers jours de traitement, et ce dans le contexte français de montée en charge de ces médicaments. En termes de prévention des AVC ischémiques à 90 jours de traitement, il n’a pas été mis en évidence de différence d’efficacité entre les NACO et les AVK chez les patients atteints de fibrillation non valvulaire. En termes de risques, ces résultats ne permettent toutefois pas de conclure s’agissant de l’usage prolongé de ces traitements.

Je me suis aussi jeté sur leur risque de saignement et leur efficacité par rapport aux AVK, et…. et bien rien, balle au centre.

Hémorragies

Accidents emboliques

Hémorragies ou décès

Sur ce rapport qui ne préjuge pas d’un suivi à long terme, les AOD font globalement autant saigner que les AVK (qualitativement moins dans le cerveau, mais plus dans l’estomac) et sont d’efficacité comparable par rapport aux AVK (dans l’indication prévention des accidents thrombo-emboliques dans l’ACFA). Le début d’inquiétude sur un sur-risque de SCA sous dabigatran semble ne pas être confirmé.

Les conclusions de  cette étude réalisée dans la vie réelle sont donc remarquablement superposables à celles des analyses objectives des études randomisées, ce qui est plutôt rassurant ;-).

J’insiste bien sur analyse objective, car avec un peu de subjectivité, et personne s’en prive, il est tellement facile de faire passer un banal nouveau traitement anticoagulant pour un progrès thérapeutique majeur ou au contraire un futur Mediator®…

Donc je reste globalement sur la même position: pas meilleurs, pas pires que les AVK mais remarquablement plus chers, et sans antidote.

4 Replies to “Surveillance en vie réelle des anticoagulants oraux (CNAMTS et ANSM)”

  1. Mais du coup est-ce que plus acceptable pour les patients (observance?) car pas de suivi biologique? Et hémorragies digestives peut-être plus faciles à prévenir (IPP) que les hémorragies cérébrales?
    En tous cas merci pour votre blog, source d’enrichissement permanente pour l’infirmière que je suis.

    1. Oui, en effet, ça se discute. Pour l’observance, la comparaison faite « dans la vie réelle » prend en compte cette dimension.
      Pour l’observance, ça se discute aussi, en effet.
      Merci pour votre commentaire!

  2. un problème rarement évoqué est la non prise en charge en France des lecteurs d’INR sur sang capillaire, comme pour les dextros
    un de mes patients hollandais en bénéficie, payé par sa caisse néerlandaise
    une de mes patiente française serait heureuse d’en profiter, difficile +++ à prélever pour ses INR, qui fluctuent beaucoup, même sous coumadine et dont la fonction rénale dégradée contre indique les NAC.

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