Médecin et patient homosexuel

Toujours en fouillant mon grenier, j’ai trouvé un numéro des défunts Cahiers Médicaux du 25/02/83 qui s’intéresse à un sujet très particulier, celui de traiter un patient homosexuel.

1983 (4.17 Mo)

Cet article a attiré mon attention pour plusieurs raisons.

La première, je n’ai jamais lu d’articles sur ce sujet durant mes études.

La seconde est la modernité du propos à cette époque. Cette modernité est d’autant plus étonnante, qu’elle apparait au sein des Cahiers Médicaux, revue très lyonno-lyonnaise, donc plutôt conservatrice. La couverture, un peu énigmatique, et inspirée par un extrait du Bateau ivre de Rimbaud est aussi assez inhabituelle. C’était même tellement moderne que ce n’est pas un auteur lyonnais (sans parler de français 😉 ) qui a écrit ces lignes, mais un américain.

En 1983, l’auteur de l’article déclare notamment:

Chercher à convertir des homosexuels à l’hétérosexualité ne se justifie pas davantage, médicalement, que la contrainte imposée jadis aux gauchers pour les obliger à se servir de la main droite.

Le 31/10/2012, dans cet article du NYT, des gens pensent encore que l’on peut « traiter » l’homosexualité. Ce n’est que très récemment que la Californie fut le premier État à interdire les « traitements » chez les mineurs afin de changer leur orientation sexuelle. 

La troisième raison, celle qui me touche le plus, car je vois tous les lundis matins depuis des années des patients HIV+ en consultation, est la très courte mention en fin d’article d’une maladie qui avait un nom (SIDA), mais pas encore d’agent pathogène.

En France, la reine Christine en parlait dans ce JT du 27/03/82.

Enfin, j’ai googlé le nom de l’auteur, le Dr William F Owen.

Il est généraliste à… San Francisco, et il exerce toujours.

😉  

2 Replies to “Médecin et patient homosexuel”

  1. Votre écrit me rappelle des souvenirs…
    Mon père était psychiatre en hopital dans les années 80.
    Je me souviens qu’il m’avait expliqué que les américains étaient en général en avance sur nous dans le domaine de la psychiatrie. Il m’avait dit, par exemple, que les psychiatres français considéraient encore l’homosexualité comme une maladie alors que le DSM-III considérait que le psychiatre ne devait intervenir QUE si la personne était, par exemple, attiré par des gens du même sexe mais se sentait mal à l’aise avec cette attirance. Et que le psychiatre n’avait pas à renforcer le patient dans un sens ou dans l’autre mais à aider la personne à déterminer ce qui lui convenait le mieux.

  2. Amusant cette confusion entre le virus du SIDA, encore hypothétique et la prise de drogues euphorisantes! Bel exemple de facteur confondant.

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