Ces généralistes qui deprescrivent

Je suis tombé sur la série d’articles (ici et ici) de l’Express sur la déprescription.

Je me permets respectueusement de lever le doigt pour dire qu’il n’y a pas que les généralistes qui tentent de réfléchir objectivement sur la balance risques/bénéfices d’un traitement avant de le prescrire.

Nous aussi, les spécialistes, un peu, parfois, quand on y pense, quand on a le temps, entre deux amants/maitresses, deux parties de golf, deux rendez-vous chez UBS à Genève, deux lectures de Cardiologie Pratique

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L’histoire du cardio qui voulait absolument mettre un patient sous statine m’a fait sourire.

J’ai des tas d’histoires exactement inverses.

Un généraliste qui tient absolument à avoir des patients sous NAC ou à ne prescrire que des princeps non encore génériqués. D’autres qui dégainent des statines devant une hypercholestérolémie totalement isolée, d’autres qui courent ventre à terre aux EPU des labos (animées par des spécialistes)…

Pour les rendre un peu plus vendeuses, je pourrais aussi rajouter un poil de danger, du frisson, le risque médico-légal.

Quel courage, quels hommes!

J’ai aussi par ailleurs des tas d’histoires qui vont dans le même sens que celles des articles de l’Express.

La prescription ou la non-prescription basée sur des données objectives n’est pas l’apanage d’une catégorie de médecins. Représenter l’univers de façon aussi manichéenne rend le propos caricatural et fait perdre de sa crédibilité.

Ce qui me désole néanmoins est que c’est encore un cardiologue qui sort l’énormité de l’article:

Au sein de la Société française de cardiologie, le président n’a jamais entendu parler de différends avec des généralistes. « Personnellement, je n’ai jamais été confronté à ce type de situation, témoigne le Pr Albert Hagège, qui exerce à l’Hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris. Si ce phénomène existe, il reste marginal. » Et d’avancer une hypothèse personnelle: « Les généralistes que vous avez interviewés sont peut-être anti-médicaments? »

Ils ne sont pas « anti », ils réfléchissent avant de prescrire ou non, c’est tout.

Et nous devrions tous faire pareil.

Publicités pharmaceutiques des années 70 (2)

Voici encore quelques photos de publicités pharmaceutiques des années 60-70 que j’avais retrouvées dans mon grenier la dernière fois.

J’espère qu’elles vous plairont 😉


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Pas d’antibio… Je comprends pourquoi ce produit n’a pas dépassé les années 80-90.


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Balsamique, comme le vinaigre?


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Vous remarquerez que la publicité ne précise même pas la DCI. Un thiazidique, oui, mais lequel? Petite mention d’une précaution d’emploi avec les digitaliques qui étaient utilisés larga manu à l’époque.


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Pas de DCI, mais une formule chimique bien mystérieuse. Un vasodilatateur quelconque.


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Encore une trace de complexe balsamique.


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J’adore les caractéristiques: foie imperturbable, vésicule alerte et colon ponctuel. Très importante, la ponctualité du colon.


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Pour mettre toutes les chances de son côté…


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Encore un visuel vaguement inquiétant concernant un médicament pédiatrique.


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J’aime bien la couleur soufre de cette publicité.


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Ah, la campagne anti-grippale 76/77. C’était bien avant H1N1.


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70% de vos consultants sont fatigués! Pour leur permettre de soulever toute leur famille, prescrivez Phospartan!


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L’aspirine pour les enfants.


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Napoléon est de la partie, mais lui, il avait un cancer de l’estomac… Pas forcément un bon choix.
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La terrible colchicine dans les pathologies veineuses (traitement des thromboses veineuses profondes!). Brrrr, ça fait froid dans le dos.


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Un thiazique pour les soigner tous, physiquement et moralement. Par contre la dame a vraiment de vilaines jambes…


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Une des rares pubs de l’époque qui montre des graphiques d’efficacité. Une des rares pubs qui s’intéresse à la pharmacovigilance, sur des cellules hépatiques in vitro, mais c’est déjà ça.

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