Je ne viens presque plus jamais ici, et WordPress a pas mal changé de choses, je ne m’y retrouve pas trop.
J’avais écrit un mot sur ma découverte du vélo en janvier dernier…
Je me suis dit ce matin dans la voiture que j’allais écrire une note, plus longue qu’un Tweet sur la découverte de la course. Je cours depuis juillet, et j’ai presque arrêté de faire du vélo. En fait, c’est difficile de faire les deux, par manque de temps, et la période bénie du confinement (pour les cyclistes) étant finie, les voitures ont de nouveau envahi l’espace urbain avec encore plus de rage qu’avant, ce que je pensais ne pas être possible.
La course demande moins de logistique, un budget moindre, et une durée moindre pour se dépenser. Pour l’instant, je n’ai pas à me plaindre de blessure. Le début à été difficile, comme pour tout le monde, mais maintenant je cours à l’aise jusqu’à 10 km par séance. Je me suis même inscrit à une gentille compétition début octobre, qui a toute les chances d’être annulée du fait de la crise sanitaire, mais c’est le geste qui a compté pour moi.
Je fais un aparté, mais c’est quand même très sympa de taper ce qui me passe par la tête sans avoir à me demander combien de caractères il me reste…
Je cours donc régulièrement, sans blessure. Je prends beaucoup de plaisir à constater mes progrès, et me voir faire des choses dont je ne me croyais pas capable. À 48 ans, je ne me suis jamais aussi senti bien physiquement.
Par contre, je ne ferai jamais de la performance un but en soi car je n’aime pas souffrir, et on touche rapidement la souffrance en course (comme en vélo d’ailleurs), et si j’aime bien les endorphines, je n’en fait pas des trips.
Je cours en suivant un plan d’entraînement, en visant le 5 km, puis après le 10 km. Un de mes buts est de faire cette dernière distance en moins de 1h.
Le plus difficile, au début est de vouloir aller trop vite. Une montre qui mesure l’allure et la fréquence cardiaque me paraît indispensable. J’ai fait le geek en m’achetant une ceinture capteur de fréquence cardiaque et un capteur de puissance/foulée qui se porte au pied. Je me suis calibré, puis bien amusé avec des tas de courbes et d’algorithmes, mais maintenant, j’aurais presque envie de courir « tout nu », à la sensation.
Je n’aime pas souffrir, mais j’aime bien le caractère méthodique, minutieux, et patient d’un plan d’entraînement, la fameuse Constance du Jardiner, une référence à un bouquin de John le Carré.
J’aime bien le soulagement que la course apporte au stress, en courant, on se recentre sur soi, on oublie le reste et surtout les autres.
J’aime bien les petits rituels de préparation, trois boucles de lacets par chaussure, la mise en place des capteurs (avant de pouvoir m’en passer définitivement), la casquette qui va bien… Ces petits rituels permettent de construire, si ils restent en dessous du TOC, qui lui détruit.
Je ne me regarde jamais, mais je suis agréablement surpris de voir le gras disparaître au profit de muscles bien dessinés. J’ai l’impression de remonter le temps.
J’aime bien enfin la dictature du bip signant le début d’une phase de 30 secondes de course rapide à la fin d’une longue série de répétitions. Cela endurci le corps et l’esprit, par petites touches.