Publicités pharmaceutiques des années 70 (4)

Il me restait encore quelques revues paternelles à explorer, voilà qui est fait. Sauf surprise, cette note sera donc la dernière sur les vieilles publicités pharmaceutiques. Vous verrez quelques trucs rigolos et des pubs aux graphiques très années 70.

D’abord deux photos un peu plus personnelles:

0bis 0Un exemplaire du « Lyon Médical » encore dans son emballage, il ne doit pas en rester beaucoup ;-). Je ne l’ai pas ouvert…

Une légende familiale court sur cet appartement du 155 cours Albert Thomas. Mon grand-père, qui était toujours dans les bons coups l’aurait (ainsi qu’un autre) acheté à vil prix à la famille Mérieux qui cherchait dans l’urgence à réunir la fabuleuse rançon demandée par le gang des lyonnais à la suite de l’enlèvement du petit Christophe Mérieux. Ces appartements ont été revendus depuis bien longtemps, ce qui est bien dommage, car leur valeur actuelle doit être stupéfiante…

En dessous, un article de la Revue du Prat’ ou mon père a fait ce que tout étudiant en médecine a toujours fait depuis des temps immémoriaux pour se rappeler de ses cours, souligner les phrases importantes avec plusieurs couleurs. A priori, il avait du mal avec les streptocoques…

26 17Deux publicités pour deux anorexigènes amphétaminiques, bien identifiés par leur racine -orex (à la différence du benfluorex…).

11Une pub un peu flippante pour un traitement censé aider le sevrage alcoolique.

5Lilly aimait déjà énormément les leaders d’opinions.

9Dites-le avec des fleurs… Pub originale.

32J’aime bien celle-là, qui vante un antibiotique, la cephalexine. Peut-être un petit peu trop conceptuelle. Mais j’adore son dynamisme.

22J’aime bien celle-là aussi, mais la composition de cette soupe d’antalgiques fait frémir: caféine, quinine, phénacétine, amydopirine!

30Prix d’interprétation pour l’actrice. C’était avant ou après le suppo?

25Jolie pub que j’ai malheureusement coupée.

19 18 10 16 33Cinq pubs très années 70. Sortez vos pantalons à pattes d’eph’!

J’ai trouvé une autre publicité pour le sedo-rythmodan:

36Comment calmer les palpitations de mémé? A l’époque, on ne lésinait pas: disopyramide (classe Ia) et un barbiturique!

4 821Ces pubs ne passeraient pas de nos jours.

24On dirait une pub Servier, et bien non, c’est Houdé!

29 28 27Une triade pour le Sédalium. Celle du milieu est riche d’interprétations. La dame parle de son médecin et non de son amoureux. Je pense que l’ambiguïté est voulue.  Pendant que Madame glande et stresse en fumant des gitanes sur son canapé, Monsieur travaille et fume. papy, lui, fait son infarctus devant une vitrine de sex-shop. Vision pas très glamour des années 70.

2Une pub pour du Sintrom®. Rien de particulier? Regardez le schéma posologique avec la dose de charge!

34Un confrère devant une colopathe. Peut-être n’a t-elle tout simplement pas supporté son transit baryté? Remarquez le costume rayé du médecin, et son cabinet cossu, qui évoque plus un intérieur bourgeois qu’un lieu de soins. Remarquez aussi le cendrier, juste à côté de la lampe.

35Pub mensongère, non?

37 31 Tellement moches qu’on croirait des couvertures de La revue Prescrire.

14La tête de la dame…

20Du foie lyophilisé, ça vous dit? Regardez les indications: nous ne sommes pas loin de la médecine chamanique.

23J’aime bien celle-là.

15Enfin la dernière, tellement WTF (soignez-les, elles peuvent parfois encore servir…).

Traîner dans la boue

Un homme  de gauche peut-il être riche?

Vous avez quatre heures pour répondre.

Je vais vous aider un peu en vous proposant une lecture éclairante: ce fabuleux texte exhumé par Christian Lehmann.

On reproche beaucoup de choses à Aquilino Morelle, notamment l’histoire du cireur de chaussures. Beaucoup (ici, ici,  ici…) ont en fait un symbole qui passe à mon avis totalement à côté du sujet.

Avoir des conflits d’intérêts, profiter indûment sur un plan personnel des avantages qu’offre la République (chauffeurs, vins…) n’est pas acceptable.

Mais faire travailler un cireur de chaussures me paraît plus qu’honorable, surtout quand on a le cœur à gauche (situs inversus compris). Il pourrait se les cirer tout seul, égoïstement, comme vous et moi, ses chaussures. Mais non, lui, il préfère redistribuer son argent à quelqu’un de moins verni que lui.

C’est vous et moi qui sommes blâmables, pas lui.

Christian Lehmann parle de folie, mais pas du tout! Aquilino Morelle ne faisait rien d’autre que de mettre en pratique ce qu’il professait dans l’article de Libé:

C’est encore de distance qu’il s’agit, mais de façon inversée cette fois. Un responsable politique de gauche doit absolument garder le contact avec les classes populaires – jeunes, chômeurs, ouvriers, employés – qui représentent la raison d’être de son action et qui devraient constituer le cœur de son électorat. Même – et en fait surtout – si le fil de sa vie l’entraîne au sein de l’élite, il doit tout mettre en œuvre pour préserver et faire vivre son lien avec le peuple. Il ne s’agit pas de nier les différences de revenus et de positions sociales qui peuvent exister, mais de toujours chercher à les combler ou à les dépasser par l’échange et le contact physique.

Dans sa relation avec son cireur, il ne pouvait pas être plus intimement en contact avec les gens. Ce cireur était peut-être le seul cordon ombilical qui le reliait encore avec le peuple « normal » lorsqu’il traversait en chaussettes les salons lambrissés de l’Élysée aux côtés du Président.

Les bonnes âmes fustigent Aquilino Morelle pour son cireur de chaussures, mais c’est exactement l’inverse qu’il faut faire.

Il faudrait plutôt passer un savon au cireur pour Aquilino Morelle qu’il n’a pas hésité à trainer dans la boue éhontément.

Il n’y a donc point de Conseil de l’Ordre des cireurs de chaussures que nous puissions saisir pour violation du secret professionnel?

Le mot de passe

Tout à l’heure, quand je suis retourné sur l’interface de ce blog, j’ai mis quelques secondes pour me souvenir du mot de passe. Depuis deux mois, je n’ai rien écrit, rien publié.

Je n’ai plus le temps de lire quoique ce soit, ni article scientifique, ni littérature, ni blog.

En fait cela n’est pas tout à fait exact. Soit je n’ai effectivement pas le temps, soit si je l’ai, je suis trop vidé pour lire et écrire. C’est dommage, je me suis considérablement appauvri depuis que je gagne plus en ayant plus de responsabilités.

Je regarde sur Twitter, d’un peu loin, ce qui se passe dans la communauté des blogueurs médicaux.

Je n’arrive pas à faire mieux.

Aujourd’hui, j’ai parcouru les dernières notes de l’ami néphro. Comme toujours, ça m’a donné envie d’écrire, d’où cette note vaguement dépressive.

Quand j’ai commencé à écrire sur Grange Blanche, la question qui revenait le plus était « Comment trouvez-vous le temps d’écrire? ». Et bien maintenant que je ne l’ai plus, je comprends cette question qui m’avait toujours laissé dubitatif. Lire et écrire me semblait alors être tellement naturel.

Et bien non.

Je fais plein de choses nouvelles pour moi, certaines satisfaisantes, d’autres un peu moins. Je ne regrette pas mes choix. Je regrette seulement que les journées n’aient pas plus de 24 heures pour pouvoir continuer à me désaltérer dans notre petite communauté.

J’espère ne pas oublier définitivement le mot de passe de Grange Blanche

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