Divers et variés

Je commence enfin à toucher terre.

Ce n’est pas tellement que j’ai apprivoisé mes fonctions de coordinateur de la clinique, je crois que je n’y arriverai pas avant longtemps, mais j’équilibre un peu mieux les pressions entre elles.

La semaine dernière, des patients un peu âgés, que je connais depuis des années m’ont raconté qu’ils étaient venus à la clinique visiter un membre de leur famille. Ils ont vu mon nom tout en haut et m’ont dit qu’ils étaient très fiers de moi. Ça m’a beaucoup touché qu’on puisse être fier de son médecin, comme on pourrait l’être d’un membre de sa famille. Je me souviendrai toujours de leurs yeux brillants.

Je me suis remis à lire un  peu, même si je reste englué dans Le passage de la nuit. Par contre, je ne lis plus rien de médical, et ça, c’est pas bien, car le cerveau se rouille vite. J’envie les revues hebdomadaires de l’ami néphro.

J’ai fini les missions principales GTA V. Les trois personnages sont multi-millionnaires, ils profitent de la vie, et je commence à m’y ennuyer un peu. A ne pas mettre entre toutes les mains, mais quel jeu fabuleux…. Au début j’aimais bien Michael, mais comme mes enfants (avec qui je prends garde de bien sélectionner les missions) j’ai vite préféré Trevor, le grand psychopathe totalement instable. Quand à Franklin, il est tellement fadasse que je ne sais pas trop ce qu’il vient faire dans ce jeu (hormis d’être un alibi ethnique?). Se balader en hélico en regardant le soleil se coucher sur le Mont Chiliad reste un grand moment de jeu vidéo. 

Je me suis mis à me ré-intéresser aux statistiques et à R. J’ai trouvé quelques MOOC pour me permettre de réviser, et aussi d’approfondir, car le paysage des MOOC change rapidement. Il y a un an, on ne trouvait que des cours d’initiation, ce qui me convenait parfaitement pour les statistiques. Puis, assez naturellement, les MOOC se sont structurés et offrent maintenant des possibilités d’approfondir le sujet. John Hopkins offre par exemple un cursus assez complet sur la gestion des données. Bien évidement, il y a aussi de plus en plus de MOOC payants, mais cela me paraît inévitable.

Pour s’initier aux biostatistiques et à R:

Pour finir l’histoire, j’ai calé au cours du MOOC Fondamentaux en Statistiques de la plateforme FUN. C’était bien trop fondamental pour moi…

J’ai découvert récemment l’univers Mac en m’achetant un MacBook Air. Et bien, si le système me paraît plus lisse que sur PC, l’utilité que j’en ai pour l’instant ne m’a pas transformé en fanatique de Mac. La gestion des photos et de la vidéo est fabuleuse, mais la difficulté pour faire tourner R sur Mac m’a laissé dubitatif. Et au final, pour des calculs un peu longs, mon PC qui doit bien avoir 5 ans a mis KO un Mac affuté et flambant neuf. Par contre, et là il n’y a pas photo, le MacBook Air est une merveille d’ergonomie.

La semaine prochaine, saut en région parisienne pour un séminaire obligatoire…dans les locaux du siège social d’un géant de l’industrie pharmaceutique. Quoiqu’on fasse, on n’échappe pas à Big Pharma, ils sont incontournables, c’est ça leur force.

Dans la même veine, j’ai reçu cette semaine la visite d’une consœur de la CNAM pour me parler des NACO (que l’on doit dorénavant appeler AOD pour Anticoagulants Oraux Directs). Encore une fois, j’ai palpé, grâce à elle l’absence quasi totale de contre-pouvoir à la communication de l’industrie pharmaceutique. La Revue Prescrire ou le néant, en gros. La CNAM s’y essaye un peu et pourrait avoir un rôle important, mais en tant que financeur, elle est juge et partie. Elle est tiraillée entre volonté politique/promotion de l’économie en Santé/science et perd beaucoup de lisibilité, par exemple dans sa communication sur IEC/sartan ou sur les statines (« tout sauf Crestor® »). Un autre sujet délicat, dans le genre manque de lisibilité et action déconcertante, je ne suis pas certain que le dispositif de la ROSP mette sur le devant de la scène les meilleurs d’entre nous…

Dominique Dupagne a parlé de Grange Blanche à l’antenne de la Tête au Carré sur France Inter. C’est très gentil mais tellement peu mérité, étant donné que je n’écris plus rien de médical depuis des mois. Il va falloir que je m’y remette un de ces jours…

Le hasard est parfois taquin. Je cherchais depuis quelques temps une solution pour crypter ma clé USB qui contient des données de patients. J’avais tâté TrueCrypt il y a quelques semaines, mais j’avais trouvé ce système compliqué. Je me suis demandé ce que ça donnait sur Mac le 28 avril, le jour exact où TrueCrypt s’est très mystérieusement sabordé… J’ai quand même téléchargé la dernière version qui semble donner satisfaction à presque tout le monde.

Deux expos me tentent bien avant la fin de l’année: Jeff Koons et Hokusai.

Le bureau

Aujourd’hui, j’ai réinstallé mon grand bureau, un verre épais posé sur deux tréteaux de bois, acheté chez Habitat au début de mon internat dans une pièce qui sera désormais mon bureau.

bureau

J’ai essuyé les 11 ans de poussières qui s’étaient accumulées sur lui dans le garage.

Depuis 2003, faute de place dans la maison, je me contentais d’un coin de bureau, au sens propre du terme, bricolé astucieusement par les doigts d’or de mon beau-frère. Ce coin suffisait à peine à contenir mon PC et mes flots de paperasse. Il faut bien le dire, même si il m’a bien rendu service toutes ces années, je ne pouvais plus le voir ces derniers temps.

J’ai donc récupéré bien plus qu’une table en verre, une véritable pièce pas très lumineuse, mais qui abritera une bibliothèque qui recueillera elle-même tous mes bouquins, prisonniers eux aussi de cartons depuis 11 ans. Les pierres apparentes dorées des murs me rappellent la maison familiale dans le Dauphiné.

La technologie permet de s’affranchir de l’espace en permettant d’amener son bureau partout.

Au travail, mon bureau virtuel me suit entre deux cliniques, d’ordinateur en ordinateur. Je pourrais sans problème prescrire un traitement à des kilomètres de distance du lit du patient. D’ailleurs, je n’ai jamais examiné un patient autrement que dans un lieu commun. Je lis et réponds à mes messages électroniques sur tablette ou portable. Mes trois ou quatre agendas sont totalement dématérialisés.

A la maison, tout se synchronise avec le reste.

Ma bibliothèque s’est, elle aussi, en partie dissoute dans les nuages. Ce processus est allé au terme de sa logique pour mes livres de médecine. Le Stockley, le Hurst, le Martindale et des dizaines d’autres livres de référence sont à portée de doigt dans mon iPad. Et encore, je ne les balaye même pas du doigt. Le seul endroit où je consulte le Stockley est à l’ANSM, institution totalement imperméable aux réseaux (électromagnétiques). À vrai dire, à quoi bon avoir encore une bibliothèque de médecine chez soi ou au cabinet, hormis pour l’esthétisme? La science avance tous les jours et tout est sur internet. Ce qui était une marque de connaissance scientifique serait presque devenu une marque de sclérose, d’immobilisme.

Cabinet 70

Pourtant, si le fait de ne pas avoir de bureau durant toutes ces années m’a poussé dans les bras des nuages, je suis content de retrouver un espace à moi où le papier et la pierre vont côtoyer le virtuel.

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