Ivre, il a fini son labyrinthe…

Ça m’a pris pas mal de temps, mais finalement, pas tant que cela, mais j’ai terminé mon labyrinthe! L’orientation par rapport aux points cardinaux est la plus exacte possible. J’ai laissé les tracés préliminaires qui m’ont permis de créer une structure finalement très organisée.

J’ai beaucoup utilisé le croquis de Umberto Eco pour que chaque pièce ait son verset de l’Apocalypse. J’ai passé pas mal de temps là dessus car Eco écrit un peu mal et j’ai été obligé de googler de nombreux versets illisibles.

 Je n’avais pas écrit latin depuis le Lycée…

L’entrée du Finis Africae, pas de miroir dans Minecraft, dommage 😉

L’autel du Fons Adae

Ce dernier cliché, et la petite vidéo çi dessus se rapportent à ce passage:

Adso est alors pris d’hallucinations. Les herbes qui charbonnaient étaient probablement du chanvre. La dernière partie de la vidéo représente bien entendu l’entrée dans le Finis Africae, la découverte du deuxième livre de La Poétique d’Aristote et du fanatique Jorge. J’ai volontairement très peu éclairé l’intérieur du labyrinthe pour se rapprocher le plus possible de l’expérience des héros.

Petite ballade autour du Finis Africae, Hic sont Leones…

La vidéo permet bien de voir que le mot LEONES (les lions) est formé par la première lettre de chaque verset.

En faisant des recherches, j’ai trouvé d’autres foufous qui avaient transposé l’univers du Nom de la Rose dans Minecraft. Je suis notamment impressionné par le travail suivant qui a recréé l’ensemble de l’abbaye maudite:

Ivre, il se dit qu’il aimerait bien parcourir le labyrinthe du Nom de la Rose…

Où, à résumer les révélations prodigieuses dont on parle ici, le titre devrait être aussi long que le chapitre, ce qui est contraire à l’usage.

Le Nom de la Rose est un de mes romans favoris. Umberto Eco a réussi à écrire un roman savant mais accessible, profond et divertissant comme un thriller, ancré ( encré? 😉) dans le Moyen-Âge mais d’un humanisme intemporel…

Le labyrinthe de la bibliothèque est le personnage principal du roman.

Qui n’a pas rêvé de se promener dedans? À y réfléchir, une terreur pointe m’observe cachée, alors que ce début de matinée annonce une belle journée baignée de soleil.

Hier soir, je me suis demandé ce que donnerai cette bibliothèque sur Minecraft.

J’ai récupéré un plan, et j’ai commencé à tracer des sillons dans une carte superflat… C’est un travail de romain, que je mettre pas mal de temps à terminer, mais le résultat me plait bien. J’ai terminé le Finis Africae et la salle Super Thronos viginti quatuor pour voir ce que ça donne.

Je n’ai pas trouvé de miroir satisfaisant dans Minecraft, je l’ai donc symbolisé par des bannières. Un villageois zombie fait un parfait Jorge devant sa table dans le Finis Africae.

Je demeurai troublé. J’avais toujours cru que la logique était une arme universelle, et je m’apercevais maintenant combien sa validité dépendait de la façon dont on en usait.

– Il serait atroce, dis-je, de tuer un homme pourdire bou-ba-baff!

– Il serait atroce, commenta Guillaume, de tuer un homme fût-ce pour dire Credo in unum Deum…

Quand je parle avec Ubertin, j’ai l’impression que l’enfer c’est le paradis regardé de l’autre côté.

Quand entre en jeu la possession des choses terrestres, il est difficile que les hommes raisonnent selon la justice.

– Ne t’extasie pas trop sur ces châsses. Des fragments de la croix, j’en ai vu quantité d’autres, dans d’autres églises. S’ils étaient tous authentiques, Notre Seigneur n’eût pas été supplicié sur deux planches croisées, mais sur une forêt entière.

– Maître ! dis-je scandalisé.

– Il en va ainsi, Adso. Et il y a des trésors encore plus riches. Jadis, dans la cathédrale de Cologne je vis le crâne de Jean-Baptiste à l’âge de douze ans.

– Vraiment? » m’exclamai-je tout admiratif. Puis, un doute me saisit: « Mais jean-Baptiste fut tué à un âge plus avancé!

– L’autre crâne doit se trouver dans un autre trésor », dit Guillaume le plus sérieusement du monde. 

Le croquis suivant, très émouvant, est de la main de Eco (source):

J’espère vous avoir donné envie de découvrir ce roman d’une vie.

Le testament de William S.

J’ai acheté hier le dernier tome des aventures de Black et Mortimer, « Le testament de William S. » pour passer le temps dans le train.

Je ne suis pas un fan de BD, mais j’ai lu toutes les aventures de B&M quand j’étais ado. Depuis la mort de Edgar P Jacobs, je n’ai plus rien lu, plus par manque de temps que par idolâtrie de l’auteur.

Pour résumer, j’ai plutôt passé un agréable moment. Mais il faut impérativement déconnecter son analyseur et sa mémoire, sinon rapidement, tout un tas d’erreurs ou de défauts scénaristiques sautent aux yeux, comme si les auteurs avaient voulu sortir cet album dans la précipitation, sans le relire.

Je ne sais pas grand-chose d’EP Jacobs, hormis qu’il était d’un réalisme méticuleux,  il a donc du se retourner plusieurs fois dans sa tombe en parcourant le travail de ses héritiers.

D’abord les anachronismes. L’action se passe fin août 1958, la date qui est importante dans l’histoire est bien précisée.

dateUn personnage fait des photocopies à la maison. Je me suis demandé si on pouvait déjà faire des photocopies à la maison en 1958. En fait non, le premier photocopieur « commercial » est sorti en 1959. il s’agissait du Xerox 914, et il pesait près de 300 kg. Nous sommes donc très loin de la mignonne petite photocopieuse du Marquis.

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Au début de l’histoire apparaît le personnage de Peggy Newgold, milliardaire amatrice d’art contemporain vivant dans un palais à Venise. Cette femme est directement inspirée de Peggy Guggenheim dont on peut toujours admirer la fabuleuse collection à Venise.

img_4059Au début de l’album, elle porte une robe très caractéristique de Yves Saint Laurent, qui dénote par rapport aux robes de soirées bien fadasses des autres invitées. Cette création est directement liée au monde le l’art que les deux Peggy affectionnent tant, puisque inspirée par les œuvres de Piet Mondrian.

mondrianyslLe choix de cette robe est donc particulièrement bien vu. Le problème est qu’elle date de la collection 1965, 7 ans après cette fameuse soirée chez le Marquis.

Ce matin, en lisant un peu sur ce qui se disait sur cet album, je suis tombé sur un autre anachronisme:

tower-bridgeLe problème est que Tower Bridge a été construit entre 1886 et 1894…

Après les anachronismes,  l’entorse à bascule:

img_4057Le scénario présente des défauts et des incohérences.

Je suis un peu du même avis que d’autres commentateurs sur l’inutilité totale d’Olrik qui passe tout l’album à téléguider d’une cellule de prison un Sharkey toujours aussi stupide.

Ce qui m’a quand même le plus marqué est difficile à raconter sans vous dévoiler l’histoire.

Donc, si vous ne voulez pas en savoir plus, arrêtez-vous là!

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Durant tout l’album, le professeur et la pétillante Elizabeth cherchent avec frénésie (il y a un gros enjeu et un compte à rebours serré) une preuve de l’existence réelle de Shakespeare. Pour cela, ils doivent résoudre 3 énigmes. Finalement, ils  échouent à obtenir cette preuve, non pas par faute de temps, mais car jugée non recevable. Le problème est qu’ils mettent la main sur cette fameuse preuve dès le début de la chasse au trésor, avec la première énigme:

preuveElizabeth le dit elle-même, la réponse est là.

Dommage donc que toutes ces erreurs et approximations gâchent la lecture d’un album qui est assez agréable par ailleurs. Le trait paraît maladroit parfois, mais quelques vignettes sont bien construites et surtout le rythme général de l’histoire est bien enlevé.

Pour finir, un petit easter egg.

Avez-vous trouvé le capitaine Haddock dans l’album?

(moi, je ne l’avais pas vu)

 

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