Vendredi matin, j’ai reçu un mail m’annonçant que j’étais tiré au sort pour participer au marathon de Tokyo en mars 2025.
Pour être exact, j’avais gagné le droit d’acheter un dossard et bien sûr de financer l’ensemble du voyage.
Mais cette nouvelle m’a fait plus d’effet que si j’avais gagné au Loto.
Certains marathons sont tellement courus (dans tous les sens du terme) que les organisateurs ont instauré des systèmes pour en limiter l’accès (pour les coureurs amateurs, pas les pros).
6 marathons se sont attribués le titre de « World Marathon Majors », en gros, les 6 (bientôt 7) plus grands marathons du monde. Trois remarques: non, Paris n’en fait pas partie, non, ce ne sont pas forcément les plus beaux/intéressants/les mieux organisés et non, ce ne sont pas les marathons les plus longs du monde (ils font tous la même distance😁).
Malgré tout, le marketing a opéré sa magie, et ces 6 marathons dominent les autres par leur notoriété et leur attractivité. Mécaniquement, comme ce n’est pas simple d’obtenir un dossard, en avoir un provoque inévitablement un frisson dans le dos.

5 ont instauré un système de tirage au sort plus ou moins complexe. Le sixième, Boston filtre sur les performances (il faut vraiment être bon).
Le second moyen, le plus altruiste, est de lever des fonds pour un organisme caritatif. Chaque marathon alloue des dossards à ces organismes accrédités. Ces derniers sont responsables ensuite de la somme d’argent demandée au candidat pour décrocher le précieux sésame. Il me semble avoir vu US$ 10000 pour Boston, pour donner un ordre de grandeur.
Le dernier moyen est de passer par une agence de voyage. Le nombre de dossards est limité, les prix sont élevés, mais par contre, en étant rapide, la participation est acquise. Les dossards sont autour de 550-600€ et leur achat est indissociable d’une offre hôtelière+/-le trajet. J’ai utilisé une agence de voyage pour courir le marathon de Londres, et le rapport qualité/prix n’est pas bon. On paye (très) cher le privilège de courir 42,195 km.
Vous l’avez compris, obtenir un des 6 dossards se mérite. Il faut être très bon ou avoir les moyens ou avoir beaucoup de chance.
Parlons probabilités.
Il est quasi impossible de déterminer la chance de gagner au tirage au sort pour obtenir un dossard. On ne peut faire que des estimations. Londres est semble-t-il le plus difficile à décrocher. Il y a en général 50000 coureurs et l’an dernier 840318 personnes ont tenté leur chance. Ça fait une probabilité maximale de 6%. Mais certains commentateurs estiment le nombre de dossards mis en jeu à 17000, soit une probabilité de 2%. Il faut en effet enlever aux quelques 50000 les dossards des agences de voyage, des organismes caritatifs…
Pour Tokyo, le tirage au sort est un peu byzantin:

Je ne vais pas détailler, et ça échappe à ma compréhension pour une large part.
J’avais la vague notion que la chance de décrocher un dossard était de 2% pour le coureur lambda non tokyoïte (il y a un tirage à part pour eux). Au total, il y a 38000 dossards et 13000 et quelques sont déjà alloués avant les agences de voyage et ceux tirés au sort.
Et je l’ai décroché 🥳.
J’ai du relire le mail plusieurs fois, et ce n’est que quand j’ai vu le lien pour payer le dossard que je me suis vraiment rendu compte (le dossard est à US$ 160, pas 550-600€). Pourtant, il était assez clair (avec le recul):

Depuis, j’ai un peu de mal à me concentrer. Je pense déjà à la préparation et l’organisation du voyage (surtout la nuit 🦉). Je m’étais inscrit pour un troisième marathon de Paris, qui se court 1 gros mois plus tard (13 avril contre 2 mars). Et évidemment, je dois décaler mon plan d’entraînement. Pas de chance, avant la fin d’année, je me suis inscrit à plein de courses plus courtes car je ne pensais pas avoir un si gros morceau à préparer si tôt.
Je pense aussi m’inscrire à un DIU (DIU de cardiologie du sport). Ça ne va pas changer grand-chose par rapport à Paris, mais l’organisation d’un séjour lointain va probablement pas mal m’occuper l’esprit.

J’ai commencé à regarder le parcours, lire des récits et regarder des vidéos. Bon, il ne faut pas se le cacher, le parcours se fait essentiellement entre des grattes-ciels sur des avenues interminables où, en plus, on fait des allers-retours. Mais l’ambiance est sympa, c’est tout plat et c’est Tokyo. J’adore depuis toujours le Japon, et je m’étais dit que j’irais un jour. Et là, en plus, c’est pour courir le marathon…
Courir un marathon et visiter est en général soit déconseillé (avant) soit pénible (après), mais là, je vais essayer d’en profiter à fond.

Mince de mince, c’est Noël avant l’heure.
On en reparlera…
JL
bravo et bon courage
Merci!!!!
Félicitations !!
Merci!!!!!!