J’ai profité de mon séjour parisien pour aller voir quatre expositions entre et après mes cours de DIU.
Ma préférée est sans conteste « La peinture américaine des années 1930. the Age of Anxiety » qui se déroule au musée de l’Orangerie jusqu’au 30/01/2017.
Je n’avais pas prévu de la voir, mais la présence aux murs de American Gothics a fait changer mes plans. L’exposition se concentre sur l’effervescence artistique provoquée par la grande crise de 1929. La remise en question totale de la société américaine dans les suites de l’euphorie de la victoire de 1918 et la décennie d’incroyable, inégalitaire et artificielle prospérité qui a suivi a profondément troublé le milieu artistique américain. En quelque sorte, la crise a américanisé l’art du Nouveau Monde qui puisait jusqu’alors son inspiration dans la vieille Europe et Paris en particulier. Certains artistes ont voulu montrer le bout du tunnel, d’autres dénoncer les injustices sociales et raciales. Tout cela est clairement exposé.
La sœur et le dentiste de Grant Wood, qui ont servi de modèles (Source)
Cow’s Skull with Calico Roses. Georgia o’Keeffe.
American Landscape. Charles Sheeler
La valeur de cette exposition repose aussi beaucoup sur la qualité des œuvres exposées qui sont rarement ou très rarement présentées en Europe. J’ai pu voir Edward Hopper, Grant Wood, Georgia o’Keeffe, Jackson Pollock, plus de nombreux que je ne connaissais pas avant.
American Gothic ne m’a pas déçu. J’ai passé du temps à admirer tous les détails minutieux de cette icône de l’art américain qui a été détournée des milliers de fois. J’ai aussi beaucoup aimé d’autres œuvres de Grant Wood que je ne connaissais pas du tout en dehors de son chef d’œuvre.
Daughters of Revolution. Grant Wood.
Les œuvres de Georgia o’Keeffe m’ont moins touché, malgré la relation dans mon esprit avec un épisode de Breaking Bad.
Enfin, pour ne rien gâcher, l’expo permanente du Musée de l’Orangerie est de toute première qualité, notamment la collection Jean Walter et Paul Guillaume. Les Nymphéas, par contre, ne m’ont fait ni chaud ni froid.
Deuxième expo, Guerres secrètes aux Invalides. Rien de fou dans cette expo que j’ai un peu parcouru au pas de course. J’ai repéré quelques documents/objets intéressants.
La fiche des renseignements français sur un certain Adolf Hitler, « le Mussolini allemand », qui commençait à faire parler de lui.
Vous vous demandiez à quoi ressemblait une « fiche Homo« ? Il y a quelques années, j’ai croisé un vieux patient qui était un tueur chargé d’assurer ces assassinats d’État. Cette fiche m’a fait penser à lui. Il ne m’a rien dit de croustillant, hormis que le sous sol du Bois de Boulogne avait servi de dernière demeure à pas mal de monde…
Le fabuleux Lee-Enfield de Lawrence d’Arabie, cadeau du Prince Fayçal.
la lettre d’un aumônier à un agent de la Résistance qui se posait des questions sur la moralité d’un suicide en cas de capture.
Troisième expo, la collection Chtchoukine à La Fondation Louis Vuitton.
Quelle fantastique expo, mais une telle foule que cela en tue tout le plaisir.
L’espagnole au tambourin. Henri Matisse.
Le grand Serguei avait « l’œil » (et les moyens) pour accumuler une telle collection. J’admire ces personnes (autre exemple, Jean Planque) qui sont capables de reconnaître la grandeur d’un peintre ou d’une œuvre. Pourquoi cette toile et pas cette autre… Ça reste le mystère fondamental de l’Art. Sinon, la Fondation Louis Vuitton, bof bof, mais je suis pas très objectif, je ne suis pas un fan de la marque.
Dernière expo, qui est pas mal du tout: l’exposition Picasso-Giacometti au Musée Picasso. Le but de la présentation est de montrer le dialogue entre les deux artistes. J’ai découvert deux choses. La première que Giacometti était un formidable peintre, la seconde que le chien de Giacometti était en fait le lévrier afghan de Picasso. J’ai aussi beaucoup aimé la collection permanente.
Autoportrait de Giacometti, il avait 20 ans…
Diego debout dans le salon à Stampa. Alberto Giacometti (à l’âge de 21 ans)
Mais difficile de battre la précocité de Picasso qui a peint cette fillette aux pieds nus à l’âge de … 14 ans.
Le chien de Giacometti et son modèle…
Il faut bien dire que Picasso écrase un peu (beaucoup) Giacometti. Certes, il est « chez lui », mais Giacometti que j’aime pourtant beaucoup fait un peu pâle figure en comparaison.
Giacometti griffonnait un peu sur tout, ici une nappe en papier.
Ça m’a rappelé une anecdote (probablement fausse) sur Picasso. L’artiste, alors célèbre, avait fait un bon repas avec des copains tout en griffonnant sur la nappe. Le restaurateur, apportant l’addition propose à Picasso de signer son gribouillis au lieu de payer la note. Picasso aurait répondu: si je signe, ce n’est pas le repas que je paye, mais le restaurant que j’achète…
Ce cliché de Cartier-Bresson, pris dans l’atelier de Giacometti ne fait pas partie de l’exposition, mais c’est l’une de mes photos préférée. Alberto ne fait plus qu’un avec son art.
J’ai failli aller voir l’expo Cy Twombly pour essayer au-delà de mon indifférence totale, mais la queue devant le Centre Pompidou m’a refroidi (probablement pour l’expo Magritte).
Pour finir, quelques clichés pris ça et là dans Paris.
Belle promenade…..mais, décidément l’Orangerie est un très désagréable musée, sur peuplé, sans recul…. ni siège…!
Les Nymphéas permettent le repos !
Merci pour le voyage/photo !
Le cliché de Cartier-Bresson fait également parti de mes préférées 🙂
Le beurre et l’argent du beurre, un métro beau et la devanture CGT, aussi ! Bravo pour ces clichés perso qui me parlent…
Merci également pour les autres clichés que j’aimerais voir sans foule.
D’accord avec vous pour la foule au musée Vuitton, mais en se glissant, et à contre courant, on arrive à regarder….et tout de meme à se régaler. ?..
L’expo américaine est une vraie réussite, ces peintres inconnus (pour moi en tout cas)), remis dans un contexte historique un peu oublié, quelle belle leçon.En plus, je dois dire que quand je l’ai vue, il n’y avait que peu de monde
Merci pour le reportage-photo et les plaques-souvenir….
Vous faites quoi comme DIU ?
DIU de réadaptation cardio-vasculaire!
Ah ben moi aussi :))
À Corentin Celton, bientôt à Tours?
Oui c’est bien ça ! Je suis ton blog mais je ne savais pas que tu faisais le même DIU c’est marrant !
Excellent…