Dominique Dupagne m’a fait découvrir ce merveilleux dépliant de l’inpes qui montre aux généralistes comment prendre en compte la situation sociale des patients lors de la consultation. J’ai appris des choses immenses.
Hasard, je viens juste de recevoir ce dépliant non moins informatif de l’herpes.
Aujourd’hui, j’ai bien fait de me lever…
Ca fait longtemps que je n’ai pas pratiqué le latin, mais il faut je crois « rede Caesar quae sunt caesari » (à quelques éventuelles erreurs de déclinaisons près). Le travail extraordinaire qui a été effectué l’a été par certains membres du collège de la médecine générale :
http://www.lecmg.fr/photos/enregistrement_socia.pdf?PHPSESSID=it9juh4ep2vgi74717un7ohss4
Wahou, c’est encore mieux! Nous le faisons nous-même, maintenant!
Oui mais … En ce qui concerne le travail de Mady Denantes et consorts, c’est VRAIMENT bien !!! Alors peut-être que tu fais déjà tout ce qui est écrit là-dedans, mais bien peu de médecins le font.
Par exemple, peu de médecins pensent à s’informer et à renseigner le dossier du patient sur sa capacité à lire et comprendre l’ordonnance qui leur est remise. D’autant plus que l’analphabétisme n’est pas synonyme de limitation intellectuelle, alors chez les patients manifestement pas très « cortiqués » on pense à bien expliquer et réexpliquer ce qu’on leur a prescrit, mais chez ceux qui ne sont manifestement pas idiots, on n’envisage généralement pas la possibilité qu’ils soient incapables de lire ce qu’on a écrit, et l’explication orale de l’ordonnance n’est alors pas suffisante pour que le patient retienne tout ce qu’on lui a dit.
C’est un des exemples, mais loin d’être le seul. Les ISS existent et nous médecins n’y pouvons rien, mais en revanche il est de notre responsabilité de faire en sorte que les soins que nous apportons aux patients profitent aussi bien aux patients défavorisés qu’aux autres, et ce n’est pas du tout un automatisme.
Tu crois que j’ai été un peu trop acide?
Non, juste un peu trop rapide, mais ça n’est pas étonnant chez les personnes un peu vives 😉 ! Je pense que la multiplication des papiers inutiles est un vrai fléau, mais qu’il n’est pas toujours évident de savoir ce qui est ou non utile.
Dans mon département, je vois régulièrement passer les étudiants avec leurs projets de thèse, et parfois je leur demande « d’accord, mais tu attends que ça serve à quoi aux patients, le fait d’avoir ta réponse ?
– Ben euh, ça sert toujours de savoir »
La vraie difficulté épistémologique, c’est qu’il n’est pas évident aujourd’hui de savoir ce qui sera utile demain. Je parierais volontiers que si on avait demandé en 1940 à un collège de généralistes et de psychiatres anglais s’il y avait un intérêt à créer un groupe de médecins qui se réunissent pour raconter le contenu de leurs consultations à un psychiatre, bien peu auraient répondu que ça pourrait être utile.
Quand à Milgram, lui a été prévoyant : il a EFFECTIVEMENT demandé avant de pratiquer certaines de ses expériences si on en attendait quelque chose, et la réponse de la profession a été unanime : NON, il n’y avait rien à attendre de l’expérience de Milgram sur l’obéissance à l’autorité, puisque TOUS les sujets hormis un petit pourcentage de psychopathes s’arrêterait largement avant d’administrer les voltages dangereux. Donc, exactement le contraire de ce qui a été observé 😉
Bonjour
C’est sans doute le seul item un peu utile du questionnaire. Mais un médecin qui ne se préoccupe pas de la compréhension de l’ordonnance par son patient est aussi celui qui ne lira jamais ce type de dépliant.
Et pour les autres, c’est une insulte, une marque de mépris de la part de l’INPES. Je passe sur l’intérêt de se renseigner sur la CMU… Il y a des généralistes qui sont capable de ne pas le savoir ? Des salariés peut-être.
Il faut que les généralistes regardent où ils mettent les pieds et ce que l’on fait de leur travail.
Je comprends ton irritation, Dominique, et je la partage très largement chaque fois que je vois un document visant à me dire « faite correctement votre travail ». Mais les statistiques ne confirment pas ton impression : les actions d’information sur les ISS entraînent effectivement une réduction de celles-ci.
N’oublions pas non plus que le document du Collège de la Médecine Générale émane de médecins de terrain, pas de technocrates qui ignorent tout aussi bien la réalité de la misère que celle de nos cabinets.
Je demande la source pour « entraînent une réduction de celles-ci ».
Si c’est du niveau de l’étude citée dans le dépliant sur l’activité physique, ce n’est pas la peine : regretter que les conseils d’activités physique soient plus souvent donnés aux CSP+ (souvent sédentaires) qu’aux CSP- (harassés par leur activité professionnelle) c’est une très belle statalacon.
Pour moi, c’est une perte de temps et d’argent, alors que ce dont nous avons besoin, c’est de structures pour donner des soins faciles d’accès et en tiers payant autres que les urgences hospitalières.
Le document n’est pas destiné à me dire de faire mon travail, mais à me le compliquer ou à me prendre pour un con pendant que ceux qui m’écrivent ne font pas le leur.
Tu as une idée du budget de l’INPES ? Quand je pense à ce qu’on pourrait faire avec ce fric (plutôt que mangerbouger.fr) j’en suis malade.
Mouhahaha ! Très drôle.
Par contre, quelle est la source ? J’imagine que tu ne l’as quand même pas reçu par voie postale.
Comme quoi le deuxième degré passe mal sur le web.
Borée, remets ton toi-même ensemble 😉 C’est Jean-Marie qui s’est amusé.
Ou alors, je n’ai pas compris ton troisième degré 😉