Un MOOC francophone: Virchow-Villerme/Fondamentaux en statistique

Je me suis inscrit au MOOC « Fondamentaux en statistique » de la plateforme FUN par curiosité, et je trouve l’expérience plutôt sympa. Les MOOC francophones se développent, j’avais déjà parlé de celui de la Lorraine University ici.

L’enseignant principal se nomme Avner Bar-Hen, et j’ai eu la très heureuse surprise d’échanger quelques tweets avec lui hier. Pour connaître la démarche ayant conduit à l’organisation de ce MOOC, je vous suggère ce lien.

La plateforme utilisée est une adaptation de celle de EdX, donc pas de mauvaise surprise. Certains devoirs doivent être déposés sur une plateforme externe, mais là-aussi, pas de souci particulier.

Les vidéos de cette première semaine sont claires nettes et précises.

J’ai été très surpris par le format très court des vidéos (autour de 8 minutes), alors que jusqu’à présent mes précédents MOOC m’avaient plutôt habitué à une durée de 15-30 minutes. Difficile de tirer une conclusion au bout de 6 vidéos, mais ce format ultra-court est pas mal et correspond bien à mon emploi du temps un peu trépidant.

Les quiz sont sympa, et l’exercice d’application m’a fait remettre le nez dans la syntaxe de R, que j’avais presque totalement oubliée après 2-3 semaines de non-utilisation.

Par contre, ce R, quel plaisir de sortir un graphique en boxplot avec une seule ligne de commande: boxplot().

Sur Excel, et bien, c’est tout simplement imbitable… L’exercice d’application m’a aussi fait découvrir la commande quantile().

Comme pour les MOOC que j’ai pu faire précédemment, il faut ne pas se laisser abuser par le « pas/peu de pré-requis ». ll faut avoir l’esprit curieux et savoir ouvrir un autre onglet pour aller chercher son bonheur sur Google. Différents fora de discussion et un wiki permettent et permettront à l’étudiant inscrit de se retrouver un peu si il est perdu.

Sinon, mon opinion des MOOC n’a pas tellement changé.

Les MOOC suivent clairement une courbe de type Technology Hype de Gartner.

Cette démarche est intéressante pour l’esprit curieux qui n’a pas besoin de diplôme, pour le reste (et l’avenir), Wait and See….

Pour conclure, j’aime beaucoup cette phrase de Avner Bar-Hen:

Les MOOCs : c’est une nouvelle ruée vers l’or, on se souviendra plus de la ruée que de l’or.

Ça, c’est chez nous…

Néanmoins, je ne suis pas certain que quelques universités américaines ne fassent pas quand même quelques dollars en vendant à plusieurs milliers d’étudiants avides de « diplômes » US des certificats « vérifiés ».

La preuve, le compte Instagram d’un statisticien américain de l’école bayésienne qui organise des MOOC, d’un cardiologue interventionnel du sud de la France, d’un baron de la drogue mexicain.

Un merveilleux exemple de Narcocorrido.

Mouhahahahahahahaha!

La dénervation rénale, touchée-coulée?

La nouvelle de la négativité de l’essai SYMPLICITY HTN-3 a éclaté dans le monde de l’hypertension artérielle comme une impulsion de radiofréquence dans un ciel bleu.

Je vous avais parlé de la pré-campagne de lancement (par définition) anxiogène de fin 2011 avec les fameux 100 millions d’hypertendus résistants, et des premières retombées dans la presse médicale (ici) début 2012. Un peu plus tard, en mai 2013, l’ESC a publié des recommandations plutôt dithyrambiques favorables.

Mais de façon un peu étonnante, les hypertensiologues français, pourtant habituellement avides de nouvelles innovations thérapeutiques innovantes sont restés assez circonspects et ont publié avec les interventionnels des recommandations françaises  prudentes en avril 2012.

En septembre 2013, un papier publié dans Heart remettait en question l’importance de la réduction des chiffres tensionnels observés dans les deux premiers essais SYMPLICITY.

Par ailleurs, des méthodologistes, et même certains hypertensiologues remettaient en question l’enthousiasme spontané soulevé par cette technique révolutionnaire innovante en soulignant les limitations méthodologiques de ces deux essais, qui n’étaient finalement que des essais exploratoires de faisabilité et de sécurité (absence de groupe contrôle digne de ce nom, méthodologie discutable de la prise tensionnelle, faibles effectifs…).

Certains interventionnels continuaient à y croire fermement, même récemment (Cardiologie Pratique, 15 décembre 2013):

La dénervation rénale constitue un tournant non seulement dans le traitement de l’hypertension artérielle mais aussi dans la prise en charge du risque cardiovasculaire absolu. Son indication est le patient hypertendu essentiel sans étiologie secondaire, sans insuffisance rénale sévère, non contrôlé par une trithérapie maximale comprenant un traitement diurétique. […]

Il est important de préciser que M. M… est sorti avec un traitement inchangé. Nous avons expliqué au patient, à sa famille et à son cardiologue que, pour l’instant, le suivi permettrait sans doute de diminuer le traitement, mais pas immédiatement.

Pourquoi SYMPLICITY HTN-3 n’a pas montré des résultats similaires à ses deux prédécesseurs ?

Tout simplement car cet essai, réalisé à la demande de la FDA avait une méthodologie rigoureuse, notamment avec un vrai groupe placebo, qui a permis d’éliminer tout un tas de biais (régression à la moyenne, effet Hawthorne, biais de suivi…) et un mode de recueil de la TA plus rigoureux (par MAPA). Par ailleurs, Oh divine surprise, on a découvert que de nombreux patients hypertendus résistants ne l’étaient pas, car leur traitement n’était pas adapté (absence de spironolactone, absence de suivi hygiéno-diététique…), ou tout simplement par manque de compliance.

En 2010, après SYMPLICITY, la cause semblait pourtant être entendue (Focus sur l’AHA  2010 sur medical-congress.com):

dénervationAHA2010😉 

Rassurez-vous pour la dénervation rénale, il reste encore une bonne demi-douzaine d’indications où cette procédure a des potentialités d’être révolutionnaire (Cardiologie Pratique du 15 décembre 2013):

Depuis les premières procédures réalisées aux États-Unis en 2008, la dénervation rénale est apparue comme une alternative thérapeutique prometteuse dans la prise en charge de l’hypertension artérielle résistante. Son bénéfice pourrait toutefois ne pas se limiter au seul traitement de l’hypertension artérielle.[…]

Les résultats préliminaires de la dénervation rénale dans différentes pathologies cardiovasculaires, telles que l’insuffisance cardiaque, les troubles du métabolisme glucidique, les néphropathies chroniques, les arythmies auriculo-ventriculaires ou le syndrome d’apnée du sommeil, laissent à penser que le bénéfice de ce type de procédure pourrait s’étendre au-delà de la prise en charge de l’hypertension artérielle résistante. Il convient toutefois d’interpréter ces données préliminaires avec prudence, en attendant les résultats d’études prospectives de grande ampleur qui devraient nous permettre de disposer d’informations plus robustes à court terme.

Que retenir de cette histoire?

Trois choses fondamentales qu’il ne faut jamais oublier en analysant un essai clinique, pour limiter les risques de mal l’interpréter:

  • La méthodologie,
  • la méthodologie
  • et la méthodologie

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Pour en savoir plus:

Pivotal Medtronic Trial For ‘Breakthrough’ Blood Pressure Device Goes Down The Tubes (Forbes). Un excellent (comme toujours) article de Larry Husten.

Dénervation rénale : les leçons de SYMPLICITY HTN-3 (un bon article de Medscape.fr).

Renal Denervation Fails in SYMPLICITY HTN-3 (un autre bon article de Medscape.com)

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Aucun rapport, mais dans medical-congress.com, toujours dans les compte-rendu de l’AHA 2010, je suis tombé là-dessus.

lafindesAVKJ’ai souri

(aucun commentaire, SVP).

Un traitement racial

La discussion de la semaine du MOOC « Fundamentals of Clinical Trials » m’a fait rappeler que j’avais un blog et que je voulais écrire une note sur un curieux médicament approuvé aux États-Unis, le BiDil®.

Ce produit, utilisé dans le traitement de l’insuffisance cardiaque est en fait une bête association de deux médicaments vasodilatateurs périphériques vieux comme la cardiologie vue par un praticien quadragénaire: un nitré (isosorbide dinitrate ) et de l’hydralazine.

Pourtant, depuis sa commercialisation en 2005, cette association fait couler beaucoup d’encre. Tapez BiDil dans  PubMed et vous obtiendrez 98 références, dont certaines récentes.

Il faut dire que l’indication validée par la FDA est la première en son genre (je ne vous ai pas tout dit d’emblée pour tenter de rendre cette note intéressante):

BiDil is a combination of isosorbide dinitrate, a nitrate vasodilator, and hydralazine hydrochloride, an arteriolar vasodilator, indicated for:

• the treatment of heart failure as an adjunct therapy to standard therapy in self-identified black patients to improve survival, prolong time to hospitalization for heart failure and to improve patient-reported functional status.

Limitations of use:

• There is little experience in patients with NYHA class IV heart failure.

Ce traitement est indiqué exclusivement chez les patients se définissant eux-même (le pléonasme a son importance) comme étant « noirs ». Il s’agit en fait, ni plus ni moins, du premier médicament approuvé par la FDA dont la prescription est basée sur un critère racial (ou ethnique, ou génétique, accolez l’adjectif que vous souhaitez).

D’ailleurs, le site qui vante ce médicament annonce clairement la couleur (j’ai osé): les patients sont afro-américains, ce qui est normal, le médecin aussi (c’est un point intéressant), et les couleurs qui habillent le site sont un dégradé de marron.

BiDilPourquoi le médecin n’est pas non afro-américain?

Petite aparté, sur laquelle je reviendrai après, l’AMM dit self-identified black patients. Le site dit African American. Il y a une différence?

Pourquoi une telle charte graphique?

Tout simplement car l’angle d’attaque quasi exclusif (on verra pourquoi après) des arguments de vente de ce produit est racial.

Il s’agit d’un médicament destiné aux noirs/afro-américains, qui sera, en tout cas dans l’esprit des communicants, prescrit principalement par des médecins noirs/afro-américains.

A la base, je trouve déjà cela choquant.

Comment se définir soi-même comme « noir »? Comme je l’ai déjà dit, le pléonasme est important car j’imagine que les rédacteurs de l’AMM ont du transpirer à grosses gouttes sur la définition de noir. Imaginez leur angoisse pour définir une origine raciale dans un texte officiel, alors que ce sujet est tellement sensible. Mais en plus, sur quels critères?

A partir de quelle nuance de peau: café au lait, marron, noir ébène?

Une origine géographique (l’Afrique, par hasard), est-elle pathognomonique du caractère « noir »? D’où mon aparté sur le distinguo self-identified black/african american.

A partir de quel niveau d’ascendance peut-on se définir comme noir? Avoir des ancêtres ayant vécu dans la vallée du Rift, juste avant leur installation à Hauteville-Lompnès (Ain), même il y a des milliers de générations, ça compte? 

Les auteurs ont donc tranché le nœud gordien en laissant le choix de son appartenance au patient.

D’accord.

Si je développe une insuffisance cardiaque, et que je me considère philosophiquement/racialement/ethniquement/géographiquement/culturellement/graphiquement comme noir, vais-je bénéficier du BiDil®?

Vous allez voir qu’à la fin la réponse est probablement oui, mais le chemin pour y arriver passe par des endroits bien sombres.

L’AMM du BiDil s’appuie sur 3 essais.

Le premier date de 1986 (N Engl J Med 1986; 314:1547-1552) et compare 3 groupes de patients insuffisants cardiaques, qui différent selon le traitement ajouté à ce qui était le traitement de référence à l’époque: diurétiques+digoxine: placebo, nitrés+hydralazine, ou prasozine.

L’association nitrés+hydralazine l’emporte d’un souffle (court) sur le placebo:

Mortality over the entire follow-up period was lower in the group that received hydralazine and isosorbide dinitrate than in the placebo group. This difference was of borderline statistical significance.

Le second date de 1991 (N Engl J Med 1991; 325:303-310). il compare nitrés+hydralazine à un IEC, l’énalapril. L’association nitrés+hydralazine fait moins bien que l’IEC:

Mortality after two years was significantly lower in the enalapril arm (18 percent) than in the hydralazine—isosorbide dinitrate arm (25 percent) (P = 0.016; reduction in mortality, 28.0 percent), and overall mortality tended to be lower (P = 0.08).

Un essai très faiblement positif contre placebo, un essai négatif contre l’IEC. La carrière de ce qui n’était pas encore le BiDil® aurait du s’arrêter en 1991. Vous remarquerez aussi que dans les résumés de ces essai, nulle mention de race n’est faite.

En fait, c’est une analyse en sous-groupe en post-hoc de ces deux études, chez les sujets noirs, qui a permis de constater que l’association nitrés+hydralazine pourrait avoir un intérêt.

Si on torture convenablement les données, on peut constater cela:

  • Dans le premier essai, la mortalité annuelle observée parmi les 49 patients noirs sous l’association était significativement plus faible que sous placebo (9.7% vs 17.3%, p=0.04). Alors que chez les blancs, il n’y avait pas de différence.
  • Dans le deuxième essai, il n’y avait pas de différence de mortalité annuelle entre noirs et blancs sous nitrés+hydralazine. Dans le groupe des patients blancs, l’énalapril faisait mieux que l’association. Dans le groupe des patients noirs, les deux traitements faisaient armes égales.

On ne peut donc pas vraiment dire que les preuves d’un net avantage de l’association nitrés+hydralazine saute aux yeux, même après avoir longuement torturé les données.

Il ne s’agit pas d’une démarche hypothético-déductive. On va à la pêche à l’hypothèse, et après on va se contorsionner pour expliquer a posteriori cette hypothèse. Le problème est qu’aller à la pêche augmente singulièrement le risque d’erreur de type I, c’est à dire le nombre de  faux positifs (rappelez-vous les dragibus).

Et avec un peu de talent, on peut transformer toute citrouille en carrosse (J Card Fail. 1999 Sep;5(3):178-87.):

Whites and blacks showed differences in cause, neurohormonal stimulation, and pharmacological response in heart failure. This retrospective analysis suggests angiotensin-converting enzyme inhibitors are particularly effective in whites, and the H-I combination can be equally effective in blacks. Prospective trials involving large numbers of black patients are needed to further clarify their response to therapy.

C’est à partir de là que nos auteurs décident de monter un essai réellement dédié à cette question épineuse.

Mais quelle question? Vous allez voir que la réponse n’est pas évidente.

Nous sommes donc au début des années 2000, les IEC et depuis 1996 les bêta-bloquants font désormais partie du traitement du patient insuffisant cardiaque.

Il n’est plus éthique à cette époque de comparer un IEC et nitrés+hydralazine chez des patients. On va donc comparer cette association à un placebo en plus d’un traitement conventionnel avec IEC et bêta-bloquants. Cela signifie aussi que l’hypothèse testée par le troisième essai ne peut être que très différente de celle soulevée par les deux premiers.

Pour montrer qu’il existe une différence réelle d’efficacité basée sur l’origine, vous auriez probablement utilisé une stratification sujets noirs/sujets non noirs. Mais ce n’était plus vraiment ce que désiraient montrer les auteurs. Pour eux, la question de différence d’efficacité expliquée par l’origine ne se posait plus.

La question à laquelle ils désiraient répondre était la suivante: est-ce que l’association fait mieux qu’un placebo en plus du traitement conventionnel chez le sujet noir?

Le troisième essai (N Engl J Med 2004; 351:2049-2057) a permis de répondre à cette question:

The study was terminated early owing to a significantly higher mortality rate in the placebo group than in the group given isosorbide dinitrate plus hydralazine (10.2 percent vs. 6.2 percent, P=0.02).

Chez le sujet noir, l’association nitrés+hydralazine fait mieux que le placebo, lorsqu’elle est ajoutée au traitement de référence par IEC et bêta-bloquant.

D’où l’AMM, d’où la façon de vendre ce produit, d’où ma râlerie bien inutile.

1) Parce que finalement, les auteurs/vendeurs sont partis d’une démarche scientifique très fallacieuse pour arriver à une conclusion qui ni la confirme, ni l’infirme.

2) Parce que la population qui pourrait bénéficier de ce traitement est tellement mal définie qu’on doit demander à chaque patient de le faire à la place du médecin.

3) Parce qu’on ne sait toujours pas si l’association nitrés+hydralazine est efficace chez le sujet non noir par rapport au placebo.

(En tout cas l’ESC ne le savait pas en 2012 (ESC Guidelines for the diagnosis and treatment of acute and chronic heart failure 2012):

Combination of hydralazine and isosorbide dinitrate

In one relatively small RCT conducted exclusively in men (and before ACE inhibitor or beta-blockers were used to treat HF), this vasodilator combination led to a borderline reduction in mortality when compared with placebo. In a subsequent RCT, the addition of H-ISDN to conventional therapy (ACE inhibitor, beta-blocker, and MRA) reduced morbidity and mortality (and improved symptoms) in African-Americans with HF.

The selected patient population studied, relatively small RCT size, andearly termination (for mortality benefit) have left uncertainty about the real value of this combination therapy, especially in nonblack patients. 

).

4) Parce que tout n’est que commerce, car on peut voir cette histoire encore avec un autre point de vue, celui de la prolongation des brevets (Significance Magazine: cf biblio infra):

Jonathan Kahn argues that the principal incentive for reinventing BiDil® as a racial drug was commercial11. Th e original patent, which covered the hitherto unlicensed use of H-I in all patients, regardless of race, was due to expire in 2007. Getting the H-I combination repatented as BiDil® and subsequently licensed for use in African Americans enabled the researchers to extend their rights over the drug for an additional 13 years.

Recasting BiDil® as a drug for use in one racial group alone was certainly a novel approach to “evergreening”—the renewal and extension of patents and commercial rights over potentially profi table drugs through reformulation and repackaging. And, if BiDil® proves to be a commercial success, it is unlikely to be the last time

°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°0°

George Ellison. Medicine in black and white: BiDil®: race and the limits of evidence‐based medicine. Significance Magazine Volume 3 Issue 3 (September 2006).Doi: 10.1111/j.1740-9713.2006.00181.x

Rusert BM, Royal CD. Grassroots marketing in a global era: more lessons from BiDil. J Law Med Ethics. 2011 Spring;39(1):79-90. doi: 10.1111/j.1748-720X.2011.00552.x.

Krimsky S. The short life of a race drug. Lancet. 2012 Jan 14;379(9811):114-5.

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