Minerva vient de publier une analyse intéressante sur une étude s’intéressant à un score d’analyse des douleurs thoraciques, appelé MHS pour Marburg Heart Score.
Ce score clinique est simple:
- Âge/sexe (femmes ≥ 65 ans, hommes ≥ 55 ans) ;
- Pathologie vasculaire connue ;
- Le patient pense que la douleur provient du cœur ;
- La douleur augmente à l’effort ;
- La douleur n’est pas reproductible à la palpation ;
Faible risque : 0 – 2 points ;
Risque intermédiaire : 3 points ;
Risque élevé : 4 – 5 points
L’étude clinique est plutôt positive sur les performances de ce score:
avec une valeur seuil de 3, l’AUC pour le score MHS était de 0,84 (IC à 95 % de 0,80 à 0,88), la sensibilité était de 89,1 % (IC à 95 % de 81,1 à 94,0), la spécificité était de 63,5 % (IC à 95 % de 60,0 à 66,9), la valeur prédictive positive était de 23,3 % (IC à 95 % de 19,2 à 28,0), la valeur prédictive négative était de 97,9 % (IC à 95 % de 96,2 à 98,9), le rapport de vraisemblance positif était de 2,44 (IC à 95 % de 2,17 à 2,75), et le rapport de vraisemblance négatif était de 0,17 (IC à 95 % de 0,10 à 0,31).
Et Minerva n’y voit rien à redire:
Cette étude diagnostique transversale, correctement menée sur le plan méthodologique, nous permet de conclure que le score MHS (Marburg Heart Score) est un instrument valide pour exclure en médecine générale une coronaropathie chez les patients adultes présentant des douleurs thoraciques aspécifiques.
Je ne suis pas un fan des scores qui deviennent envahissants (trop de score tue le score), mais celui-ci pointe un signe clinique qui me paraît important: la reproductibilité de la douleur à la palpation.
Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de douleurs thoraciques qui me sont adressées, parfois en urgence, et qui sont de simples douleurs pariétales, reproduites quand on met l’index au bon endroit (sur une articulation costo-sternale, en général).
(Si vous ne connaissez pas l’histoire de ce bouquin d’anatomie, c’est ici)
C’est bon pour l’ego, car les patients sont souvent impressionnés que le chaman qui sommeille (profondément) en moi puisse reproduite avec la pointe de l’index droit une douleur disparue, mais qui les a oppressés pendant tout le samedi-dimanche.
Si vous ne le faites pas, palpez vos patients, sinon un cardio narquois le fera derrière vous!
Pour en savoir plus:
HAN!
A propos du bouquin d’anatomie :
J’imagine qu’à la époque, personne n’a pensé à en faire une version Men’s up :
http://www.cestcamille.fr/redaction/epingler-les-garcons-au-mur/ ?
Mouhahahaha, c’est très bon!
« douleur exquise » !
Bande de sadiques !
Encore faut il ne pas appuyer sans précision et délicatesse sinon on réveille aussi les douleurs pleurales (Embolie …) en mobilisant la paroi en masse.
Mais pour ça y’a pas de EBM.
Un article suisse mais francophone publié en perfide language dans BMJ donait un % impressionat de douleurs reproduites à l a pression pariétale dans les EP. MAis ne précisait pas comme,t icele pressioon était appliquée.
Il y a aussi une vieille et mauvaise étude qui semble (rétrospectif) indique quelques % de douleurs à la pression dans l’infarctus.
ET palper l’autre côté parce que y’en a des qui z’ont mal partout ou on touche.
Fin de pontification.