Apostille de la note précédente

Comment écrire une note de qualité sur son blog?

D’abord qu’est-ce qu’une bonne note? De quel point de vue se place-t-on?

Une bonne note est une note qui plaît? qui apprend? qui suscite le débat?

A mon avis, les trois. 

La question du point de vue est plus complexe. Une note peut sembler bonne à son auteur, mais pas aux/à la majorité des lecteurs.

Il arrive assez souvent que les notes qui me paraissent bonnes ne suscitent que peu de commentaires, qu’ils soient positifs ou négatifs (leur tonalité n’a aucune importance pour moi, du moment qu’ils sont enrichissants). L’inverse est vrai. Je torche parfois une note qui me paraît médiocre, mais elle induit 10 commentaires, 7RT, 1 j’aime sur FB… Je trouve cette situation à la fois ironique et frustrante, mais elle me fait bien rire quand même. C’est même in fine assez bon pour l’ego. J’arrive à donner naissance (mais tous les blogueurs y arrivent) à des notes qui ont, grâce à vous, une vie propre, indépendante de ma volonté (en dehors de l’impulsion initiale).

Le pire pour moi est donc l’absence de réaction de mes lecteurs, c’est même bien pire que de ne pas être lu. Ma note sur les livres a été publiée il y a 3 heures, a été lue à cette minute 110 fois, a généré 9 commentaires (aucun de ma part) et a été RT/citée sur Twitter plusieurs fois (difficile de savoir combien de fois exactement). C’est donc à ma toute petite échelle un énorme succès. Ça tombe bien, j’aime bien cette note…

Ceci étant posé, pour faire une bonne note, voilà ce que j’essaye de faire.

Première condition (primordiale), il faut avoir de bons lecteurs.

Vous me direz que c’est le serpent qui se mord la queue, car comment avoir de bons lecteurs en ne sachant pas comment faire de bonnes notes… C’est pas faux, mais je n’ai jamais dit que ce serait facile.

Deuxième condition, il faut ressentir l’envie, au mieux physique, d’écrire.

Que je déteste les notes qui ressemblent à ça:

Salut les gars, ça fait 3 mois que j’ai rien écrit ici. J’ai été pas mal occupé. Je sens que je vais bientôt écrire une note. @+

Moi je ne fais pas ça (mais ça revient au même), je publie des vidéos de Youtube. Vous l’avez remarqué, n’est-ce pas? Quand j’ai pas envie d’écrire, mais un peu quand même, ou que j’ai un peu honte de laisser GB se couvrir de poussière, je dégaine Youtube. La valeur d’un blog se mesure aussi par la capacité de son auteur à rester silencieux (ou c’est que le blog est mort). J’ai donc une grosse marge de progression.

Troisième condition, il faut commencer à écrire avec une idée préconçue et un angle d’attaque clair.

Si vous changez l’un ou l’autre dix fois au cours de la rédaction de la note, ce n’est pas grave, c’est que vous avez enrichi votre réflexion. Mais il faut partir de quelque chose.

Quatrième condition, il faut écrire pendant que le clavier est encore chaud.

Cette condition se discute (ce qui est très paradoxal). Mais je préfère ne pas laisser murir une idée et la faire murir par vous que d’aller me coucher et reprendre le clavier le lendemain. Mais parfois, une nuit de réflexion peut apporter une grosse plus-value, surtout si le ton de la note devait être acerbe/critique/vengeur… J’écris directement sur l’interface WordPress, je fais très rarement des brouillons (rarissimes notes écrites à plusieurs mains).


Cinquième condition, ne pas écrire sur autrui ce qu’on ne voudrait pas qu’il soit écrit sur soi.

Difficile, mais j’en ai fait l’amère expérience. Une note pour laquelle j’aurais dû aller me coucher d’abord. Ça me servira de leçon, comme quoi, même avec beaucoup d’expérience, on peut franchir la ligne.

Sixième condition, contrôlez trois fois ce que vous écrivez, n’acceptez pas l’approximatif, au mieux citez vos sources (remarque ancillaire, créditez toujours vos emprunts).

Attention à la syntaxe. Bon, je dis ça, mais en prenant de l’âge j’ai pris la fâcheuse habitude de publier avant d’avoir tout relu et contrôlé 10 fois (C’est ça les publications impérieuses?). D’où des approximations et des fautes…

Septième condition, pour les soignants écrivez une note en faisant en sorte que le patient dont vous parlez ne soit pas capable de se reconnaître si il la lisait.

Pas facile, c’est un des avantages de l’anonymat. Une note n’est pas un punching-ball avec une tête de patient.

Huitième condition (primordiale), n’écrivez pas pour être lus. Écrivez pour vous.

La contradiction n’est qu’apparente avec la première condition. Évitez la démagogie et le populisme. Soyez vous-même, je dirais presque soyez élitistes. C’est une excellente façon de trier ses lecteurs, par conséquent de s’améliorer et d’améliorer encore ses lecteurs. Une espèce de cercle vertueux ascendant. On me reproche assez souvent de ne pas être pédagogique, de manier des concepts sans les expliciter. C’est presque voulu. Primo car être pédagogique demande des qualités que je ne possède pas. Secundo, car je ne souhaite qu’une chose, c’est que le lecteur d’une note qui ne lui est pas totalement accessible pose des questions dans les commentaires, qu’il ouvre un autre onglet pour aller chercher ce qui lui manque dans Google. Je souhaite que le lecteur soit curieux, ouvert d’esprit, actif, qu’il aille chercher l’information, qu’il se fasse lui même sa propre idée, même si elle est l’inverse de la mienne (au contraire!).Trinch!

Pour cela, j’ai l’immense chance de vous avoir, et je ne dis pas ça pour être démagogue ;-).

Neuvième condition (primordiale), faites comme vous le sentez, n’écoutez pas les autres, soyez vous-même.

Comment écrire une (si possible) bonne note sur son blog

Ben, j’en ai fichtrement aucune idée…

Au delà du virtuel

Aujourd’hui, mon fils aîné a 9 ans.

Les enfants sont ce qui rend le plus tangible le vieillissement.

En fait, on se rend compte que l’on prend de l’âge qu’à partir du moment où l’on a des enfants.

L’immensité de leur potentiel se substitue lentement au notre, et le contraste entre les deux devient jour après jour plus frappant.

Vous savez, c’est aussi le moment où l’on passe subrepticement du je vais faire, au je fais.

Le niveau d’après, on passe du je fais, au j’ai fait.

Enfin bref, en ce moment, alors que tout va bien (je touche du bois), et je n’envisage pas encore ma fin avec beaucoup de sérieux,  j’ai été sensibilisé à cet article du NYT: Cyberspace When You’re Dead.

Alors que toutes nos possessions matérielles ont un avenir tout tracé (notaire, fisc, ayants-droits), qu’en est-il de nos possessions virtuelles?

Ce blog fait partie de ma vie et l’a infléchie. Il reflète une part de ce que je suis.

Que deviendra-il après ma disparition?

Surtout si personne n’en a les clés!

Qui l’administrera? Qui le poursuivra? Et d’ailleurs, devra-il disparaître avec son auteur? Ou rester figé tel quel?

Contrairement aux œuvres artistiques protégées par la législation et dont l’avenir est lui aussi tout tracé, il ne coûte rien (ou presque), ne rapporte rien (vraiment rien), appartient à tout le monde.

Est-ce que les autres administrateurs de blogs ou de sites qui me lisent se sont déjà posé la question?

Avez-vous désigné un exécuteur testamentaire virtuel?

Qui?

Mon épouse connaît ce blog et mon compte twitter, mais elle n’en a pas les clés.

Mais pour ceux qui écrivent sous couvert de l’anonymat, notamment vis à vis de leur famille?

Les clés, je pourrais les lui remettre, ou à mon meilleur ami, avec pourquoi pas des consignes pour l’au delà.

Bon, sur ces réflexions, je vous laisse, j’ai un magret de canard sur le feu qui commence à chanter.

Résultats du sondage

Cent vingt-neuf opinions exprimées, et un résultat sans appel:

Photobucket

Les professionnels de santé représentent au total 72% du lectorat de Grange Blanche.

Toutefois, l’auteur souligne qu’une analyse post-hoc en sous-groupe permet de mettre en évidence un signal extrêmement fort évoquant une tendance significative en faveur de l’industrie pharmaceutique. En effet, les lecteurs issus de ce groupe représentent 100% des lecteurs non professionnels de santé, n’appartenant pas à une autre catégorie (4/4, 100%)

Conclusion: les lecteurs appartenant au secteur de l’industrie pharmaceutique forment une grande majorité du lectorat de Grange Blanche. Des études à venir sur une population plus importante permettront de confirmer ces données préliminaires.

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Je vais soumettre cet abstract à Impact Médecine et à Cardiologie Pratique.

Je présume qu’il va être accepté dans les deux.

Vous me conseillez de choisir quelle publication?

Laquelle a le plus grand IF?