J’ai entendu dire IRL et sur la toile que mon premier billet avait inspiré l’achat de sacoches. Je trouve ça plutôt rigolo. Ma carrière de cardiologue blogueur va se finir en celle de blogueur mode. À moi les articles sponsorisés et les produits gratuits en échange d’une note dithyrambique. Bon, c’est trop tard, les blogs, dont le mien, sont moribonds depuis quelques temps déjà. Il faudrait que je nourrisse mon compte Instagram pour parler de réadaptation ou de biostatistiques (on ne peut pas, n’importe quel texte de plus de 1 ligne sans hashtag rebute tout lecteur maintenant)…
Tout cela me fait penser que je n’ai plus le temps et/ou le punch et/ou la liberté d’écrire sur ce blog. Parfois les trois à la fois. Pourtant il y aurait des choses à dire, en cardio, en médecine, sur la toile…
Même sur Fillon.
J’ai failli écrire une note sur lui un soir où l’énormité de la situation que nous vivions avait dépassé mon absence quasi totale d’idéologie politique. Et c’était il y a très très très longtemps à l’aune de la folle succession des scandales fillonnesques (c’était la semaine dernière). Très curieusement, son comportement a fédéré les gens avec qui je discute. En général, avant une élection de cette importance, les gens sont assez arc-boutés sur leurs opinions et il n’est pas très simple d’initier sereinement une conversation politique, chez le coiffeur, ou parfois en fin de consultation quand le plus important a déjà été dit… Là, « on » en parle sereinement et la consternation est générale, quel que soit le bord politique de l’autre. On ne dit plus pour qui on vote (ceci étant fait après moult -adjectif invariable, je viens de vérifier- approches prudentes), mais on demande plutôt à l’autre pour qui il va voter, comme un conseil. Ce qui est totalement fou. J’ai l’impression que personne ne sait pour qui voter. Nous en sommes même au delà du « pour le moins pire ». Si, comme je l’espère très fort, Fillon se fait éjecter dès le premier tour, notre démocratie en sortira meilleure, car les votes auront clairement envoyé un signal fort aux politiques: nous ne tolérons plus les magouilles. Dans le cas inverse, et bien, nous aurons les hommes politiques que nous méritons et nous n’aurons plus le droit de nous plaindre. Indépendamment de cela je suis horrifié de constater que si toutes ces affaires n’étaient pas sorties, j’aurais très vraisemblablement voté pour un candidat dont j’ignorais tout des liens avec la droite catho, la manif pour tous… Pas bien, il va falloir qu’un jour je m’intéresse un peu plus à la vie politique de notre pays.
Bon, cette note part en roue libre, mais ce n’est pas plus mal. En la commençant, je comptais parler sacoche, et j’écris sur Fillon. Il en a reçue une en cadeau? De qui? Joaquín Guzmán? Pour vous éviter de chercher qui c’est, son article Wikipedia est là.
Dernier aparté -nom masculin, je viens aussi de vérifier- avant de parler un peu du sujet de la note, ça fait un bien fou d’écrire. La discipline obligeant à se structurer et à synthétiser un sujet avant d’écrire (ce qu’ironiquement je ne fais pas du tout en ce moment car je ne sais pas de quoi je vais parler ensuite) me manque énormément. La note sur le sel dans les aliments est typique de ce j’aime faire, et la dernière avant elle date… de Mathusalem.
Bon, j’ai donc acheté une sacoche Filson, très américaine, mais ce que vous ne savez pas…
Et Trump?
Pour me détendre entre deux scandales Fillon, je lis avec avidité les torrents d’articles publiés par le NYT et le WaPo. Leur prédiction de la victoire de Hillary m’a évidemment beaucoup déçu. Je me suis alors rendu compte que ces deux monuments du journalisme mondial qui relèguent notre Monde au niveau de La Provence (supplément week-end) ne voyaient que par/pour une toute petite communauté d’américains. Ils n’ont rien vu venir des aspirations d’une bonne partie de leurs concitoyens. Même si Trump n’a pas gagné en nombre absolu de votes, j’ai été très déçu de leur manque de clairvoyance. Alors bien sûr, mortifiés comme ils l’ont été, ils tapent maintenant comme des sourds sur Trump et son administration. Et en face, la cible est facile tant ces derniers paraissent être clownesques et/ou incompétents. La critique politique est facile, et les humoristes en font des tonnes (je vous conseille la série de sketchs de Melissa McCarthy sur Sean Spicer), mais que cette folie est triste pour cette si grande nation… Je vous suggère de lire/relire 1984 de Orwell. En effet, les conférences de Sean Spicer sont en grande partie en Novlangue (maintenant, ça s’appelle les alternative Facts ou la Post-truth). Trump vient de subir un échec historique devant le Sénat en tentant de réformer le Patient Protection and Affordable Care Act. Tant mieux pour les plus démunis, mais que va encore sortir ce clown? Je ne serai pas surpris que les séries US en cours de tournage, et les futures ne délaissent leur habituel immense respect de la fonction présidentielle pour une peinture acide, cruelle, ridicule de cette dernière. Je ne vois pas Jethro Gibbs risquer sa vie pour Trump dans la prochaine saison.
Pardon de l’interruption d’écriture (que vous n’auriez pas remarqué si je ne vous l’avais pas dit), mais je viens de réserver un billet pour aller voir l’expo Vermeer. Merci à @edouriez de m’y avoir fait récemment penser.
Donc ce que vous ne savez pas, c’est que…
Bon, l’heure a tourné, je dois préparer à dîner pour mes fils. Je terminerai cette note une prochaine fois (ou pas).