Un de mes lecteurs (il se reconnaîtra) m’a suggéré de regarder les déclarations publiques d’intérêt des auteurs/relecteurs des recommandations ESC 2012 concernant l’insuffisance cardiaque.
Ces recommandations ont été marquées notamment par l’arrivée de l’ivabradine dans l’arsenal thérapeutique:
Je me suis alors demandé quelle était la proportion d’auteurs/relecteurs de ces recommandations qui:
- primo sont liés financièrement aux laboratoires Servier
- secundo sont liés financièrement aux laboratoires Servier pour un travail (essai clinique/représentation…) lié à l’ivabradine
- tertio sont liés à aucun laboratoire
Sur 63 rédacteurs/relecteurs, 24 sont liés financièrement aux laboratoires Servier (38%), 31 sont liés à un laboratoire autre que Servier (49%), et 8 (13%) n’ont aucun lien d’intérêt.
Parmi les 24 auteurs/relecteurs ayant un lien d’intérêt avec Servier, 16 ont été rétribués pour un travail scientifique ou de représentation directement lié à l’ivabradine, ce qui représente 25% de la totalité des auteurs/relecteurs.
Rigolo, non?
Comment peut-on avoir confiance en des recommandations rédigées et relues par des experts ayant de tels liens d’intérêt?
A ce niveau, l’argument (discutable) que les seuls bons experts sont ceux qui ont des liens avec l’industrie ne tient même plus.
Comment ne pas sourire et réfléchir en relisant le communiqué victorieux publié par les laboratoires Servier à la suite de la sortie de ces recommandations?
Qui recommande quoi?
Congrès ESC 2012
Congrès SFC 2013
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Le fichier Excel 2007 utilisé pour colliger ces données est ici.
Je n’ai pas fait de distinction entre les types de liens d’intérêt (personnels/institutionnels). On pourrait aussi faire le même travail avec les fabricants de stimulateurs/défibrillateurs.
« Les meilleurs marques de machine recommandent Ariel ».
On n’a jamais fait de pub plus efficace…
allez à 8 un petit effort pour refaire la reco!