Le NYT vient de publier deux articles passionnants sur HCA, une société américaine qui gère 273 établissements de santé, principalement aux États-Unis:
-
Hospital Chain Inquiry Cited Unnecessary Cardiac Work. (article du 06/08/2012)
-
A Giant Hospital Chain Is Blazing a Profit Trail. (article du 14/08/2012)
La société fut créé en 1968 par un médecin, puis a évolué avec des hauts et des bas jusqu’à l’arrivée dans son capital d’investisseurs privés, qui ont endetté HCA pour l’acquérir (un LBO, en terme technique).
Le NYT relate par petites touches le changement radical qui s’est opéré au sein du groupe afin de le rendre plus rentable, bien plus rentable. Optimisation de la facturation (mais les organismes payeurs tiquent un peu…), et de la prise en charge de certaines pathologies, notamment cardiovasculaires (the more is the better 😉 ), pressions sur le personnel médical et para-médical…, tout est bon pour soigner les investisseurs. Le NYT relate quelques histoires de soignants et de patients qui ont pâti de cette financiarisation de la santé.
Mais les indices fédéraux de qualité, eux, étaient dans les clous, ouf!
La communication institutionnelle de HCA la présente comme une société humaniste entièrement dédiée à l’amélioration du sort de l’espèce humaine souffrante (soignants et soignés compris), re-ouf!
L’article manque un peu de punch au niveau des histoires individuelles. Les conséquences de cette gestion sur les patients et les soignants ne me paraissent pas nettes, à l’exception de la statistique sur le taux d’escarres qui semble être élevé dans leurs centres de santé. Je suppose que HCA va dire que les patients qui y sont pris en charge y sont plus graves… La sur-utilisation d’endoprothèses coronaires est banalement quasi-épidémique.
Par contre, cette enquête est un formidable prisme qui permet d’analyser les mutations qui se produisent sous nos yeux dans le domaine de la santé.
Beau retour. Belle note, mais dans les années 1990 j’avais senti venir en France (et dit, me faisant embobiner par être un pessimiste et que cela n’arrivera jamais) ce modèle américain où les mots « pour le bien du patient » et « une meilleure prise en chage » veulent dire, au fond, soustirer le plus de sous au systhème et au patient, donné le mauvais role au malade, au médecin et au signant afin d’obtenir le meilleur rendemnt et le plus gros bénéfices pour nos actionnaires, tout en ayant le beau rôle du « Sauveur du systheme de santé »!
Depuis presque 10 ans en Allemagne, ce modèle se voit et se constate un peu partout. Le meux est que personne, ni le médecin, ni le patien ne soient choqué. Au contraire le médecin trouve de ne pas gagner assez pour son labeur, le patient devenu client et exigeant envers le mileux médical (qui s’en plaint de cette attitude, mais pas des factures quelle peut établir) et les caisses d’assurances de maladies qui ont une prise en charge trés variable et dépense le plus en marketing et frais de personnel qu’en prise en charge des soins médicaux (vient en dernier dans le budget).
Le hic est quedepuis toujours les riches n’ont jamais eu de soucis à se faire pour une bonne prise en charge médicale, les pauvre si et maintenant la bourgeoisie également.
Bonne journée fériée
pas très loin dans les articles NYT Health du moment y’a aussi cet article terrible sur les assurances privées… édifiant
Bon, maintenant que dénonciation du système est établie, comment s’y prendre pour dire non et « faire la révolution » ?!
Croyez-vous pertinent le salariat par la CPAM de l’ensemble des médecins actuellement libéraux, tout en maintenant le libre choix du praticien pour le patient ?! … Et casser le numerus clausus … et interdire les cliniques privées … et interdire à des entreprises financières de tenir des laboratoires d’analyses et autres activités médicales ou para-médicales …
C’était la « provoc’ du Candide » du jour …
😉
Je suis un des vieux du Muppet Show! Toujours à critiquer sans jamais apporter de solution!