Reconnaissance

Deux applications gratuites sur iphone sont stupéfiantes, bien que d’une utilité toute relative.

La première, Shazam permet de reconnaitre n’importe quelle musique diffusée à proximité de l’iphone. Shazam vous donne toutes les coordonnées de la musique en quelques secondes, et vous permet de l’acheter en un clic sur iTunes Store.

Par exemple:

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Seule « limitation », mais on lui pardonne, Shazam ne reconnaitra pas une reprise. Par exemple, il va identifier Placebo jouant en concert « Where is my mind » comme étant l’original des Pixies. Mais bon, je suis magnanime, je lui pardonne….

La seconde, Snap Tell, reconnait des pochettes de disques ou de livres à partir d’une photo prise par l’iphone. Pour l’instant, cela ne marche que pour les biens culturels vendus aux EU. Mais une extension aux produits vendus hors EU est prévue. J’ai essayé sur des pochettes de DVD de Dysney et Wall-E, et ça marche parfaitement, puisque les pochettes des grosses productions sont mondiales le plus souvent.

Par exemple:

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Je ne peux pas vous faire voir le cliché qui n’est pas conservé, mais c’était le genre pris à bout de bras avec une lumière pourrie accroupi devant la TV du salon, avec des traces de doigts gras sur l’objectif. Après la reconnaissance, vous pouvez avoir accès à un tas de services sur le net par un tapotement de doigt.

Fascinant.


Mobilité (2)

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Je vais un peu vous parler des applications médicales de iphone (les fameuses « apps ») que j’ai pu essayer depuis 1 semaine.

Tout d’abord, je n’ai pas (encore) déboursé 1 centime pour les utiliser. Je suis parti du principe de n’explorer en tout cas dans un premier temps, que les appications gratuites que l’on peut trouver dans l’App Store de iTunes.

Je suis aussi parti de l’excellent iPhone112 dont j’avais déjà parlé, mais se confirme être une référence en la matière. Je n’ai pas trouvé beaucoup mieux ailleurs, même chez les anglophones. Je vous conseille cependant ces sites qui me semblent intéressants à visiter:

Regardons la partie de mon bureau réservée aux applications médicales:


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Première application qui n’en est pas une, le Vidal qui est en fait un raccourci vers un site internet optimisé pour l’iphone, qui vous donne accès gratuitement à l’intégralité du Vidal 2008 médicaments:


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Bon, rien à dire de particulier, c’est du classique. Je remercie « Monsieur Vidal » (Vincent Bouvier), si il passe encore par là pour cet accès gratuit (pourvu que ça dure…).

Neph Calc, Card Calc et MedCalc sont trois applications qui permettent facilement de calculer des scores ou des valeurs à l’aide de formulaires.

Par exemple, pour MedCalc, le score CHADs2 du risque thrombo-embolique de la fibrillation auriculaire non valvulaire non anticoagulée, et le débit de filtration glomérulaire selon la formule MDRD:


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Le i en haut et à droite ouvre sur un autre écran comportant la formule en clair et souvent une référence bibliographique.

En milieu de semaine, je me demandais avec une consœur généraliste si nous allions instaurer un traitement par HBPM à une petite dame à la fonction rénale « limite ». Sans accès à un PC, j’ai calculé le débit de filtration en 15 secondes. La réponse était non.

Med Calc comporte des dizaines de formules dans 11 spécialités. Il y a même une section EBM qui permet notamment de calculer le NNT (Number needed to Treat):

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Cardio Calc et Neph Calc sont plus spécialisés en néphro et en cardio. Il existe d’autres versions en obstétrique, gastro et hématologie.

Grosso modo, les trois calculateurs se valent.

Epocrates et Pepid ont des ambitions plus vastes, une version gratuite et une version payante, et ne sont pas adaptés au marché français. Ils sont en effet destinés à des utilisateurs américains. Ce sont à la base des bases de connaissance sur la pharmacopée, avec notamment un système de contrôle des interactions médicamenteuses. Par exemple, dans epocrates:

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Il faut donc faire attention quand on associe de la coumadine et du naproxène…

Epocrates a aussi un système de moteur de recherche en fonction de la forme de la pilule, pour les patients adeptes du « Ben si, Docteur, vous savez, la petite pilule bleue avec des pois rouges…« . Par exemple, le clopidogrel ressemble à ça aux États-Unis:

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Ça pourrait être intéressant d’avoir un tel répertoire iconographique des comprimés en France…

Pepid et epocrates possèdent leurs  propres calculateurs, avec d’autres dizaines de formules.

Enfin, ces deux applications donnent accès à d’autres bases de données, mais souvent payantes (par exemple des conduites à tenir…) ou que je n’ai pas encore explorées….

D’autres applications peuvent être utiles pour notre pratique quotidienne, par exemple les « Pages Jaunes » pour trouver un patient ou un confrère:

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On pourra aussi utiliser le mode « plan », éventuellement couplé à « Google street view » pour trouver un patient au cours d’une visite à domicile (je n’en fais pas).


Mais il existe bien d’autres applications actuelles qui méritent d’être connues (par exemple OsiriX ou ici), et surtout les potentialités pour le futur donnent véritablement le tournis (ici, ici et ici), à défaut de savoir si elles seront vraiment utiles.


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Mobilité

Petit bilan après 5 jours d’utilisation professionnelle de mon iphone.

Les capacités techniques de l’appareil excèdent très largement l’utilisation que j’en fais au quotidien. Pour l’instant, ça n’a pas révolutionné ma pratique médicale, et je n’ai pas sauvé qui que ce soit avec.

Mais qu’est-ce que c’est bon…

Le plus bluffant reste la récupération des eTOC (Electronic Table of Contents) de theheart.org, du NEJM, de Circulation et du JAMA où que je sois: maison, clinique, hôpital, et surtout dans les escaliers entre les étages de ces deux derniers établissements, dans mon lit à la maison, et dans les toilettes partout. Surtout que depuis le début de l’ACC, les « early releases » tombent presque 3 fois par jour (ou par nuit, étant donné le décalage horaire). Certes, il est vrai que partout, je dispose d’une connexion haut débit sur un poste fixe, sauf, justement dans les escaliers, mon lit et les toilettes. Ca manquait, et l’iphone comble cette lacune que j’ai découverte comme étant inacceptable. A la maison, je consulte les dernières alertes scientifiques médicales dans mon lit (parfois les toilettes quand je suis seul), à 5 mètres de mon PC éteint. Le comble du snob mobile. Ça pourrait être drôle de faire un prélèvement bactério sur l’écran tactile, j’en parlerai au prochain CLIN.

Je suis en train de révolutionner la clinique et le CHU pour avoir accès au wifi qui viennent d’y être installés. Je ne le savais même pas, mais depuis samedi matin, cet point a pris une importance cruciale dans mon petit monde technologique. Je suis prêt à aller jusqu’au Conseil d’État si on m’en interdit l’accès. Je suis prêt à me battre pour ma liberté inaliénable d’avoir accès au haut débit où que je sois (et tant pis pour les effets délétères supposés des ondes électromagnétiques).

J’ai passé 3 coups de fils professionnels à des confrères pour donner des nouvelles de leurs patients, ou demander des renseignements. Coups de fils parfaitement banals, mais sublimés par l’appareil avec lequel je les ai passés. Je dois me faire violence pour ne pas débuter la conversation par « Allo, je vous appelle de mon iphone…. ». Je ne pourrai plus décemment passer des appels avec autre chose. Comble du snobisme téléphonique.

Apple a d’ailleurs bien compris cela, puisque la phrase suivante sert de signature par défaut aux messages électroniques envoyés par iphone: « Envoyé de mon iPhone« . Bien entendu, on peut configurer sa boite électronique pour supprimer cette phrase pleine de morgue technologique. Mais je me suis bien gardé de le faire…

Il y  a quand même quelques petits défauts.

  • le PDF est mal pris en charge. Pas trop grave, car la lecture d’articles en format html est « agréable », contrairement à ce qui se passe sur mon fixe. Toutefois, je défis quiconque de lire un article scientifiques complet sur iphone sans vomir avant les « matériels et méthodes ».
  • iphone ignore le format flash, c’est bien dommage.
  • pour l’instant, pas de copier-coller (devrait être corrigé par le OS 3.0). Bien dommage pour récupèrer les adresses électroniques dans certains messages (notamment ceux envoyés par WordPress).
  • ce superbe objet lisse, lourd et fin semble avoir été construit tout spécialement pour échapper des mains et s’écraser contre l’asphalte (ou les marches d’escaliers) 1.50 m plus bas.

Je n’ai pas eu encore l’occasion de consulter l’édition « mobile » du Vidal. C’est tout à fait regrettable. Il faut absolument qu’avant la fin de la semaine je prescrive à un patient un médicament dont je n’ai pas l’habitude dans un lieu où il n’y a ni Vidal, ni accès fixe à internet, mais où il y a un wifi auquel je puisse accéder (pour ne pas attendre 3 minutes que la page se charge). C’est à dire, en pratique, dans mes toilettes, ou mon lit (« In Bed with my Cardiologist« ). C’est pas gagné.

Petit ajout:

En utilisation extra-professionnelle, c’est pas mal non plus. Un superbe « attrape fille », du genre « Mets ton doigt là et fais le glisser douuucement ». La classe internationale. Champion du Monde! Mais je présume que ça marche aussi dans l’autre sens, comme « attrape garçon ».

L’iphone rend, comme vous pouvez le constater, réservé, fin et délicat. 😉


iphone

J’ai finalement craqué, j’ai téléphoné à Orange en pleurant pour qu’ils me donnent les 500 et quelques points qui me manquaient pour m’acheter un iphone 3G  8Go noir à un prix « raisonnable ».

Je l’ai reçu le lendemain de l’appel, et je fais mumuse avec depuis hier (heureusement qu’Agnès et les petits sont au ski jusqu’à ce soir :-D).

Je ne vais pas faire de revue, il y en a tous les coins de pages sur la toile (et puis surtout, je suis loin d’être un technophile fanatique).

J’ai téléchargé quelques applications médicales découvertes sur iPhone 112. Les outils de calculs (scores CHADS2, Euroscore ou le MDRD, pour ne citer qu’eux) sont très bien. Le Vidal 2008 en ligne va aussi bien me servir, je pense. La BCB est quand à elle assez chère (surtout avec un Vidal d’accès gratuit à côté), j’ai donc rapidement supprimé la version de démonstration.

J’ai aussi surfé (sur mon fixe) sur les vagues du monde perpétuellement en attente de nouveautés et de scoops de la communauté iphone sur différents forums, blogs… Drôle de monde, quand même.

Quelques remarques rapides:

  • Il est très beau (même en ayant vu des centaines de photos, j’ai quand même eu un choc) et agréable à toucher.
  • Presque pas besoin de mode d’emploi, tout est intuitif et se fait du bout du doigt. Là aussi, c’est beau et optimisé. Les présentations et les diaporamas  de Steve Jobs en sont un reflet parfait, en deux mots: sophistication épurée.
  • J’ai testé avec délice la fonction messagerie électronique: j’ai rapatrié la messagerie du blog, et j’ai créé une nouvelle boite non spammée pour recevoir les eTOC de mes revues préférées.
  • Le plaisir de navigation est bien sûr en deçà de celui que l’on peut éprouver à son bureau devant un grand écran, mais j’ai quand même été séduit (l’intérêt de la mobilité dépassant celui du confort).
  • Au bout d’un certain temps, mon épouse m’a appelé, je me suis alors rappelé qu’il faisait aussi téléphone.
  • J’ai testé Youtube, impressionné, le GPS couplé à Google Maps, impressionné, Shazam, impressionné, la navigation dans l’album photo, impressionné. Il me reste encore des tas de choses à tester.

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Guillaume, qu’en penses-tu après quelques mois d’usage (personnel ou professionnel)?

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