Depuis la dernière fois que je suis venu ici, j’ai un peu infléchi ma vie.
Dans ma vie professionnelle, j’ai diminué l’allure en quittant un poste à responsabilités que je tenais depuis 8 ans. J’en avais un peu fait le tour, je commençais à ne plus en voir que les inconvénients, et surtout je n’avais plus « l’envie ». La décision a été finalement rapide, mais son application a pris 2 ans. Si je ne suis pas patient, je suis persévérant. Depuis, je ne fais presque plus qu’une chose à la fois, et j’espère bien un peu plus profiter de ma vie, et pourquoi pas me remettre à écrire.
Je ne parlerai pas du Covid-19 (je n’arrive pas à l’écrire au féminin) qui sursature absolument tout l’espace public et privé. Il y a eu un monde d’avant, je l’ai déjà écrit, mais maintenant je suis persuadé qu’il y a un monde pendant et qu’il y aura un monde d’après.
J’ai bien progressé en course à pied. J’ai moins de douleurs, l’austère début s’est transformé en un état qui frôle le plaisir. Je ne parle pas plaisir car si j’aime me préparer à courir et si j’adore les endorphines de l’après course, je me demande quand même toujours quand ça va finir quand j’y suis. L’an dernier, j’ai axé une grande partie de ma volonté et de mon temps sur la préparation du Marseille-Cassis qui a eu lieu le 31/10/21. Ce qui me semblait être une montagne insurmontable en mars 2021, quand je me suis inscrit a été une agréable expérience. Le dernier kilomètre, je n’en pouvais plus, mais on oublie vite les moments difficiles.

J’ai couru 1200 km en 8 mois de préparation, soit environ 62 km par km de course. C’est énorme, mais je l’ai fait de manière réfléchie, je ne me suis d’ailleurs pas blessé, et je partais de tellement loin, que cela était nécessaire. Je me suis affuté physiquement (je ne me reconnais plus dans le miroir), j’ai changé mon alimentation, et j’ai organisé ma vie pour courir librement entre les heures de boulot. Je me suis mis à faire du tourisme sportif, c’est à dire courir dans les coins que je suis allé visiter. Presque plus que la course, j’ai apprécié la rigueur et l’attention extrême aux détails que cette entreprise nécessite. Là, je prépare le semi marathon de Paris début mars, mais je pense déjà à l’au-delà. L’au-delà, c’est le marathon de Berlin fin septembre. Autant le semi ne me fait plus peur, je me sens de le courir bien, autant le marathon me fait franchement peur. C’est une belle exploration bien loin de ma zone de confort. Je vais allonger les distances, pousser les fractionnés, travailler la nutrition et l’hydratation, bref, un beau projet pour 2022.
Un conseil de lecture sans aucun rapport conscient avec ce qui précède: Tant que le café est encore chaud de Toshikazu Kawaguchi. Il s’agit d’un recueil de 4 récits courts liés les uns aux autres. C’est très très japonais, mais j’en ai trouvé la lecture très accessible.
Très heureux de te lire, bon fait attention de ne pas abimer ton cœur quand même! En tant que cardiologue as tu une idée de la part de positif et de la part de négatif sur cet organe quand tu fais un marathon?
Pour le conseil de lecture, j’approuve car je l’ai déjà lu et apprécié, donc si tu en avais un autre à me conseiller :o)
Amicalement
Un dentiste qui suit le cardiologue depuis sa chaise de bureau
Salut! Le marathon est assez demandeur en terme de travail cardio-vasculaire. Après, je ne compte pas me mettre dans le rouge, et dépasser les limites!
En ce moment je lis « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » et j’aime beaucoup.